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Dolce agonia

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Dolce agonia
HUSTON, Nancy
Par Mélanie C. Desjardins


Nationalité de l'auteur : Autres
Genre : Roman
Courant : Postmodernité
Siècle : 21e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Mélanie C. Desjardins
Date du dépôt : Automne 2007


Justification de la pertinence de l’oeuvre choisie 


Cette séquence didactique s’adresse aux élèves de niveau collégial. Elle a été construite dans le but d’être utilisée dans le cours de français ensemble 4, tout particulièrement pour des élèves du profil littéraire. Le roman Dolce agonia[1] de Nancy Huston comporte un niveau de complexité bien adapté pour les élèves du collégial, autant par sa structure, sa narration et ses descriptions que par les réflexions que la lecture impose.


Situations-problèmes 


Cette séquence vise à résoudre les trois problèmes de lecture suivants :

 

1. Le rôle de l’intervention de Dieu dans le roman;

2. L’importance des descriptions de la vie des personnages et leur rôle par rapport à l’histoire – quasi inexistante - du souper;

3. Le rapport à la vie et à la mort entretenu par les différents personnages.

 

L’ensemble de la séquence vise donc à percevoir le rapport à l’existence exploité dans le roman. Le but de cette séquence est de faire prendre conscience aux élèves de l’importance du rôle de Dieu dans la structure du roman ainsi que des techniques utilisées pour rendre compte de sa présence. Nous souhaitons aussi que les élèves voient comment les personnages s’approprient leur vécu. En effet, les personnages de Dolce agonia entretiennent une relation néfaste avec leur passé; leurs souvenirs ne cessent d’étouffer leur présent. Dieu, qui a planifié chaque détail de leur existence, s’amuse maintenant à nous faire découvrir les circonstances de leur mort, circonstances qu’il a lui-même imaginées.

 

Avant la lecture 

 

Activité 1 – Pistes d’entrée en lecture


Afin de préparer les élèves à la lecture de Dolce agonia, une activité d’entrée en lecture est proposée par l’enseignant. Elle consiste à analyser certains éléments du roman. Cette activité comporte trois aspects, soit l’analyse de la table des matières, la lecture du prologue et la construction d’un schéma du système de personnages. L’enseignant peut aussi étudier le paratexte avec les élèves (auteur, titre de l’œuvre et image sur la couverture) afin de mieux les préparer au travail qui suit. Cette activité sur les pistes d’entrée en lecture donnera aux élèves des repères dans le texte et dans sa structure en plus de les inciter à organiser l’information[2]. La lecture de Dolce agonia peut être aride pour des lecteurs peu expérimentés.

 

Activité 2 – Analyse d’un personnage[3]

 

Avant le début de la lecture, l’enseignant doit faire piger à tous les élèves un papier sur lequel le nom d’un personnage apparaît. L’élève devra travailler sur ce personnage, à l’aide d’une fiche d’analyse[4], pendant la lecture du roman. La fiche devrait contenir, au minimum, les catégories suivantes :

  • Caractéristiques psychologiques;
  • Lien avec les autres personnages;
  • Fait de vie marquant;
  • Plus grande déception;
  • Expérience de la mort d’un être cher;
  • Genre de vie menée par le personnage;
  • Circonstances de sa propre mort.

 

L’activité permet aux élèves de voir à quel moment, dans quelles circonstances et avec quels procédés Dieu intervient dans la vie des personnages.  Elle a aussi pour fonction de rendre l’élève actif dans sa lecture.

 

Pendant la lecture 

 

Activité 3 – Contexte socio-historique et évènementiel[5]

Avoir lu : chapitres 1 à 15

 

Des personnages sont issus d’un contexte socio-historique particulier (Léonid a vécu Tchernobyl, Aron a vécu en Afrique pendant les années vingt, un autre a connu les années Martin Luther King, etc.) et d’autres ont vécu des évènements marquants par le passé (la mère de Sean est morte d’Alzheimer, Rachel est infertile, etc.). Les élèves doivent effectuer une courte recherche sur le contexte duquel le personnage est issu. Ils doivent cerner l’époque, le lieu, les caractéristiques et les préjugés dans lesquels le personnage a baigné en puisant des indices à même le roman. Cette activité a pour but de faire voir à l’élève que les personnages ont une vision évolutive et changeante de la vie. Hors classe, ils devront consulter des ouvrages de références et des ouvrages spécialisés pour rédiger un article informatif d’environ 2 pages (1 article par équipe). Un bref cours magistral sur l’article informatif sera donné en classe par l’enseignant.

 

Activité 4 – L’attitude de Dieu

Avoir lu : chapitres 16 à 26

 

Un extrait du roman Si j’étais Dieu…[6] de René Barjavel sera distribué aux élèves (pages 23 et 24). Dans cet extrait, le Dieu de Barjavel nous expose sa façon de percevoir les humains et leurs comportements. Les élèves devront lire cet extrait et relever les différences et les ressemblances entre la conception de l’Homme exploitée par le Dieu de Barjavel et celle exploitée par le Dieu de Huston (pages 9 à 11 et 88 à 90). Ils devront ensuite faire le même exercice, mais avec un extrait qui traite de la mort selon le Dieu de Barjavel (pages 118 à 121) et l’ensemble des interventions du Dieu de Huston. En mettant le Dieu de Barjavel en écho avec le Dieu de Huston, les élèves pourront mieux comprendre le rôle de Dieu et son attitude, en plus de constater comment Huston utilise la langue et la narration pour construire les interventions de Dieu.

 

Après la lecture 

 

Suite de l’activité 3 – Contexte socio-historique et évènementiel

 

La fiche d’analyse est maintenant utilisée dans un contexte interprétatif[7] et mise en relation avec un autre outil, soit la rédaction informative. Les élèves doivent émettre des hypothèses sur les conséquences du contexte socio-historique ou évènementiel dans la vie du personnage. S’ils ont assimilé, lors de la précédente activité, que Dieu liait tous les évènements de la vie d’un personnage, ils pourront maintenant saisir le rôle de son intervention et son impact sur le reste de l’histoire. Nous souhaitons qu’ils s’approprient le fait que l’histoire du souper est quasi inexistante; le récit retrace plutôt l’histoire de vie des personnages. Leur analyse devra être partagée au reste de la classe lors du prochain cours. À ce propos, les élèves doivent préparer une présentation orale d’une quinzaine de minutes faisant état de leurs découvertes[8].


Activité 5 – Questionnaire 


Un questionnaire d’une dizaine de questions est remis aux élèves. Ils doivent, d’abord individuellement, répondre à toutes les questions en regard du travail fait sur l’œuvre. (« Pouvons-nous dire que l’intrigue de ce roman est le déroulement d’un souper de Thanksgiving? Expliquez votre réponse. » « Expliquez comment Dieu intervient dans l’histoire. » « Pouvez-vous faire un lien entre Patchouli et Dieu? Lequel? » « Ce roman contient-il une morale? Laquelle? ») Ils pourront ainsi poursuivre la démarche interprétative entamée au sujet de l’importance des descriptions dans le roman.

 

Activité 6 – Écriture créative

 

L'enseignant remet aux élèves la fiche d’analyse d’un personnage secondaire, Jody. La consigne d’écriture créative est la suivante : « Devenez Dieu et racontez les circonstances entourant la mort de Jody.» Puisqu’ils deviendront Dieu, les élèves doivent avoir bien compris le rôle de Dieu, son attitude face aux humains et à la mort en plus d’avoir assimilé son style narratif. Ils devront mettre à profit le passé de Jody et les éléments connus de sa vie pour lui imaginer une mort cohérente. Le travail sur les personnages et la mise en commun des découvertes ont permis aux élèves de saisir la dynamique du récit. Les élèves peuvent se réunir en équipe pour quelques minutes, le temps de faire un remue-méninge et de faire l’ébauche d’un plan de rédaction. Le reste du cours sera consacré à la rédaction d’un texte d’environ 900 mots. Cette activité d’écriture créative sera évaluée sommativement par l’enseignant.



[1] Nancy Huston, Dolce agonia, Paris, J’ai lu, 2001, 297 p.

[2] Érick Falardeau et L.P. Carrier (2006). « Exploiter l’interactivité d’Internet avec les enseignant en formation dans la production de séquences didactiques ». Recherches, 44, p. 7

[3] Les explications de l’activité sont données en classe, mais sa réalisation se fait principalement hors classe, d’une manière individuelle,  au fil de la lecture. Puisque l’histoire compte 12 personnages principaux, dans une classe de 36 élèves, trois travaillent sur le même personnage. Ces trois élèves constituent une équipe de travail qui restera fixe pour toute la séquence.

[4] Cette fiche d’analyse doit être remplie pendant la lecture, car les élèves trouveront des détails sur leurs personnages à tous les chapitres.

[5] Activité inspirée de « Le rôle de l’Histoire »: Max, Roy, Lecture active du récit littéraire, Québec, Édition du renouveau pédagogique, 2001, p. 15

[6] René Barjavel, Si j’étais Dieu…, Paris, Garnier, 1976, 154 p.

[7] Jean-Charles Chabanne (1998). « La lecture avant la lecture ». Le Français aujourd’hui, mars 1998, 117

[8] C’est une présentation d’équipe, donc une présentation par personnage.

 


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