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Un cadavre de classe

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Un cadavre de classe
SOULIÈRES, Robert
Par Mélanie Drolet et Nancy Gamache


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Roman
Courant :
Siècle : 21e siècle
Groupe d'âge visé : Premier cycle secondaire
Auteur de la séquence : Mélanie Drolet et Nancy Gamache
Date du dépôt : Hiver 2005


Contexte de réalisation :

La séquence didactique que nous vous présentons ici est conçue pour des élèves de première et de deuxième secondaire. Elle est construite selon les trois temps de l’enseignement littéraire, soit avant, pendant et après la lecture. L’objectif principal de cette séquence est d’amener les élèves à reconnaître, à comprendre et à interpréter les particularités de l’humour de Soulières dans Un cadavre de classe. Cette séquence didactique comprend sept activités qui se dérouleront pendant deux cycles.

Problèmes de lecture :

Cette séquence est articulée autour de trois problèmes de lecture :
-les transgressions des limites du genre;
-les jeux de mots et les références culturelles;
-la critique sociale présente dans l’humour de Soulières.

Avant

Première activité :
Les indications hors texte et le style de Soulières

L’intention de cette activité est de préparer les élèves à la lecture et de les initier au style particulier de l’auteur. Pour ce faire, l’enseignant propose aux élèves d’observer les pages liminaires et la quatrième de couverture du livre à lire. Plus précisément, les élèves ont pour tâche de comparer ces pages du roman de Soulières avec celles de trois autres romans du genre policier, soit Rouge Poison de Michèle Marineau, L’homme au complet marron d’Agatha Christie et Une nuit très longue de Chrystine Brouillet. Cette activité leur permet d’emblée de prendre connaissance du style de l’auteur, de percevoir que certains éléments ne sont pas du tout conformes aux règles généralement prescrites et de mieux saisir le sens du texte. L’enseignant mentionne les indications qui sont obligatoirement présentes sur les livres telles que le nom de l’imprimeur, le lieu de sa résidence, le mois et l’année d’impression et la mention « dépôt légal » suivie de l’année et du trimestre. Puis, en équipe de trois, les élèves s’assurent que ces indications se trouvent bien sur les livres à comparer à l’aide d’un questionnaire. Avant d’amorcer la lecture du roman, l’enseignant propose aux élèves de rechercher de l’information sur l’auteur, Robert Soulières, et sur le roman à lire.

Pendant

Deuxième activité : Les transgressions des limites du genre (le premier chapitre)

L’intention de cette activité est d’amener les élèves à voir que les transgressions des limites du genre sont une récurrence qui sert l’effet comique de l’œuvre. L’enseignant propose au groupe de lire le premier chapitre en classe (lecture individuelle). Il demande aux élèves de prendre en note (dans un journal de lecture) tous les passages qu’ils trouvent particuliers. Avant de procéder à la mise en commun des observations de chacun, l’enseignant demande aux élèves de former des équipes (qui resteront toujours les mêmes tout au long de la séquence). Une fois placés en équipe, ils comparent leurs réponses et discutent sur les passages qu’ils ont relevés. Pour délimiter la discussion, l’enseignant remet à chaque équipe un court questionnaire. À la suite de cette activité, l’enseignant effectue, dans un premier temps, un résumé des observations et des prédictions en questionnant les équipes. Les élèves devraient constater que les transgressions (l’auteur qui s’adresse au lecteur, la numérotation des pages, les séquences interactives, les personnages qui s’entendent réfléchir, etc.) forment un élément récurrent important qui se répétera sûrement tout au long de l’œuvre. De plus, les élèves devraient constater que l’humour vient davantage de l’écriture et du style de l’auteur que des situations. Dans un deuxième temps, l’enseignant questionne les élèves sur d’autres caractéristiques : les jeux de mots et les références culturelles qui parsèment l’œuvre.

Troisième activité : Les jeux de mots et les références culturelles (le premier chapitre)

L’intention de cette activité est de mettre en lumière la complexité de la construction des jeux de mots et la variété des références culturelles. Les élèves doivent combler les espaces vides (voir page 28 où l’auteur invite le lecteur à écrire trois autres noms de personnages ainsi que les commentaires qu’ils formulent). L’enseignant demande aux élèves d’effectuer l’exercice en pastichant le style de l’auteur. Préalablement, il observe avec eux trois exemples tirés du livre (Agnès Thési, Sline Dion et Stéphane Roy). D’abord, il observe avec les élèves que ces trois noms construisent ou introduisent trois jeux de mots différents. Ensuite, il montre aux élèves que les jeux de mots ne sont pas construits au hasard et qu’ils sont en lien avec le nom que l’auteur a attribué aux personnages. À la suite de ces deux activités portant sur les transgressions, les références culturelles et les jeux de mots, les élèves seront mieux outillés pour lire les chapitres deux et trois individuellement (à la maison).

Quatrième activité : La critique dans l’œuvre de Soulières

Cette activité poursuit l’intention d’amener les élèves à décoder les messages d’ordre critique derrière certains procédés humoristiques comme la parodie. Pour amorcer l’activité, l’enseignant demande aux élèves ce que signifie le titre du chapitre trois : « C’est vrai, c’est écrit dans le journal! ». Il les questionne sur la crédibilité qu’ils accordent aux différents médias. Afin de les amener à voir la critique sociale présente dans ce chapitre, les élèves l’analysent (toujours en équipe). Pour ce faire, ils doivent noter les différences qui existent entre les articles de journaux placés dans ce passage en répondant à un questionnaire. Ensuite, en grand groupe, les élèves partagent leurs réponses. Pour nourrir la réflexion des élèves, l’enseignant propose de visionner un sketch de Rock et Belles Oreilles qui se trouve sur le DVD jaune qui couvre toutes les émissions humoristiques de l’année 1988. Il s’agit de sélectionner, dans l’index, l’entrée René et Denis sous la lettre « R ».

Quatrième activité (partie 2) : Mieux comprendre ce qu’est une parodie

L’intention de cette activité est d’amener les élèves à reconnaître une parodie et sa valeur critique. La parodie est une forme d’humour exploitée dans l’œuvre de Soulières. Y a-t-il un message derrière cette parodie? Les élèves ont dû observer, à l’aide de l’activité portant sur les journaux, que ce passage n’est pas vide de sens. Ils réfléchissent donc sur cette question en visionnant un sketch de RBO qui est très particulier en son genre et qui ressemble tout à fait au passage portant sur les médias du roman à l’étude. Il s’agit d’une parodie d’un téléroman fictif, René et Denis, qui serait présenté sur des chaînes différentes (TVA, Radio-Canada, Télé-Québec et TQS). À la suite du visionnement de l’extrait, l’enseignant interroge ses élèves à l’aide d’un questionnaire. Ensuite, les élèves ont pour mission de lire les chapitres quatre à neuf inclusivement. L’enseignant demande à ses élèves de noter dans leur journal de lecture cinq jeux de mots, une transgression et deux références culturelles qu’ils rencontreront dans ces chapitres. À la fin de leur lecture, les élèves partagent, en équipe, leurs découvertes et justifient leurs choix.

Cinquième activité : Retour sur l’œuvre et anticipation

Cette activité doit amener les élèves à réfléchir sur le parcours de lecture effectué et à faire des prédictions pertinentes. Le chapitre dix est presque conçu pour inciter les jeunes à réfléchir sur les différents personnages et les événements. Il est donc pertinent d’utiliser ce chapitre pour mener une activité sur les faits, les personnages et les actions qui servent le déroulement de l’intrigue. Ce chapitre est lu entièrement avec les élèves en classe. À la fin de cette activité, ils pourront lire le roman jusqu’à la fin.

Sixième activité : Des liens avec d’autres formes d’art

Cette partie de la séquence doit amener les élèves à réinvestir leurs connaissances dans d’autres contextes. Des réalisateurs aiment défier les conventions. Woody Allen en est un exemple. L’enseignant présente donc deux extraits du film Annie Hall où Allen transgresse certaines règles cinématographiques. Le premier extrait est celui où le personnage joué par Allen s’adresse aux téléspectateurs (voir scène 7 sur le DVD) et le deuxième est l’insertion d’une séquence animée à travers le déroulement normal du film (voir scène 26 sur le DVD). Réfléchir aux particularités de ces extraits amènera les élèves à constater que les transgressions peuvent varier selon la forme d’art. Pour animer cette activité, il nous semble que plusieurs liens sont possibles. Les Simpson, Les Griffin et Ramdam sont des émissions originales qui renferment des transgressions intéressantes à analyser avec les jeunes.

Après la lecture

Septième activité : Écriture d’une suite au roman (pastiche)

Le but de cette activité est d’amener les élèves à réinvestir leurs nouveaux savoirs et à démontrer leur compréhension de l’œuvre. La fin ouverte de l’œuvre offre une occasion idéale pour demander aux élèves de rédiger la suite du roman de Soulières. L’enseignant demande donc aux élèves de pasticher le style de l’auteur dans un texte d’environ 500 mots. Le texte devra comprendre au moins une transgression, une référence culturelle et deux jeux de mots. Après avoir rédigé un premier jet, les élèves présentent leur texte aux membres de leur équipe afin de recevoir des rétroactions. Par la suite, ils apportent les corrections nécessaires et corrigent leur texte sur le plan linguistique.


Bibliographie


BROUILLET, Chrytstine, Une nuit très longue, La courte échelle, coll. Roman plus, Montréal, 1992, 156 pages.

BOUILLAGUET, Annick, L’écriture imitative : pastiche, parodie, collage, France, Nathan, 1996, 169 pages.

CHRISTIE Agatha, L’homme au complet marron, librairie des Champs-Élysées, Paris, 1948, 251 pages.

FALARDEAU, Érick « La place des lecteurs dans les classes de littérature », dans Érick Falardeau « éd. », Didactique du français III. Document d’accompagnement. Recueil de textes. Université Laval, hiver 2005, p. D-8.

MEQ, Programme de formation de l’école québécoise. Décroche tes rêves, p. 97.

REUTER, Yves, « L’objet livre », dans Érick Falardeau « éd. », Didactique du français III. Document d’accompagnement. Recueil de textes. Université Laval, hiver 2005, p. G-5.

ROUXEL, Annie, « Enseigner la lecture littéraire », dans Érick Falardeau « éd. », Didactique du français III. Document d’accompagnement. Recueil de textes. Université Laval, hiver 2005, p. C-18.

SIMARD, Claude, « Quelques repères pour aborder le domaine du lexique », dans Suzanne-G. Chartrand « éd. », Didactique du français II. Document d’accompagnement. Recueil de textes. Université Laval, automne 2004, 182 pages.

SIMARD, Claude, Éléments de didactique du français langue première, Saint-Laurent, Éditions du Renouveau pédagogique, 1997, 169 pages.

SOULIÈRES, Robert, Un cadavre de classe, Saint-Lambert, Soulières Éditeur, 1997, 1000 [c.-à-d. 206] p.

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