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Poésies complètes

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Poésies complètes
NELLIGAN, Émile
Par Mathieu Girard


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Poésie
Courant :
Siècle : 19e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Mathieu Girard
Date du dépôt : Hiver 2004


Cette séquence didactique s’inscrit dans le cadre du cours 601-103, Littérature québécoise. Par l’étude des Poésies complètes d’Émile Nelligan, elle vise à aider les étudiants à interpréter des poèmes québécois à l’aide de la théorie des stéréotypes. Au terme de la séquence, les élèves auront à rendre compte de leurs apprentissages dans une dissertation critique comparative.

Pour amorcer la séquence, nous suggérons le visionnement du film Nelligan de Favreau. Avant d’assister à cette projection, les élèves devront se familiariser avec les principaux stéréotypes abordés dans le film en lisant les poèmes suivants : « Un poète », pour le stéréotype du poète maudit, « Je veux m’éluder dans les rires », pour le stéréotype du fou, « Confession nocturne » pour le stéréotype du religieux et enfin « La Romance du vin », pour le stéréotype de l’alcoolique. L’activité qui suit le visionnement de Nelligan porte cette consigne : « En équipe de quatre, établissez les liens qui existent entre les poèmes lus et le film par l’identification et par la description des ressemblances et des différences des « figures1 » représentées. » Une mise en commun suit immédiatement l’activité. Le professeur anime la discussion et inscrit les figures trouvées par les étudiants au tableau. Le professeur intervient enfin pour dire aux étudiants que les figures trouvées et définies sont des stéréotypes. L’enseignant demande ensuite aux étudiants ce qu’ils savent de la notion de stéréotype. Ceux-ci devront appuyer leurs dires par des exemples. Puis, le professeur enchaîne avec un exposé magistral où il donne une définition stable du stéréotype et divulgue, définit et exemplifie d’autres stéréotypes de contenus de la poésie nelligannienne.

L’activité suivante concerne les figures de rhétorique en tant que stéréotypes formels de la poésie nelligannienne. Préalablement à cette activité, les élèves devront avoir lu les poèmes « Soirs d’hiver », « Mazurka » et « Prélude triste ». Le professeur procure d’abord aux étudiants des documents sur lesquels sont définies les figures à apprendre. Le professeur revoit ensuite chacune d’elles avec les élèves. Il les lit ou demande aux étudiants de les lire à voix haute, les commente, les exemplifie et demande aux étudiants de les exemplifier. Les exemples sont tirés de l’actualité, de la publicité et du langage courant. Ces figures sont la comparaison, la métaphore, l’allégorie, l’antithèse, l’antiphrase (l’ironie), la litote, l’hyperbole, le pléonasme, l’allitération et l’assonance. Enfin, une activité coopérative est mise en place. Elle consiste à repérer dans une série de phrases la (ou les) figure(s) de rhétorique appropriée(s) parmi celles vues en classe.

Dans cette nouvelle activité sur les figures de rhétorique, les étudiants doivent reconnaître des figures et trouver leur signification à l’intérieur d’un poème. Le texte sélectionné pour cette activité est « Il pleure dans mon cœur » de Paul Verlaine. Après cette activité, une mise en commun est suggérée pour établir un certain consensus sur les réponses. À la suite de ce retour, un cours magistral est donné pour présenter une méthode d’analyse du poème. Cette méthode est celle définie par Dufays dans son article « Écrire un manuel de poésie » paru dans la revue Enjeux. La première étape de cette méthode consiste à écouter une récitation du poème et à noter les effets qu’il produit par sa musicalité. Il s’agit ensuite d’en faire une seconde lecture à haute voix, mais cette fois en prenant soin de noter les émotions ressenties à partir du sens du poème. La deuxième étape consiste à repérer objectivement la (ou les) figure(s) de rhétorique qui, dans le poème, suggère(nt) les émotions qui ont été ressenties. Enfin, il s’agit de passer à l’analyse interprétative du texte à partir de toutes les données recueillies. Pour cette activité, le poème sélectionné est « Soirs d’hiver » qui, par sa musicalité et les figures qu’il comporte, peut facilement être abordé par cette méthode. La question à résoudre pour la dernière étape de l’application de cette méthode est celle-ci : « Comment les figures de style du poème « Soirs d’hiver » contribuent-elles à exprimer la mélancolie du poète ? » Les réponses sont individuelles et écrites.

Un cours magistral est ensuite donné sur d’autres stéréotypes formels de la poésie, en l’occurrence la rime, la typographie, la métrique et le sonnet en tant que forme fixe du poème. L’enseignant définit un à un chacun de ces stéréotypes et montre comment ils peuvent signifier dans le poème. Préalablement à ce cours, les étudiants doivent avoir lu les poèmes qui serviront d’exemples aux explications de l’enseignant. Ces poèmes sont « Sous les faunes », « Soirs hypocondriaques », « Rêve d’une nuit d’hôpital », « Éventail », « Vieille armoire », « Gretchen » et « La Cloche dans la brume ». L’enseignement magistral se poursuit avec les difficultés d’ordre culturelles et lexicales de la poésie nelligannienne. Il s’agit, pour l’enseignant, d’en donner des exemples afin que les élèves en soient conscients et de les inviter à la vigilance et à la consultation des dictionnaires. Pour ce qui concerne les difficultés culturelles, beaucoup de poèmes de Nelligan sont dédiés ou font référence à des personnalités historiques (Chopin, Baudelaire, Watteau, Dante), alors que d’autres comportent des références mythologiques ou religieuses. Les problèmes lexicaux que posent les textes de Nelligan sont de deux ordres. Il y a les mots rares, soit parce qu’ils sont spécialisés (musique, surtout), soit parce qu’ils sont vieillis et désormais presque inutilisés, soit parce qu’ils sont exotiques. Il y a aussi les néologismes, soit des mots existants, mais modifiés pour améliorer la musicalité du poème, soit purement inventés également pour leur sonorité.

Une première activité d’interprétation est réalisée en groupes d’experts sur le poème « Le Vaisseau d’or ». Un groupe d’experts se concentre sur les rapports entre la forme du poème (sonnet) et sa signification ; un autre groupe étudie les figures de rhétorique en rapport à leur signification dans l’ensemble du poème ; un troisième groupe se concentre sur la métrique et la versification ; un dernier groupe sur la rime et la typographie. Au retour en équipe, les quatre membres des équipes de départ reviennent ensemble et doivent un à un présenter les découvertes de leur groupe d’experts à leurs coéquipiers. Lorsque tout est terminé, le professeur demande aux étudiants placés dans ces dernières équipes d’interpréter « Le Vaisseau d’or » selon la consigne suivante : « En usant de toutes vos connaissances de l’analyse poétique, que penser du stéréotype du fou représenté par le poète dans « Le Vaisseau d’or » ? » Les équipes sont finalement invitées à rendre compte de leur interprétation devant la classe. Ces exposés sont suivis par une discussion de classe visant à valider les interprétations offertes.

Une deuxième activité d’interprétation porte cette consigne : « Que penser du traitement de la métaphore des oiseaux en regard du stéréotype du poète maudit dans les poèmes « Les corbeaux » et « Les petits oiseaux » ? » Les étudiants doivent discuter de la question, l’analyser et rédiger un plan de dissertation critique comparative en équipe de deux. Pour la dernière activité d’apprentissage, les étudiants choisissent, en devoir, deux poèmes à comparer en fonction d’un stéréotype formel ou de contenu. Pendant la classe, à partir du sujet proposé et du corpus sélectionné, les étudiants travaillent individuellement leur plan de dissertation. Le professeur est alors présent pour répondre aux interrogations. Au milieu du cours, les étudiants se placent en équipes de quatre et doivent présenter leur projet de dissertation aux membres de leur équipe. La rédaction de la dissertation est faite individuellement et à la maison.

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1 J’entends par « figure » un trait de personnalité marquant. Nelligan est un être ambivalent : il possède plusieurs traits de personnalité.


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