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Eldorado

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Eldorado
GAUDÉ, Laurent
Par Amélie Fréchette


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Roman
Courant :
Siècle : 21e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Amélie Fréchette
Date du dépôt : Automne 2012


Étudier Gaudé au collégial

La formation générale en français au collégial est séparée, comme on le sait, en quatre cours qui contribuent, dans une perspective de complémentarité, à développer certaines compétences chez les étudiants. Le ministère de l’Éducation, dans un devis ministériel, s’applique à en expliquer les visées générales :

 

" La formation générale en français, langue d’enseignement et littérature, a pour objet de stimuler l’imagination, d’aiguiser la sensibilité et d’élargir les connaissances dans les domaines littéraire et culturel. Elle vise aussi à améliorer la maîtrise de la langue, maîtrise qui constitue la base  de l’apprentissage dans tous les domaines du savoir, et à développer les capacités d’analyse, de synthèse et de critique essentielles au travail intellectuel. Elle est conçue dans la perspective de permettre à l’élève de maîtriser les règles de base du discours et de l’argumentation, de mieux s’exprimer oralement et par écrit, et de mieux se situer par rapport à son milieu culturel, afin de favoriser sa participation en tant que citoyen responsable dans la société[1]." (Je souligne)

 

Il s’agit d’une façon de concevoir la littérature qui rejoint la vision que je me fais de l’enseignement de cette discipline et que je prendrai toujours en considération lorsque je préparerai mes cours. La séquence didactique qui est expliquée dans ce texte s’applique également à se conformer à ces visées ministérielles. En effet, bien que les œuvres et la matière en générale demeurent à la discrétion des professeurs, il n’en demeure pas moins que les compétences et les objectifs prescrits par le Ministère se doivent d’être respectés; aux enseignants, dès lors, d’adapter leur enseignement – à leur manière – au cadre préétabli.

 

L’étude du roman Eldorado de Laurent Gaudé se doit donc d’embrasser le cadre d’un des quatre cours obligatoires. Le cours Littérature et imaginaire paraît à ce titre celui qui permet le mieux de mettre en valeur la richesse du roman. Cette œuvre d’expression française exploite effectivement la tension entre le réel et l’imaginaire, c’est-à-dire, dans ce cas-ci, entre la réalité sociohistorique d’une culture et d’une époque et sa représentation dans la fiction. Les étudiants seront donc amenés, tel que l’objectif général du cours le prescrit, à « expliquer les  représentations du monde contenues[2] » dans une œuvre, Eldorado, laquelle couvre l’époque contemporaine. La proximité historique de la fiction permet d’ailleurs de toucher de très près le monde du lecteur, et ce, malgré le fait que le récit se déroule dans des cultures et des pays étrangers (l’Afrique et l’Italie). Cette représentation d’un univers qui est méconnu du lecteur fait justement partie de l’intérêt du roman, qui ouvre les horizons des étudiants à des réalités qui leur sont peut-être inconnues et qui permettent dès lors d’enrichir leur culture personnelle et leur connaissance du monde : « la littérature ouvre à la compréhension et à la connaissance du monde et de soi[3]. » Cette ouverture est primordiale dans le contexte de mondialisation dans lequel les étudiants sont appelés à évoluer. À la suite de la lecture du roman de Laurent Gaudé, ils pourront porter un regard plus riche sur les enjeux interculturels de la société actuelle.

 

Problématisation de l’œuvre

 

Laurent Gaudé aborde « les grands problèmes qui se posent au monde moderne : en l’occurrence, celui de l’immigration massive des Africains vers une Europe qui ne sait ni les accueillir ni les refouler, qui n’est en tout cas plus cet Eldorado dont leurs pères, au pays, les ont fait rêver[4] ». Pour rendre compte de cette réalité, deux récits sont racontés en parallèle : d’un côté, Piracci, un commandant italien, défend les côtes de Catane contre les immigrants alors que, de l’autre, Soleiman, un Soudanais, part à l’assaut des frontières qui le séparent de l’Europe. Les chapitres impairs narrent l’histoire de Piracci et les chapitres pairs, celle de Soleiman. Les deux récits, qui semblent de prime à bord complètement indépendants, se lient pourtant d’étroite façon. Toutefois, c’est au lecteur à faire le rapprochement, qui n’est pas suggéré d’emblée. Laurent Gaudé inscrit ainsi son récit dans une structure narrative qui demande de la part du lecteur une participation active dans la construction du fil narratif et de sa signification. « Dans [cette fiction], la vie des personnages principaux est d’abord brisée, la structure textuelle, qui se compose de deux récits distincts, est fragmentée, et l’état du monde est chaotique, voire éclaté[5]. » C’est le lecteur qui doit remettre les morceaux en place afin d’être en mesure d’interpréter l’œuvre. Cette interprétation a pour fil conducteur la quête identitaire que poursuit chacun des personnages. Leur périple est un voyage initiatique durant lequel ils subissent une transformation. Il est même possible d’affirmer que Piracci entreprend une véritable conversion[6]. La séquence didactique s’articule donc autour de la problématique de la quête identitaire et se conclut par l’écriture d’une dissertation explicative portant sur la métamorphose des protagonistes. Chaque cours proposé permet aux étudiants d’approfondir leur compréhension de l’œuvre et enrichit leur réflexion en vue de la dissertation, mais cela leur permet également de développer une sensibilité à l’analyse et au jugement critique.

 

L’étude du roman Eldorado dure 5 semaines et est entrecoupée de la semaine de lecture (quoique ce ne soit pas obligatoire, puisque le roman se lirait très bien en deux semaines si cela s’avérait nécessaire)[7]. Il s’agit de la deuxième œuvre présentée en classe. Ainsi, je considère que les étudiants ont déjà acquis les connaissances préalables nécessaires à la rédaction d’une dissertation explicative. L’ensemble de la séquence didactique est construit fidèlement à l’école pédagogique constructiviste, qui tient pour acquis que « tout apprentissage est construit par l’élève[8] ». L’étudiant doit ainsi construire son propre savoir alors que l’enseignant doit, quant à lui, agir en tant que guide, plutôt qu’en tant que maître. « L’apprenant exerce un contrôle sur ce qu’il apprend et la façon dont il l’apprend. Il crée son interprétation de la réalité objective en se basant sur ses propres schémas de connaissances[9]. » Le travail d’équipe apparaît dès lors comme un excellent moyen pour faire acquérir des savoirs aux étudiants, puisque cela crée « une synergie entre [l]es élèves [et leur permet] d’atteindre la " zone proximale de développement "[10] » L’interaction entre les pairs permet également de les placer en situation de « modelage cognitif[11] », c’est-à-dire que chaque apprenant peut servir de guide aux autres à un moment ou à un autre de leur apprentissage. C’est dans cet esprit qu’est conçue la séquence didactique.

 

Avant la lecture


Cours 1 : Eldorado de Laurent Gaudé, récit de l’immigration clandestine


Lectures préparatoires au cours :

 

Afin de bien préparer les étudiants à ce premier cours, je leur aurai demandé au préalable de lire une partie du dossier de presse que je leur aurai remis[12]. Ces lectures seront pour les étudiants une première entrée dans l’univers de l’œuvre au programme. Ils seront ainsi préparés à participer aux activités proposées durant le premier cours. En fait, ayant été une première fois en contact avec le sujet du cours, ils pourront plus facilement assimiler la matière vue en classe afin d’éventuellement établir des liens avec l’univers du roman Eldorado. De plus, la répétition (sous différentes formes) permet une meilleure assimilation des nouvelles informations dans la mémoire à long terme.


Activité 1 : Retour sur le dossier de presse (20 minutes)

 

Voilà pourquoi il ne suffit pas de demander aux étudiants de lire sur un auteur et sur l’immigration clandestine pour qu’ils soient dorénavant familiers avec le sujet et qu’ils soient en mesure de faire des liens pertinents avec le livre qu’ils auront à lire. Comme le dit un proverbe chinois, « [j]’écoute et j’oublie; je lis et je comprends; je fais et j’apprends[13]. » C’est donc lorsqu’on place les étudiants dans une situation d’apprentissage qui nécessite de leur part une participation active qu’ils apprennent le mieux. Voilà pourquoi mon premier cours commence par une activité de discussion entre les étudiants.

 

En équipe de 3 à 5, ils doivent discuter de ce qu’ils savaient déjà de l’immigration clandestine avant la lecture des textes (afin de construire sur leurs acquis), de ce qu’ils ont appris en lisant le dossier de presse, de ce qu’ils en retiennent et de ce qui motive, à leur avis, les émigrants clandestins à aller vers l’Europe. Que recherchent ces hommes (surtout) et ces femmes lorsqu’ils quittent leur pays ? Cette dernière question vise à conscientiser les étudiants sur les motivations des clandestins afin qu’ils soient plus sensibles au récit de Soleiman. Ce dernier quitte en effet son pays dans l’espoir de trouver une vie meilleure, non pas pour lui, ni même pour ses enfants, mais pour ses petits-enfants :

 

Nous n’aurons pas la vie que nous méritons, di[t Soleiman] à voix basse. Tu le sais comme moi. Et nos enfants, Jamal, nos enfants ne seront nés nulle part. Fils d’immigrés là où nous irons. Ignorant tout de leur pays. Leur vie aussi sera brûlée. Mais leurs enfants à eux seront saufs. Je le sais. C’est ainsi. Il faut trois générations. Les enfants de nos enfants naîtront là-bas chez eux. Ils auront l’appétit que nous leur aurons transmis et l’habileté qui nous manquait. Cela me va. (E-48)

 

Il s’agit en fait du point de départ du voyage initiatique de Soleiman. C’est ce qui le motive à entreprendre le périple vers l’Europe. L’espoir de l’eldorado le pousse à toujours poursuivre et, ce faisant, le transforme. Il est donc primordial que les étudiants prennent conscience de la réalité de l’immigration clandestine.


Activité 2 : L’immigration clandestine, une réalité toujours d’actualité ? (70 minutes)


Scénario 1 : Visionnement du documentaire Ceuta, douce prison (52 minutes) de Jonathan Millet, suivi d’un bref retour sur les impressions des étudiants.


Scénario 2 : Visionnement du documentaire La république des clandestins (52 minutes) de Sébastien Deurdilly, suivi d’un bref retour sur les impressions des étudiants.

 

Afin de rendre le contexte sociohistorique du roman plus concret dans l’esprit des étudiants, je leur présente un documentaire. Ce qui détermine quel scénario est employé est uniquement la disponibilité du documentaire Ceuta, douce prison, qui est plutôt difficile à trouver. Ce dernier semble malgré tout plus intéressant que le deuxième, dans la mesure où il porte précisément sur Ceuta, qui est l’endroit où se déroule la fin du roman Eldorado. En effet, Soleiman et son ami Boubakar tentent de traverser les barrières de Ceuta pour se rendre en Espagne. Ils réussissent cette entreprise, mais en laissant derrière eux de nombreux clandestins blessés ou morts. Il semblait donc fort pertinent de leur présenter ce documentaire. Toutefois, même si La république des clandestins ne porte pas sur Ceuta précisément, il permet malgré tout de montrer la réalité des émigrés. Ainsi, peu importe le documentaire qui est présenté, l’effet produit par son visionnement sera le même : les étudiants mettront des images sur cet univers qui leur était probablement inconnu, des images qu’ils pourront solliciter dans leur imagination lorsqu’ils liront le roman. L’histoire n’en paraîtra que plus ancrée dans la réalité et ils pourront mieux comprendre les personnages.

 

Le visionnement est suivi, évidemment, d’une petite période de discussion en grand groupe durant laquelle les étudiants sont invités à donner leurs impressions. Ils seront entre autres encouragés à partager ce qui les a marqués ou touchés.


Remise et explication du journal de bord (10 minutes)[14]

 

Le journal de bord est remis à la fin du cours. Les étudiants doivent le remplir au fur et à mesure qu’ils avancent dans la lecture. Ils seront avisés que le document rempli sera indispensable pour assister au cours 6 ou 7 de la séquence didactique.

 

Pendant la lecture


Cours 2 : Les attentes de lecture


Activité 1 : Étudiants, à vos crayons! (60 minutes)

 

Après la lecture du premier chapitre, que les étudiants devront avoir lu pour ce deuxième cours, le lecteur est appelé à émettre des pronostics sur le devenir de la fiction. Il se retrouve en fait devant un ensemble de possibles narratifs qui peuvent être actualisés ou non dans les chapitres suivants.

 

À la fin du chapitre 1, le commandant Piracci donne un révolver à la femme qu’il avait jadis secourue sur le navire Vittoria, qui transportait des clandestins africains vers l’Europe. La femme avait demandé au commandant une arme afin de retourner dans son pays natal pour se venger d’Husseim Marouk, l’homme responsable de sa misère, c’est-à-dire l’homme qui avait planifié la traversée du Vittoria. Les étudiants ne le savent pas encore, puisqu’ils n’auront lu que quelques pages du roman, mais ils n’apprendront jamais ce qu’il advient de cette femme. Non seulement le lecteur demeure-t-il dans l’ignorance, ce qui est une source de frustration potentielle, mais, dans la fiction, Piracci et son ami Angelo sont eux aussi dans cette même situation. Ils vont donc s’imaginer le dénouement de la quête de la femme : « Et ils comprirent que s’ils éprouvaient le besoin, tous les deux, en cette étrange soirée, d’imaginer le destin de cette femme, c’était probablement parce qu’ils ne sauraient effectivement jamais rien de sa fin et que cette ignorance était insupportable[15]. » Dans le chapitre 3, les deux personnages émettent ainsi des hypothèses sur la rencontre entre la femme du Vittoria et Husseim Marouk. C’est exactement la même chose que je demanderai aux étudiants de faire durant la première partie du cours.

 

Les étudiants devront imaginer le destin de la femme du Vittoria dans un court texte de fiction. La consigne d’écriture sera la suivante :

 

Dans un court texte de fiction, racontez ce qu’il advient lorsque la femme du Vittoria retourne dans son pays natal. Réussit-elle à retrouver Husseim Marouk ? Si tel est le cas, comment se déroule la rencontre de la femme et de cet homme ? Si tel n’est pas le cas, qu’advient-il d’elle ?

 

Il ne sera pas nécessaire que ce texte soit achevé. L’objectif premier de cet exercice est avant tout de leur faire prendre conscience qu’en lisant, ils sont constamment en train de formuler des pronostics. Cela module en fait leur lecture et peut même influencer leur réception de l’œuvre. Si le récit s’éloigne des pronostics émis ou au contraire correspond à ceux-ci, le lecteur peut être déçu, surpris, satisfait, etc.


Activité 2 : À chacun son horizon d’attente (40 minutes)

 

C’est ce qu’ils pourront constater eux-mêmes avec la deuxième activité de ce cours, qui s’avère en réalité la continuité de l’activité de création. Ils doivent mettre en commun leur création en petits groupes de 5. Chacun leur tour, ils feront la lecture de leur texte à leur coéquipier, après quoi ils devront justifier leurs choix d’écriture. Pourquoi avoir imaginé cela ? Ont-ils hésité entre plusieurs possibles narratifs ?

 

Il y aura ensuite un retour en grand groupe sur les conclusions qu’ils peuvent tirer de cette activité. S’ils n’en prennent pas conscience eux-mêmes, je porterai à leur attention le fait que chaque fois qu’il y a des délais entre une question suscitée par la fiction et la réponse ou qu’il y a des « trous » dans le récit, le lecteur est appelé à les remplir par son imaginaire et ses attentes, lesquelles sont déterminées entre autres par ses expériences de lecture et ses valeurs. Cela fait en sorte que chacun a des attentes différentes, mais aussi que chacun se construit un récit différent :

 

Le contenu fictionnel des œuvres est toujours, bien qu’à des degrés variables, investi, transformé et singularisé par l’irruption des univers de référence des lecteurs. […] Des stéréotypes culturels, des motifs récurrents, des scénarios… modelés par la subjectivité du lecteur sont enrôlés dans les activités de complément. […] Confronté aux propositions fictionnelles d’une œuvre, chaque lecteur ne se raconte donc pas tout à fait – parfois même pas du tout – la même histoire[16].

 

Les « trous » du récit sont ainsi comblés différemment. Ces zones d’inconnus dans les textes ne sont jamais anodines. Je trouvais donc important de leur faire écrire le texte de création avant qu’ils ne réalisent qu’ils ne connaîtront jamais la suite de l’histoire de la femme, et donc avant qu’il n’y ait présence d’une frustration. Ils doivent continuer de lire le roman en espérant et en attendant le dénouement. C’est uniquement ainsi qu’ils pourront en percevoir réellement l’absence, mais, surtout, qu’ils pourront appréhender la raison de cette absence. Il sera donc important de revenir sur leur création, que je ramasse d’ailleurs à la fin du cours, et sur la femme du Vittoria plus tard dans la séquence didactique (lors de la table ronde).


Cours 3 : La narration, première partie

 

Les deux prochains cours portent sur la narration. Pour les étudiants, l’intérêt de cette partie plus théorique est de faire l’acquisition d’un vocabulaire qui permet de parler de l’œuvre, mais surtout, qui permet de mieux la comprendre :

 

La théorie est toujours un détour par rapport aux besoins et interprétations de la vie quotidienne […]. Mais ce détour n’est pas une fuite, c’est même la recherche d’une efficacité plus grande, bien qu’elle soit indirecte. […] [L]a théorie permet de voir mieux et plus loin. […] [E]lle permet d’agir plus efficacement sur le réel, parce que le moment du détour a permis d’en construire une représentation réfléchie. […] La théorie nous libère ainsi de notre naïveté, de nos évidences, de notre innocence. Elle introduit du doute systématique, du questionnement critique, une remise en cause incessante[17].

 

En effet, les choix de narration produisent des effets particuliers lors de la lecture, effets qui contribuent à créer des significations particulières. En comprenant ce qu’impliquent ces choix, les étudiants seront plus à même d’interpréter l’œuvre en profondeur et de façon plus fine et plus riche.


Lectures préparatoires pour le cours :

 

Les étudiants auront lu au préalable un petit dossier théorique sur la narration[18]. Le meilleur moyen pour que les étudiants prennent l’habitude de lire les textes qu’on leur demande de lire en devoir est de rendre ces derniers indispensables aux cours et de mettre une certaine « pression » sociale en prévoyant des activités en équipe sur ce qu’ils auront eu à lire. Évidemment, le travail en équipe n’est pas uniquement employé à cet escient, loin de là !


Activité 1 : Les types de narrateurs et la focalisation (50 minutes)

 

En effet, tel que je l’ai mentionné au tout début, je désire favoriser une approche pédagogique plus constructiviste que béhavioriste. Je tente ainsi d’éviter les cours magistraux et de plutôt favoriser des activités qui permettent aux étudiants de se construire eux-mêmes les savoirs que je veux qu’ils assimilent. Dans cette perspective, je leur ai fait lire au préalable des textes qui leur fournissent les connaissances théoriques sur les différents types de narrateurs et sur la focalisation.

 

Pour m’assurer qu’ils ont bien compris les différents types de narrateur et de focalisation, je leur demande de se regrouper en équipe de 5 afin qu’ils discutent ensemble du dossier théorique. Il y a par la suite un retour en grand groupe durant lequel les étudiants doivent expliquer les différents types de narrateur et la focalisation. Une fois que je suis certaine qu’ils ont bien compris, je leur propose une activité qui leur permet de valider leur compréhension. En équipe de 2 ou 3, cette fois, ils doivent identifier dans trois extraits différents le narrateur et la focalisation utilisés par les auteurs[19]. Les effets produits par ces choix narratifs doivent également être expliqués.


Activité 2 : Qu’est-ce qu’on retrouve dans le roman et quels en sont les effets ? (50 minutes)

 

Ensuite, en dyade ou en équipes de 3, les étudiants analysent les narrateurs et la focalisation des deux récits parallèles du roman Eldorado. Pour ce faire, je leur demande de se pencher sur des passages précis du texte, soit les pages 36 à 40 pour Piracci et les pages 43 et 44 ainsi que le dernier paragraphe de la page 88 pour Soleiman.

 

Les étudiants devraient en venir à la conclusion qu’il s’agit d’une narration homodiégétique, plus précisément autodiégétique dans les chapitres racontant l’histoire de Soleiman. Le narrateur est le clandestin lui-même, qui nous fait part de ses pensées, de ses perceptions et de ses gestes. Les étudiants doivent non seulement reconnaître le bon narrateur, mais en expliquer les effets. En quoi l’emploi d’un narrateur autodiégétique peut-il influencer leur interprétation de l’œuvre ? En fait, le personnage de Soleiman entreprend une quête difficile. Son voyage initiatique est appelé à le transformer, pas toujours pour le mieux. Il est constamment en lutte contre la déshumanisation, contre la bête ou l’animal en lui. Son défi est de rester un humain – psychologiquement, bien sûr – malgré les épreuves. Bref, il tente tout au long du roman de demeurer lui-même, de rester un « je ».

 

Cette lutte intérieure est perceptible grâce à la focalisation interne. C’est parce que le lecteur a accès aux pensées du personnage qu’il peut percevoir l’évolution psychologique de Soleiman. C’est donc par le biais de la focalisation que les étudiants peuvent comprendre la transformation qui est opérée en lui. Les étudiants devront aussi constater que le narrateur peut se tromper : « Je repense au thé que nous avons bu chez Fayçal. Je croyais que nous faisions nos adieux à la ville mais Jamal, savait, lui, qu’il reviendrait. Cette tristesse dans ses yeux, c’était celle d’avoir à quitter son frère. » (E-88) Le lecteur n’en sait pas plus que le personnage, ce qui n’est pas le cas avec Piracci.

 

En effet, le récit de Piracci est raconté par le biais d’un narrateur hétérodiégétique omniscient. Le choix d’une narration différente de l’autre récit est loin d’être anodin. En fait, si le « je » permet de mettre en lumière l’humanité du Soleiman, le « il » permet quant à lui de représenter la déshumanisation de Piracci. Le « je » ne convient pas au personnage, car celui-ci a l’impression d’avoir perdu son identité. Il se regarde avec des yeux étrangers; Piracci se perçoit lui-même comme un « il » qu’il ne reconnaît plus, qui ne correspond plus à ce qu’il désire être. De plus, Piracci s’éloigne de plus en plus de l’humain qu’il était et se transforme graduellement en une ombre, une ombre de Massambalo. Son voyage initiatique et sa quête identitaire l’éloignent donc de plus en plus du « je ». Son évolution est l’inverse de celle de Soleiman, d’où le choix d’un narrateur différent.  

 

La focalisation n’est pas non plus la même dans le récit de Piracci. De fait, il s’agit d’une focalisation zéro. Le lecteur ne sait pas uniquement les pensées du personnage et n’a pas uniquement accès à ce qu’il voit et vit. Par exemple, dans l’extrait que les étudiants ont à analyser, le narrateur a accès aux pensées de la femme du Vittoria et d’Angelo. Le lecteur est confronté à des descriptions physiques du personnage de Piracci, descriptions qui nécessitent un œil extérieur au personnage et qui sont impossibles avec une focalisation interne.

 

Par le biais d’un retour en grand groupe sur ce que les étudiants ont perçu dans les extraits à la lumière de la théorie sur la narration, je m’assurerai de combler les lacunes de leurs analyses, sans avoir auparavant court-circuité leur interprétation, puisqu’ils auront construit leurs propres perceptions en premier lieu. La confrontation des différentes interprétations des étudiants permet également de conserver la richesse et la complexité du roman.

 

Après la lecture


Cours 4 : La narration, deuxième partie


Lectures préparatoires pour le cours

 

Les étudiants doivent avoir lu la deuxième partie du dossier théorique pour ce cours. Le but recherché par ces lectures est le même que dans le cours 3.


Activité 1 : Le temps du récit (30 minutes)

 

Afin de ne pas reproduire le même cours que le précédent, il convient de proposer une activité sur les lectures qui soit différente. La redondance peut en effet être démotivante pour les étudiants. Ainsi, afin de faire un retour sur les narrations antérieure, ultérieure et simultanée, je demande aux étudiants d’immédiatement se plonger dans l’étude du roman Eldorado. En dyade, ils doivent analyser les types de narration utilisés dans les deux récits, et ce, sans que je leur propose des extraits en particulier. Cette période de travail en équipe, qui ne devrait pas durer très longtemps, est suivie d’un retour en grand groupe.

 

Les étudiants devraient en venir à la conclusion que le récit de Soleiman est raconté dans une narration simultanée (avec des retours en arrières à certaines occasions) et que le récit de Piracci est raconté dans une narration ultérieure. Il ne s’agit pas d’une activité particulièrement difficile, puisque le temps de verbe permet rapidement de savoir de quel type il s’agit. Soleiman narre son histoire au présent de l’indicatif et au passé composé et le narrateur qui suit Piracci utilise quant à lui le passé simple et l’imparfait.


Activité 2 : La structure du récit (70 minutes)

 

Le plus gros du cours, dont l’activité précédente n’est que l’amorce, est de comprendre et d’analyser la structure du roman. Les étudiants ont pour objectif d’interpréter la structure en regard de l’histoire. Ils sont amenés à constater certaines particularités de la structure et à se questionner sur leur raison d’être et sur leurs effets sur la lecture. L’activité se fait en équipe et est guidée par des questions. Par exemple, pourquoi les deux histoires sont-elles racontées dans un temps différent ? Pourquoi l’histoire débute-t-elle par Piracci et se termine-t-elle également avec lui? Cela lui confère-t-il le rôle de personnage principal ? Si tel est le cas, que représente Soleiman ? Quel effet a l’alternance des récits sur la lecture et sur la signification de l’histoire ? Comment expliquer que la rencontre de Soleiman avec le Massambalo n’est pas plus explicite alors que le lecteur est en présence d’un narrateur autodiégétique à focalisation interne ? Pourquoi le lecteur n’apprend-il qu’à la fin que c’est le Massambalo – en réalité Piracci – qui permet à Soleiman d’entreprendre réellement son voyage initiatique ? Les deux dernières questions ne sont possibles que parce que les étudiants auront terminé la lecture du roman. C’est surtout pour cette raison que je prévois cette activité après la lecture; les étudiants ont en effet une vision plus globale du roman et peuvent mieux en comprendre la structure en regard du dénouement des récits de chacun des personnages.


Cours 5 : La quête identitaire


Activité 1 : La quête identitaire et le schéma actanciel (100 minutes)

 

Rendus à cette étape de la séquence didactique, les étudiants devraient normalement déjà avoir perçu que les personnages entreprennent une quête identitaire. Le but de ce cours n’est donc pas de le leur faire réaliser, mais surtout de leur offrir des outils d’analyse supplémentaire pour en identifier les divers constituants. Les activités précédentes leur ont permis d’approfondir chacun des personnages par le biais de la narration et de la structure du roman. La présente activité se penche plus directement sur l’histoire elle-même, c’est-à-dire sur les actions de Piracci et de Soleiman. Les étudiants ont en fait à reconstruire le schéma actanciel de chacun des personnages (de façon approfondie).

 

Dans un premier temps, il est important de définir davantage ce qu’est une quête identitaire. Les étudiants doivent prendre conscience qu’il n’est pas suffisant qu’ils portent leur regard sur le voyage physique des personnages; ils doivent aussi, et surtout, analyser le « voyage » psychologique (la quête étant identitaire). Ensuite, il faut s’assurer que les étudiants ont les connaissances antérieures nécessaires au bon fonctionnement de l’activité; il faut donc revoir avec eux le schéma actanciel. Il suffit de leur demander ce qu’ils savent de cette notion pour ensuite combler les lacunes ou les erreurs. Ce n’est qu’après que les étudiants peuvent se lancer dans l’activité en équipe. Il y a par la suite un retour en grand groupe durant lequel les étudiants devront venir au tableau pour compléter les schémas. Cela implique évidemment des discussions et des confrontations d’idées, puisque tous n’auront pas perçu les choses de la même façon et c’est justement là l’intérêt de ce retour. Au terme de cette activité, les étudiants seront à même de comprendre (si ce n’est pas le cas, le professeur le leur explique) que la quête identitaire ne peut être réussie qu’à la condition que les personnages quittent leur pays respectif. C’est donc en allant vers l’ailleurs qu’ils peuvent s’accomplir. C’est pour cette raison qu’on parle d’un véritable voyage initiatique.


Cours 6 et 7 : Retour sur le journal de bord


Activité 1 : Table ronde (100 minutes)

 

Les deux cours qui suivent prennent la forme d’une table ronde et nécessitent donc de séparer la classe en deux groupes distincts, qui viendront chacun à une date différente. L’activité est donc répétée deux fois.

 

La table ronde permet à la fois de faire une synthèse de ce qui a été vu auparavant et d’approfondir l’analyse des personnages. Le fil conducteur des discussions qui animeront la table ronde sera le journal de bord, que les étudiants doivent avoir rempli pour avoir le droit d’assister au cours. L’intérêt pour les étudiants est de partager les réponses et de confronter les différentes interprétations et perceptions afin d’avoir un portrait qui soit le plus global et riche possible du roman et des personnages.

 

Les questions du journal de bord ont été pensées afin de faire ressortir les diverses étapes de la quête identitaire des personnages. Elles permettent aux étudiants de remarquer certains éléments clés de chacun des récits (l’état psychologique des personnages au début du roman, ce qui déclenche leur quête, la perception qu’ils ont d’eux-mêmes et de leur quête, les diverses étapes de leur transformation, leur état final, etc.) qui auraient pu être négligés lors de la lecture si cette dernière n’avait pas été accompagnée du journal de bord. En fait, l’exercice force un certain repérage dans le texte et encourage une première lecture qui soit plus critique ou, à tout le moins, plus analytique. Comme le temps relativement restreint des cours de français ne permet pas nécessairement une deuxième lecture plus approfondie du roman par les étudiants, les questions sont là pour faciliter la compréhension du texte et pour encourager une première réflexion sur les enjeux entourant les personnages. Après avoir rempli avec sérieux l’ensemble du journal de bord, les étudiants ont en main un portrait global, quoique fragmenté, de l’évolution des personnages. Bref, tout le matériel nécessaire est présent pour faire une bonne analyse. La table ronde est l’activité qui permet de faire un pas supplémentaire dans l’interprétation de l’œuvre en faisant des liens avec ce qui a été vu en classe précédemment.

 

Lors de la table ronde, les étudiants sont amenés à faire part de leurs coups de cœur et de leurs frustrations (question 22 du journal de bord). Je m’attends à ce que l’absence du dénouement de l’histoire de la femme du Vittoria soit évoquée. Si tel n’est pas le cas, ce qui serait très étonnant,  je porterai cette absence à leur attention. Je désire faire naître en eux un questionnement. Pourquoi n’est-il jamais question de l’avenir de cette femme ? Est-ce uniquement parce que Piracci ne le sait pas lui-même ? Je désire qu’ils prennent conscience que c’est plus que cela. En fait, la femme est un personnage secondaire dont le rôle est uniquement de déclencher la quête du commandant italien. La fin de l’histoire de la femme n’est pas essentielle au roman comme sa rencontre avec Piracci l’est. On peut même se demander si le fait de savoir ce qu’il advient de la femme du Vittoria n’aurait pas empêché Piracci d’entreprendre son voyage initiatique; c’est en fait l’absence de cette connaissance qui agit comme un moteur.

 

Remise du sujet de dissertation (envoi par courriel à la fin de la deuxième table ronde afin que tout le monde y ait accès en même temps)

 

Vous devez rédiger une dissertation explicative de 800 mots portant sur une des deux affirmations suivantes :

 

Dans le roman Eldorado de Laurent Gaudé, le personnage de Soleiman subit une transformation psychologique importante.

 

Dans le roman Eldorado de Laurent Gaudé, le personnage de Piracci entreprend une véritable conversion.


Cours 8 : On se prépare pour la dissertation


Activité 1 : Élaboration du plan de rédaction individuellement (70 minutes)


Activité 2 : Consultation des pairs (30 minutes)

 

Ces deux activités ont pour objectif de préparer les étudiants à la dissertation. Il me semblait important de donner du temps en classe pour la rédaction du plan, car les étudiants peuvent poser des questions aux professeurs, mais surtout, s’entraider entre eux. Je désire malgré tout que chacun travaille tout d’abord de façon individuelle, afin qu’ils formulent des arguments qui leur sont propres, et donc avec lesquels ils seront à l’aise. En effet, il est toujours plus ardu de développer et d’expliquer une idée qui ne nous appartient pas. Toutefois, il est primordial que les étudiants puissent s’entraider. C’est pour cette raison que la dernière partie du cours permet le travail collaboratif.


Cours 9 et 10 : À vos marques, dissertez !

 

La séquence didactique se termine par les deux cours durant lesquels les étudiants rédigent leur dissertation explicative, qui permet de faire une synthèse de tout ce qui a été vu en classe. Ils ont droit uniquement à leur plan, leur livre et des ouvrages de référence pour la langue.

 

L’ensemble de la séquence didactique prépare les étudiants à affronter l’évaluation sommative de la dissertation, mais il ne s’agit là que de l’objectif scolaire. En réalité, ils auront acquis de nombreuses connaissances et savoir-faire qu’ils pourront utiliser ultérieurement lorsqu’ils auront à analyser un texte littéraire.

 

 



[1]Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/publications/publications/Ens_Sup/Affaires_universitaires_collegiales/Ens_collegial/FormGenComPropreComplProgEtudesCondDEC_2011_f.pdf

[2] Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, op. cit.

[3] Annie Rouxel, « La littérature comme lieu de formation », dans Enseigner la lecture littéraire, Presses universitaires de Rennes, 1996, p. 17.

[4] Jean-Claude Perrier, « Afrique, adieu », dans Le Figaro littéraire, n° 19320, 14 septembre 2006, p. 4.

[5] Alexandra de la Sablonnière, La conversion profane dans Eldorado de Laurent Gaudé et dans Comment devenir un monstre de Jean Barbe, Presses universitaires de l’Université Laval, feuillet iii.

[6] À ce sujet, voir Alexandra de la Sablonnière, op. cit.

[7] Un horaire sous forme de tableau est annexé à ce travail (annexe 1).

[8]Albert Boulet, « Changements de paradigme en apprentissage : du béhaviorisme au cognitivisme au constructivisme », dans Apprentissage et socialisation, vol. XIX, n° 2 (1999), p. 15.

[9] Ibid., p. 20.

[10] Denis Blondin, « Apprendre, pourquoi faire ? », dans Pédagogie collégiale, vol. XV, n°3 (mars 2002), p. 36

[11] Raymond Vienneau, « Les courants pédagogiques », dans Apprentissage et enseignement. Théorie et pratiques, Montréal, Gaëtan Morin éditeur/Chenelière éducation, 2005, p. 60-66.

 

[12] Ce qui est à lire est une brève description de l’auteur et du roman Eldorado, l’article Le nouvel eldorado de l’immigration clandestine ainsi qu’un article portant sur le documentaire Ceuta, douce prison de Jonathan Millet ou la fiche du documentaire La république des clandestins de Sébastien Deurdilly (selon le scénario choisi à l’activité 2). Voir la bibliographie.

[13] Denis Blondin, art. cit., p. 35.

[14] Le journal de bord, dont les questions sont jointes en annexe, sera expliqué plus loin dans le document.

[15] Laurent Gaudé, Eldorado, Paris, J’ai lu, 2009, p. 60.

[16] Gérard Langlade et Marie-José Fourtanier, « La question du sujet lecteur en didactique de la lecture littéraire », dans É. Falardeau, C. Fisher, C. Simard et N. Sorin [dir.], La didactique du français : les voies actuelles de la recherche, Québec, Presses de l’Université Laval, 2007, p. 104-105.

[17] Jean-Pierre Astolfi, La saveur des savoirs. Discipline et plaisir d’apprendre (2e édition), Issy-les-Moulineaux : ESF, 2010, p. 30-31.

[18] Ce dossier est détaillé dans la bibliographie.

[19] Le premier extrait présente un narrateur hétérodiégétique et une focalisation interne : Amélie Nothomb, Cosmétique de l’ennemi, Paris, Livre de Poche, 2008, p. 32-34.

Le deuxième extrait présente un narrateur hétérodiégétique et une focalisation zéro : Honoré de Balzac, Le Colonel Chabert, Paris, GF Flammarion. 2004, p. 53-54.

Le troisième extrait présente un narrateur homodiégétique (autodiégétique) et une focalisation interne : Henry James,  Le tour d’écrou, Paris, Librio, 2003, p. 23-24.

 

Annexe 1

  Semaine 1 Semaine de lecture Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4 Semaine 5
Cours1

Mise en contexte sociohistorique

Visionnement du documentaire

Remise du journal de bord

  Les types de narrateurs et la focalisation Schéma actanciel  Table ronde Dissertation
Cours 2

Création

Les horizons d'attente

  Le temps du récit et la structure du roman Table ronde plan Dissertation
à faire pour la semaine suivante

Lire chapitres 1 à 3

Lire chapitres 4 à 9

Lire dossier théorique

Lire les derniers chapitres

  Finir le plan  

 

Annexe 2

Journal de bord

Consigne

Répondez aux questions par des phrases complètes. Vous devez développer vos réponses et les appuyer par des passages du texte[1]. Je vous suggère de noter les pages concernées par vos réponses. Cela pourra servir de repère lors de la table ronde et, surtout, lors de la rédaction de votre dissertation.

1) Avant de rencontrer la femme du Vittoria, Piracci est-il heureux ? Expliquez.

2) Qu’est-ce que déclenche la femme du Vittoria dans la vie de Piracci ? Expliquez.

3) Quelle importance prend Jamal dans la vie de Soleiman ?

4) Quel est le projet des deux frères et pourquoi planifient-ils cela ?

5) Est-ce que Piracci regrette d’avoir donné son arme ? Est-ce le cas tout le long du roman ? Expliquez.

6) Comment Piracci se considère-t-il dans le chapitre III ? À quoi se compare-t-il ? Est-ce que cette comparaison revient plus loin dans le roman ? Expliquez.

7) Qu’arrive-t-il à Jamal ? Quel effet cela a-t-il sur Soleiman ? Expliquez.

8) Qu’est-ce que l’Eldorado ? Qui en est à la recherche ?

9) Qui trouve ou atteint l’Eldorado ?

10) Que se passe-t-il à Ouargla ? Quel impact cet événement a-t-il sur Soleiman ?

11) Pourquoi Piracci quitte-t-il Catane ? Comment s’y prend-il ?

12) Que se passe-t-il à Gardaïa ? Quel impact cela a-t-il sur les personnages ?

13) Qui est la reine d’Al-Zuwara ? Que propose-t-elle à Piracci ?

14) Quel est le plan de la communauté qui vit dans les bois lorsque les policiers arrivent ?

15) Pourquoi Piracci est-il jeté hors du car ?

16) Qu’est-ce que le Massambalo ?

17) Quels sont les sentiments de Piracci en ce qui concerne le Massambalo lorsqu’il en entend parler pour la première fois ?

18) Quelle est la quête des personnages ? Est-ce qu’ils parviennent à accomplir cette quête ? Expliquez.

19) Expliquez le titre du roman.

20) Les personnages subissent-ils une transformation ? Expliquez.

21) Qu’est-ce qui relie les deux histoires entre elles ?

22) Notez vos coups de cœur et/ou vos frustrations.

23) Avez-vous été plus touché par l’histoire de Piracci ou de Soleiman ? Expliquez.

24) Y a-t-il des passages que vous n’avez pas compris ?

 

 

Bibliographie

Œuvre à l’étude

Gaudé, Laurent, Eldorado, Paris, J’ai lu, 2009, 219 p.

Références théoriques pour la séquence didactique

Astolfi, Jean-Pierre, La saveur des savoirs. Discipline et plaisir d’apprendre (2e édition), Issy-les-Moulineaux : ESF, 2010, 252 p.

 

Blondin, Denis, « Apprendre, pourquoi faire ? », dans Pédagogie collégiale, vol. XV, n°3 (mars 2002), p. 35-37.

 

Boulet, Albert, « Changements de paradigme en apprentissage : du béhaviorisme au cognitivisme au constructivisme », dans Apprentissage et socialisation, vol. XIX, n° 2 (1999), p. 13-22.

 

Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Formation générale : Commune, propre et complémentaire aux programmes d'études conduisant au diplôme d'études collégiales [en ligne], http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/publications/publications/Ens_Sup/Affaires_universitaires_collegiales/Ens_collegial/FormGenComPropreComplProgEtudesCondDEC_2011_f.pdf [site consulté en novembre 2012]

 

Perrier, Jean-Claude, « Afrique, adieu », dans Le Figaro littéraire, n° 19320, 14 septembre 2006, p. 4.

 

Rouxel, Annie, « La littérature comme lieu de formation », dans Enseigner la lecture littéraire, Presses universitaires de Rennes, 1996, p. 15-38.

 

Sablonnière (de la), Alexandra, La conversion profane dans Eldorado de Laurent Gaudé et dans Comment devenir un monstre de Jean Barbe, Presses universitaire de l’Université Laval, 111 f.

 

Vienneau, Raymond, « Les courants pédagogiques », dans Apprentissage et enseignement. Théorie et pratiques, Montréal, Gaëtan Morin éditeur/Chenelière éducation, 2005, p. 60-66.

 

Dossier de presse

Africulture, « La république des clandestins. Sébastien Deurdilly » [en ligne], http://www.africultures.com/php/index.php?nav=film&no=6122 [site consulté en novembre 2012].

 

Dossier Lycée, «  Eldorado. Laurent Gaudé » [en ligne], http://excerpts.numilog.com/books/9782806222916.pdf [site consulté en novembre 2012]

Flamerion, Thomas, « Des histoires et des hommes », dans Evene.fr, Toute la culture, [en ligne]. http://www.evene.fr/livres/actualité/laurent-gaude-interview-eldorado-soleil-scorta-430.php [site consulté en novembre 2012].

 

Pantella, Lucia et Adriano Farano, traduit de l’espagnol par Céline Panteix, « Le nouvel eldorado de l’immigration clandestine » [en ligne],  http://www.cafebabel.fr/article/16145/le-nouvel-eldorado-de-limmigration-clandestine.html [site consulté en novembre 2012].

 

YNO Report, « Ceuta: sale d’attente migratoire (incertaine) de l’Europe en territoire africain. Le trailer. » [en ligne], http://www.abstrait-concret.com/2010/05/21/ceuta-salle-dattente-migratoire-incertaine-le-trailer/ [site consulté en novembre 2012].

 

Dossier théorique sur la narration

Gagnon, Anne, Carl Perrault et Huguette Maisonneuve, « Procédés d’organisation du discours : le discours narratif », dans Guide des procédés d’écriture, Montréal, ERPI, 2006, p. 65-75.

 

Jouve, Vincent, « Le corps du roman : Les structures narratives », dans La poétique du roman, Paris, Armand Colin, 2001, p. 23-37.

 

Reuter, Yves, « La narration. Le temps », dans Introduction à l’analyse du roman, Paris, Dunod, 1996,  p. 79-85.

 

Activité sur les types de narrateurs

Nothomb, Amélie, Cosmétique de l’ennemi, Paris, Livre de Poche, 2008, p. 32-34.

 

Balzac, Honoré de, Le Colonel Chabert, Paris, GF Flammarion. 2004, p. 53-54.

 

James, Henry,  Le tour d’écrou, Paris, Librio, 2003, p. 23-24.

 

 

 



[1] Dans la version complète du journal de bord, les étudiants seront guidés dans l’élaboration souhaitée des réponses par le nombre de lignes associées à chaque question.


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