Se connecter
 Retour à la page précédente
Il faut prendre le taureau par les contes!

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Il faut prendre le taureau par les contes!
PELLERIN, Fred
Par Valérie Boucher et Marie-Mai Tardif


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Contes et récits
Courant : Autres
Siècle : 21e siècle
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Valérie Boucher et Marie-Mai Tardif
Date du dépôt : Hiver 2007


 

Notre séquence didactique s'adresse à des élèves de troisième secondaire. Cette séquence est construite autour du recueil de contes de Fred Pellerin, Il faut prendre le taureau par les contes!. Les activités de cette séquence amèneront les élèves à approfondir le genre littéraire du conte et les particularités des contes de Fred Pellerin pour en faire une sorte de pastiche en activité d'évaluation. Nous croyons que les contes de Pellerin captiveront les élèves et qu'ils les motiveront à effectuer cette séquence.

 

Les problèmes :

 

Notre séquence répond à trois problèmes : deux en lecture et un en écriture.

 

  • Comprendre l'univers fantastique du conte par l'observation du lexique et de l'effet crée par l'oralité en comparaison à l’écrit ainsi que par l'observation des caractéristiques du conte.
  • Cerner et interpréter un personnage central d'un conte.
  • Approfondir les notions précédentes par la création d'un univers de conte qui comprend un personnage principal stéréotypé.

 

Présentation de la séquence didactique :

 

1. Préparation à la lecture et à l'étude de l'œuvre de Fred Pellerin

 

Cette activité vise à préparer les élèves à l'étude des textes de Fred Pellerin. Pour ce faire, les élèves écoutent l'avant-propos du disque de Pellerin. À la suite de cette écoute, ils devront répondre à une série de questions posées par l'enseignant, qui viseront à leur faire comprendre le caractère traditionnel du conte.

 

  1. Qui a initié Fred Pellerin à l'univers des contes?
  2. Par quel moyen cette personne a familiarisé Pellerin aux contes?
  3. Comment qualifierais-tu le parler du conteur?
  4. Y a-t-il des mots ou des expressions qui te sont familiers ou inconnus?
  5. Utilises-tu ces expressions plus fréquemment à l'oral ou à l'écrit?

 

Il nous semble important de faire comprendre aux élèves que le conte fait avant tout partie de la littérature orale et qu'il est fait pour être raconté. Les questions et leurs réponses devraient les amener sur ce chemin et les introduire au travail sur la langue qui sera réalisé dans l'activité suivante.

 

* Les élèves doivent lire les trois premiers contes du recueil : « Les trois petits points », « La pinte de lait » et « Il faut prendre le taureau par les contes ».

 

2. L'utilisation et la compréhension du lexique dans le conte

 

Cette activité a pour but d'amener les élèves à poursuivre leur découverte du conte par l'observation et la compréhension du lexique dans les contes de Fred Pellerin. Afin de mieux observer les particularités de la langue utilisée par Pellerin, les élèves devront d'abord lire un extrait du recueil Contes pour un homme seul, d'Yves Thériault (« La fleur qui faisait un son »). En équipe, les élèves doivent discuter des différences et des particularités des contes de Thériault en comparaison avec ceux de Pellerin, en portant une attention particulière aux dialogues. L'exercice de comparaison devrait amener les élèves à comprendre que la langue utilisée par Pellerin est beaucoup plus populaire que celle de Thériault et qu'elle regorge d'expressions et de mots québécois. Nous croyons que pour bien comprendre les histoires de Pellerin, il est essentiel d'être familiarisé au langage populaire québécois. Comme les expressions utilisées sont parfois vieillies, il serait important que les élèves effectuent une relecture des trois premiers contes de Pellerin en soulignant au passage les mots ou les expressions qui, selon eux, font partie du lexique québécois populaire ainsi que les passages moins compréhensibles pour eux. Ensuite, ils doivent trouver les définitions de ces passages en indiquant par quels moyens ils ont trouvé leurs significations (ouvrages de référence, culture personnelle, internet, etc.).

 

Ce travail sur la langue permet aux élèves d'entrer véritablement dans l'univers culturel populaire et particulier des contes de Pellerin pour mieux comprendre le récit et les contenus des dialogues dans les contes du recueil.

 

* Les élèves doivent poursuivre la lecture du recueil en lisant les deux prochains contes du recueil : « Par la peau des fesses » et « Le dresseur de vent ».

 

3. L'effet de l’oralité

 

Le but de cette activité est d’amener les élèves à observer les effets créés par l'oralité en comparaison avec ceux de la version écrite d'un conte. Les élèves doivent lire les quatre premières pages du conte « Il faut prendre le taureau par les contes ». Puis, l'enseignant leur fait entendre le même extrait sur le disque de Fred Pellerin. En équipe, ils doivent ensuite dresser une liste des différences entre ce qu'ils ont lu et ce qu'ils ont entendu ainsi que les effets que cela a créés.

 

Exemples attendus :

 

  • Les débuts sont différents.
  • Effet créé: La compréhension n’est pas compromise, mais le début du conte du disque est plus comique. Cela crée un certain rapport de rapprochement entre le conteur et son public.
  • L’écrit ne laisse pas autant de place au parler très coloré.
  • Effet créé: Certains vont trouver la version écrite plus facile à comprendre et d’autres non.Aussi, les expressions de l’oral sont effacées dans la version écrite.C’est pourtant un aspect important du conte.La version écrite comporte cependant plusieurs jeux de mots.
  • Les expressions sont différentes.
  • Effet créé: Certaines expressions n’existent qu’à l’oral et ne s’écrivent donc pas.De plus, dans d’autres cas, il est possible d’amplifier le caractère d’une expression lorsqu’elle est dite.
  • L’intonation et le débit de la voix.
  • Effet créé: L’intonation et le débit de la voix jouent un rôle très important dans le récit d’un conte parce qu’ils captent l’attention du public et ajoutent un trait vivant.

 

Il est important que les élèves comprennent les raisons qui animent le conteur et qu'ils saisissent les motifs qui expliquent que son récit n’a jamais de version définitive. L’enseignant demande finalement aux élèves s’ils croient qu’une simple lecture du conte, sans faire l’écoute du disque, nuit à la compréhension d’« Il faut semer les uns les autres » et pourquoi. 

 

À la suite de cette activité, les élèves sont en mesure de se forger une opinion sur les différences entre un conte oral et écrit.

 

4. Observer les caractéristiques du conte et celles des contes de Fred Pellerin

 

Cette activité a pour but d’amener les élèves à dégager les caractéristiques du conte afin d’être en mesure, par la suite, de dresser la liste des caractéristiques propres aux contes de Pellerin. D'abord, puisqu'ils ont tous une connaissance des contes, les élèves devront se remémorer quelques contes de leur enfance et énoncer quelques titres à la classe. Ensuite, en plénière, ils donneront les grandes caractéristiques des contes généraux.

 

Réponses attendues :

 

  • Des personnages qui ne peuvent exister
  • Des éléments fabuleux
  • Une fin heureuse
  • Un début comme «il était une fois…»
  • Une mission, une quête

 

Deux schémas narratifs sont ensuite présentés au groupe : le schéma quinaire et le schéma actanciel. En plénière, ils remplissent les schémas en s'inspirant du conte le plus connu du groupe. Les élèves doivent constater que le schéma le plus approprié aux contes de leur enfance est le schéma actanciel.

 

Après avoir lu les contes « Une poutre dans l’œil du curé neuf » jusqu’à « Trop, c’est comme passé », l’enseignant présente à nouveau les deux schémas narratifs du conte. En commençant par le schéma quinaire, la classe complète les deux schémas à l'aide du conte « Une poutre dans l'œil du curé neuf ». L'enseignant demande aux élèves lequel s’applique mieux aux contes de Fred Pellerin et pourquoi. Par la suite, il demande aux élèves de dresser une liste des particularités des contes de Pellerin afin qu’ils puissent observer quelles sont les différentes caractéristiques qui distinguent les contes de Pellerin de ceux plus traditionnels. 

 

Réponses attendues :

  • Les contes ne débutent pas tous par la même formule.
  • L'histoire se déroule dans un lieu réel, toujours le même: St-Élie-de-Caxton.
  • Tous les personnages présents peuvent réellement exister, ou presque.
  • Les personnages sont concrets, car ils sont bien décrits.
  • Le merveilleux est utilisé dans des actions vraisemblables et quotidiennes.
  • Le récit ne gravite pas toujours autour de la quête, mais plutôt autour d'une série d'anecdotes qui peuvent mener à la réalisation de cette quête.
  • Il y a beaucoup de dialogues qui sont écrits dans un langage populaire.
  • Il n’y a pas toujours de fin heureuse.

 

À la suite de cette activité, les élèves sont en mesure de voir les différences entre les contes de Pellerin et les autres à l'aide des deux schémas. Ils savent que le schéma quinaire s’applique mieux dans Il faut prendre le taureau par les contes!. Enfin, les élèves conservent leurs notes afin de s’y référer pour écrire un conte à la manière de Pellerin à la fin de la séquence.

 

5. L'interprétation et la création du personnage du fou du village

 

Cette activité amène les élèves à cerner le personnage principal des contes de Fred Pellerin par l'observation de ses différentes caractéristiques. Il nous semble essentiel que les élèves connaissent bien les particularités du « fou du village » pour interpréter les textes de Pellerin. Afin de dresser un stéréotype du personnage du fou dans les contes, les élèves devront lire « La fleur qui faisait un son » (Yves Thériault), « Le cheval de Vaudoux » (Yves Thériault), « Le sac » (Yves Thériault) ainsi que « Macloune » (Honoré Beaugrand) et noter toutes les caractéristiques physiques et morales des personnages dans un tableau.

 

Babine

Il faut prendre le taureau par les contes!

le Troublé

Contes pour un homme seul

Macloune

Macloune

 

 

 

 

 

 

 

Ensuite, individuellement, les élèves doivent créer leur propre fou du village en intégrant à leur personnage au moins cinq caractéristiques du stéréotype dégagé auparavant.

 

À la fin de cette activité, les élèves sont en mesure d'identifier les caractéristiques propres au personnage central des contes étudiés et ils sont en mesure de créer eux-mêmes un personnage semblable.

 

6. Réinvestissement des connaissances pour la création d'un conte

 

Cette activité a pour but d'amener les élèves à transférer leurs apprentissages en lecture dans la création de l'univers d'un conte. Individuellement, ils devront répondre à la consigne suivante :

 

Compose un conte d'environ 500 mots à la manière de Fred Pellerin en t'inspirant du schéma approprié à ses contes.

  • Tu devras inclure le «fou du village» que tu as créé en classe dans ton conte.
  • Respecte bien toutes les caractéristiques de Pellerin dans ton récit.
  • Intègre au moins cinq expressions québécoises dans ton conte.
  • N'oublie pas de trouver un titre à ton récit.

 Afin de remplir les exigences de la consigne, réfère-toi aux activités faites en classe.

 

Cette activité d'évaluation devrait permettre aux élèves de réinvestir tous leurs apprentissages sur le conte, plus particulièrement sur les contes de Fred Pellerin dans une création personnelle. Cette activité permet vraiment de regrouper tous les acquis sur le conte et d'en vérifier la compréhension par l’écriture créative d'un conte.

 

À la suite de cette évaluation, il pourrait être intéressant de revenir sur ce projet en demandant aux élèves de jouer le rôle du conteur afin d'évaluer de façon formative la compréhension des différences entre l’oralité et l’écrit. L'enseignant pourrait demander aux élèves de s'approprier leur conte et de le lire au groupe en utilisant les effets de l'oral observés en classe.

 

Bibliographie

 

DE VILLERS, Marie-Éva, Multidictionnaire de la langue française, Montréal, Québec Amérique, 2003, 1542 p.

 

FORQUIN, Jean-Claude, École et culture. Le point de vue des sociologues britanniques, Bruxelles, De Boeck, 1989, 247 p.

 

LANDRY, Tristan, La mémoire du conte folklorique de l'oral à l'écrit: les frères Grimm et Afanas'ev, Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2005, 149 p.

 

LAURIN, Michel, Anthologie de la littérature québécoise, 2e édition, Anjou, Les Éditions CEC, 2000, 360 p.

 

NOLIN, Stéphanie, La mise en scène textuelle du conte fantastique québécois du XIXe siècle.  Étude comparative des structures narratives du conte populaire oral et du conte écrit, Québec,  Les Presses de l'Université Laval, 2005, 93 p.

 

PROTEAU, Lorenzo, La parlure québécoise, Boucherville, Les Éditions des amitiés franco-québécoises, 1996, 221 p.

 

Médiagraphie

 

RICHARD, Suzanne, [en ligne] http://www.colloqueairdf.fse.ulaval.ca/fichier/Communications/Suzanne-Richard.pdf [Site consulté le 4 avril 2007].

 

WIKIPÉDIA, [en ligne] http://fr.wikipedia.org/wiki/Schema_actantiel [Site consulté le 10 avril 2007].

 

WIKIPÉDIA, [en ligne] http://fr.wikipedia.org/wiki/Conte#_ref-3 [Site consulté le 10 avril 2007].


---
© 2024, Université Laval
Ce texte est protégé par la loi sur les droits d'auteur. Il peut cependant être utilisé à des fins éducatives. Nous vous prions d'en indiquer la source lors d'une éventuelle utilisation.


À propos | Aide | Contactez-nous