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Le joueur d'échecs

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Le joueur d'échecs
ZWEIG, Stefan
Par Geneviève Healey


Nationalité de l'auteur : Autres
Genre : Roman
Courant :
Siècle :
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Geneviève Healey
Date du dépôt : Hiver 2011


 

 

Contexte sociohistorique de l’œuvre

Publié à titre posthume en 1943, Le joueur d’échecs est la dernière nouvelle écrite par Stefan Zweig, avant qu’il s’enlève la vie, le 22 février 1942. On y raconte la confrontation entre le champion mondial des échecs et un pur inconnu, qui a appris les rudiments du jeu dans un contexte de survie, isolé de tout, pendant la répression nazie.

 

Justification et pertinence de l’œuvre choisie

Cette séquence didactique s’articule autour du roman-nouvelle de Stefan Zweig, Le joueur d’échecs, et s’adresse à des élèves du deuxième cycle du secondaire. Plusieurs raisons ont motivé le choix de cette œuvre, notamment le fait qu’elle permette l’interdisciplinarité entre les cours de français et d’histoire du secondaire. Malgré sa brièveté, Le joueur d’échecs regorge de références à la Deuxième Guerre Mondiale dont un citoyen en devenir, en l’occurrence un élève de la fin du secondaire, doit être conscient. C’est pourquoi il serait intéressant, par l’étude de cette œuvre, d’arriver à briser le préjugé disant qu’un court récit est nécessairement facile à comprendre.

 

Problèmes de lecture

1) La complexité du récit : Le joueur d’échecs est un roman dont le récit est non linéaire, compte tenu des histoires enchâssées qu’il contient, structure avec laquelle les élèves du secondaire ne sont pas familiers.

2) Les connaissances insuffisantes du contexte de l’œuvre : la compréhension de l’œuvre repose sur une bonne connaissance des événements de la Seconde Guerre mondiale, ce que des élèves du secondaire n’ont généralement pas.

 

Objectifs de la séquence

Le but de cette séquence didactique est d’amorcer une réflexion sur l’influence du contexte historique sur l’écriture d’une œuvre littéraire. De plus, son but est de permettre une meilleure compréhension globale du roman de Zweig, en épaulant les élèves dans des activités de réflexion et d’analyse.

 

 

AVANT LA LECTURE

 

Activité 1 : Recherches préparatoires

Dans le but de préparer les élèves à la lecture du livre, ils doivent réaliser une courte recherche, en équipe de cinq ou six, sur certains des thèmes touchant la Deuxième Guerre Mondiale qui sont traités dans Le joueur d’échecs. Cette activité préparatoire aura pour but de familiariser les élèves avec un vocabulaire propre au contexte sociohistorique de l’Allemagne durant les années 40 et 50, époque où prend place le récit. Cette activité introductrice aidera sans doute les élèves à mieux comprendre le sens de l’œuvre à travers la compréhension des cinq mots-clés suivants :

1. Nazi (parti national-socialiste);

2. Gestapo;

3. Adolf Hitler;

4. SS;

5. Camps de concentration.

 

La compréhension de ces cinq mots-clés est essentielle à la compréhension globale du Joueur d’échecs, ce qui en justifie le choix.

Ensuite, sous la forme de courtes capsules, chaque équipe présentera les informations recueillies au reste de la classe.

 

 

PENDANT LA LECTURE

 

Facultatif : construction d’un journal de lecture. L’enseignant, s’il le désire, peut superviser la confection d’un journal de lecture, en y faisant faire toutes les activités de cette séquence. Le but étant de rendre les élèves conscients de tout le travail qui peut être fait à partir d’une œuvre de seulement 95 pages et de leur permettre de voir la progression de leur compréhension de l’œuvre.

 

Activité 2 : Anticipation d’une suite (200 mots)

Les élèves doivent s’arrêter de lire à un moment tournant de l’histoire : lorsque l’inconnu se présente sur le pont du bateau et qu’il épate tout le monde par ses conseils de jeu en réussissant à faire partie nulle avec Mirko Czentovic (page 42). Les élèves doivent alors émettre des hypothèses plausibles quant aux raisons qui expliqueraient que cet inconnu puisse en remontrer au champion mondial d’échecs.

Pour nourrir l’inspiration des élèves, l’enseignant étalera différentes premières de couverture qui ont été utilisées pour présenter le roman et les fera s’exprimer sur ce qu’elles représentent. Ensuite, il les amènera à relire la quatrième de couverture du roman et le prologue aux pages 5 à 9 du livre. Finalement, les élèves auront à écrire leur suite plausible, avant de confronter leurs prédictions à la suite réelle du récit.

 

 

APRÈS LA LECTURE

 

Activité 3 : Impressions de lecture

La lecture complétée, les élèves échangent, en plénière, sur ce qu’ils ont aimé et moins aimé du roman. L’enseignant demande ensuite aux élèves d’écrire quelques phrases dans leur journal de lecture, faisant état de leurs impressions de lecture.

 

Activité 4 : Construction d’une ligne du temps détaillant les éléments importants du Joueur d’échecs

Avec son scénario non linéaire, Zweig nous offre une histoire enchâssant d’autres histoires, qu’il convient de démêler pour comprendre le Joueur d’échecs.

 

Voici donc les éléments susceptibles (ou suggérés) d’être ciblés :

- embarquement du narrateur sur le paquebot (présent de l’histoire);

- naissance de Czentovic;

- le moment où Czentovic est sacré champion mondial d’échecs;

- parties d’échecs sur le paquebot (opposant MacConnor et le narrateur);

- rencontre entre le narrateur et le docteur B. ;

- prise de pouvoir de l’Allemagne par Adolf Hitler;

- enfermement du docteur B. avant la guerre;

- parties d’échecs sur le paquebot (opposant Czentovic et le docteur B.).

 

Complément : D’ailleurs, Le joueur d’échecs pourrait être divisé en trois parties :

- le récit du narrateur (pages 1 à 10, pages 20 à 44 et pages 82 à 95);

- le récit de Czentovic (pages 11 à 20);

- le récit du docteur B (pages 45 à 82).

 

Activité 5 : Résumé de la ligne du temps (200 mots).

 

Ici, l’enseignant en profite pour relier la quatrième activité au résumé d’un texte, il fait donc le lien entre les événements importants d’un récit, qui représentent son plan et constituent un excellent résumé de ce dernier.

 

Activité 6 : Réécriture de la scène finale, selon un autre point de vue (300 mots).

Dans le but de faire réfléchir les élèves sur le genre de la nouvelle, dans lequel s’inscrit Le joueur d’échecs, l’enseignant propose aux élèves une activité de réécriture d’un passage fort du livre. Puisqu’une nouvelle est un récit plutôt bref, il y a donc peu de place pour la description superflue. De la même manière, Zweig nous donne très peu de détails permettant au lecteur de se représenter les lieux où se déroule l’histoire ou les personnages qui y prennent place. C’est pourquoi il est intéressant de faire travailler cet aspect aux élèves, en leur demandant tout d’abord de recenser les champs lexicaux utilisés par l’auteur pour décrire les personnages principaux du livre : Mirko Czentovic, MacConnor et le Docteur B. Ensuite, les élèves devront réécrire la scène finale du livre, dans le fumoir, mais du point de vue d’un des deux officiers du bord, spectateurs de l’ultime partie d’échecs.

 

Passages ciblés pour le dépouillement des champs lexicaux et réponses susceptibles d’être relevées par les élèves :

- Mirko Czentovic (pages 11 à 13 et page 18) : « obscur », « ce garçon au large front, apathique et taciturne », « lenteur exaspérante », « indifférence totale », « bizarre », « air absent et vague », « tignasse blonde », « rustre lourdaud et taciturne », « son cérémonieux habit noir », « ses cravates pompeusement ornées d’une perle un peu voyante », etc.

- MacConnor (page 26) : « trapu », « la mâchoire carrée », « les dents solides », « la riche coloration de son teint », « sa surprenante largeur d’épaules », « allure d’un athlète », etc.

- Docteur B. (page 35) : « un homme d’environ quarante-cinq ans », « visage étroit et anguleux », « sa pâleur étrange », « son teint presque crayeux », etc.

 

Les éléments de la description du narrateur du récit de Zweig et des lieux sont laissés à la discrétion des élèves. Afin que les élèves soient tous au même niveau au moment de la réécriture, un échange en petits groupes peut être fait.

 

Remarque : À des fins évaluatives, évaluer l’entièreté du journal de lecture est suggéré à l’enseignant, mais il serait tout aussi approprié qu’il n’évalue que les activités 5 et 6 de cette séquence.

  

Bibliographie

CHARTRAND, Suzanne-G. Progression dans l'enseignement du français langue première au secondaire québécois, Québec Français, Hors série, Québec, 2008, pages 36-37.

DUFAYS, J.-L. et al. Pour une lecture littéraire 2e édition. Histoire, théories, pistes pour la classe, De Boeck Université, Bruxelles, 2005, pages 141 à 143.

FALARDEAU, Érick, « La place des lecteurs dans les classes de littérature », Québec Français, n° 135, automne 2004.

ZWEIG, Stefan. Le joueur d’échecs, Éditions Livre de poche, France, 1991, 95 pages.

 


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