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Planification d'une séquence didactique autour de Huis clos

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Planification d'une séquence didactique autour de Huis clos
SARTRE, Jean-Paul
Par Natasha Belleau et Catherine Beaudet-Lefebvre


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Théâtre
Courant :
Siècle : 20e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Natasha Belleau et Catherine Beaudet-Lefebvre
Date du dépôt : Hiver 2015


Catherine BEAUDET-LEFEBVRE

Natasha BELLEAU

 

 

 

 

 

 

Planification de la séquence didactique

 Huis clos de Jean-Paul Sartre

 

 

 

 

 

 

Travail présenté à Madame Marion Sauvaire

 

 

 

 

 

 

Université Laval

Automne 2014



Introduction

 

Les cours de littérature au cégep diffèrent des cours de français au secondaire, car la plupart des étudiants se retrouvent en contact avec une discipline qu’ils connaissent peu. Toutefois, la littérature, comme moyen d’expression de l’être humain, est susceptible d’éveiller la sensibilité des étudiants, de les amener à réfléchir sur une diversité de sujets et à s’interroger sur le monde. En outre, l’enseignement de la littérature les familiarise avec les procédés stylistiques employés dans les textes littéraires, ce qui contribue à élargir leur compréhension des mécanismes de la langue française.

Notre séquence didactique portera sur Huis clos, une pièce de théâtre de l’écrivain et philosophe Jean-Paul Sartre, écrite en 1943 et mettant en scène trois personnages principaux : Garcin, Inès et Estelle. Ceux-ci sont morts et sont introduits à tour de rôle dans un enfer qui ne revêt pas l’aspect fantasmé auquel ils s’attendaient, avec les flammes et les tortures, mais se présente plutôt sous la forme d’un salon style Second Empire. Au fil de l’intrigue, nous découvrons pourquoi chacun a été envoyé en ce lieu : Garcin parce qu’il a maltraité sa femme et qu’il a agi en lâche ; Inès parce qu’elle a corrompu le cœur d’une jeune fille qui a fini par les tuer toutes les deux ; Estelle parce qu’elle a tué son bébé naissant. Tous les trois sont inextricablement liés les uns aux autres, ne s'accordant aucun répit, puisque chacun est le bourreau de l’autre. Leur enfer sera ce salon, ces trois canapés, leur relation inextricable et irritante, et ce, pour l'éternité. La pièce se clôt sur la célèbre formule : « l’enfer, c’est les Autres ». Autrement dit, si nos rapports avec autrui sont viciés, alors l’autre ne peut être que l’enfer, tout simplement parce que chacun de nous a besoin de l’autre, de son regard et de son jugement, pour prendre connaissance de soi.

Nous présentons ici la planification de notre séquence didactique autour de Huis clos. D'abord, il s’agit de situer notre séquence dans le parcours scolaire des étudiants, de définir les connaissances qu’ils ont acquises, d’identifier les compétences à développer et les objectifs qui déterminent sa structure. Ensuite, nous nous attardons aux raisons qui nous ont poussées à choisir cette œuvre plutôt qu’une autre, avant de présenter les problématiques qui nous paraissaient les plus intéressantes pour des cégépiens, et ce, en regard des approches théoriques choisies. Puis, nous dégageons les savoirs de références et les savoirs transposés dont nous aurons besoin pour enseigner cette séquence didactique. Enfin, nous présentons notre séquence en la justifiant et en la détaillant jusque dans les évaluations qui la ponctuent et dans les possibilités de la prolonger dans une perspective culturelle.

 

  1. 1.    Les visées de formation en regard des programmes

 

1.1 Situation de la séquence dans le programme d’études

Notre séquence didactique s’inscrit dans la discipline de formation générale Français, langue d’enseignement et littérature ; elle n’est donc pas exclusive à un programme en particulier. Dans la mesure où cette discipline entend « stimuler l’imagination, aiguiser la sensibilité et [élargir] les connaissances dans les domaines littéraire et culturel[1] », elle revêt une importance primordiale dans la formation des étudiants sur les plans humain et citoyen. La pièce Huis clos est une œuvre littéraire riche en réflexions philosophiques. De ce fait, nous estimons que sa lecture est susceptible d’inciter les étudiants à s'interroger sur leur perception du monde et de l’Autre, à développer leurs réflexions en regard de la pensée existentialiste, en plus de les initier au genre dramatique et à la littérature du XXe siècle. Ainsi, nous envisageons des discussions et des activités, dont la création d’une courte pièce librement inspirée de Huis clos, pour accompagner les étudiants dans leur analyse de l’œuvre et leurs réflexions. En somme, notre  objectif d’enseignement, avec cette séquence, est de contribuer à développer les compétences et les connaissances citées ci-dessus, encouragées par les visées du programme, afin qu’elles participent à construction identitaire de chaque individu.

Notre séquence didactique sur l’œuvre Huis clos de Jean-Paul Sartre s’inscrit dans l’approche par compétences prescrite par le ministère qui vise à offrir une éducation centrée sur le développement des capacités de l’apprenant, capacités qui sont transférables d’une discipline à l’autre, et sur son implication dans son apprentissage. Les étudiants étant habitués à cette approche, les activités proposées au cours de notre séquence feront appel à des comportements accoutumés chez eux, en plus de susciter leur intérêt.

La séquence prend place dans le deuxième cours obligatoire de la formation générale en français, Littérature et imaginaire (102). Au début de ce cours, les étudiants sont censés maîtriser l’analyse d’un texte littéraire puisqu’il s’agit de la compétence visée dans le cadre du cours précédent, Écriture et littérature, le premier de la séquence des quatre cours obligatoires. Ils devraient donc être en mesure de porter un regard analytique sur les textes qui leur sont proposés dans notre ensemble. En outre, ils auront commencé à assimiler les éléments de la compétence du cours Littérature et imaginaire qu’ils auront à approfondir dans les activités et les ateliers de notre séquence. Toutefois, il se pourrait qu’ils n’aient pas eu de formations concernant le théâtre et ses rouages préalablement à notre séquence, ou du moins qu’ils en aient une idée très partielle issue du secondaire. Ainsi, nous devrons prendre soin de leur transmettre les connaissances nécessaires aux activités que nous prévoyons. Nous avons décidé de situer notre séquence à la fin de la session, en raison de la nature des activités et des réflexions qui sont proposées. Nous entendons confronter les étudiants à leurs représentations initiales du monde et de l’Autre selon la pensée existentialiste, et ce, afin de les amener à se questionner. De cette manière, nous favoriserons également leur formation en tant que sujet et citoyen.

 

1.2 Compétences à développer

Dans le cadre du cours Littérature et imaginaire, les étudiants sont encouragés à « [e]xpliquer les représentations du monde contenues dans des textes littéraires d’époques et de genres variés » (FG-10). Notre séquence didactique vise particulièrement trois éléments de cette compétence. D’abord, les étudiants devront « [s]ituer le texte dans son contexte culturel et sociohistorique » (FG-10). En effet, la présentation de l’existentialisme exigera une brève présentation du contexte d’écriture lié à l’effervescence de la littérature engagée au milieu du XXe siècle. Cette activité contribuera à enrichir la culture générale des étudiants, en plus de leur fournir quelques éléments de référence qui aideront leur compréhension de la pièce. Ensuite, le second élément de compétence vise à « [r]econnaître le traitement d’un thème dans un texte » (FG-10). La lecture de la pièce Huis clos nous permettra d’introduire la philosophie de l’existentialisme, particulièrement le thème de l’intersubjectivité qui est omniprésent dans l’œuvre. Ils devront donc se référer au texte à plusieurs reprises afin de reconnaître les différentes manifestations de cette problématique, ce qui leur permettra de s’approprier le texte et d’approfondir leur compréhension de l’existentialisme et du traitement de la thématique du regard de l’Autre. Enfin, nous proposerons aux étudiants des activités qui auront pour objectifs d’actualiser certains thèmes de l’existentialisme et d’encourager leur regard critique sur le monde actuel. Ce processus d’actualisation permettra aux étudiants de mieux « [d]égager les rapports entre le réel, le langage et l’imaginaire » (FG-10). La lecture d’une œuvre littéraire et fictionnelle est le point de départ qui leur permettra d’établir un lien entre la réalité et les représentations du monde présentes dans la littérature. De plus, l’étude du dialogue et des didascalies les initiera à la spécificité du discours théâtral qui repose sur une dualité puisqu’il appartient à la fois à l’univers de l’écrit et à l’univers de la représentation.

 

1.3 Objectifs généraux et spécifiques

L’objectif général de notre séquence didactique sur Huis clos est d’amener les étudiants à se questionner sur eux-mêmes et sur leur rapport à autrui en regard du traitement de cette dernière thématique dans la pièce de théâtre. Dans le contexte actuel, où les avancées technologiques et le rythme de vie occidental amènent une stimulation constante, la jeune génération de cégépiens est tellement sollicitée qu’elle ne prend pas le temps de s’attarder à des questions philosophiques. La pièce Huis clos permet d’entrer de plain-pied dans les réflexions sur l’individu, en tant que sujet qui se définit, et son rapport à l’Autre dans le monde. De fait, l’étudiant développera sa capacité à raisonner et à se questionner sur certains aspects fondamentaux de l’être, une compétence qu’il pourra par la suite appliquer à d’autres domaines.

En regard de cet objectif général, les trois objectifs spécifiques de notre séquence sont : 1) Utiliser des connaissances sur l’existentialisme pour analyser la thématique du rapport à l’Autre dans Huis clos, 2) Proposer une actualisation de Huis clos, un texte littéraire et philosophique, dans le quotidien des élèves et 3) Confronter oralement des points de vue divergents sur la thématique du rapport à l’Autre en se basant sur Huis clos pour présenter des réflexions plus personnelles. De ce fait, les étudiants s’approprieront des savoirs (le regard d’autrui et la connaissance de soi) relevant de la pensée existentialiste de Sartre, comme présentée dans la conférence L’existentialisme est un humanisme, en plus de les expliciter selon leur traitement dans Huis clos. Ainsi, la problématique du rapport à l’Autre aidera les étudiants à se définir eux-mêmes, à déterminer leur rôle dans la société et à réfléchir aux impacts du regard d’autrui sur leur propre vie.

L’utilisation des connaissances sur l’existentialisme pour analyser la thématique du rapport à l’Autre, portée par les personnages d’une pièce de théâtre, permettra à l’étudiant de se préparer pour le second objectif spécifique. Celui-ci devra actualiser sa lecture de Huis clos et développer une réflexion en lien avec son quotidien. Cet exercice sera propice à créer un débat autour de la question du rapport à autrui où les étudiants pourront partager leurs différents points de vue. Ce qui nous amène au dernier objectif spécifique de notre séquence qui est justement de confronter à l’oral des points de vue divergents sur la thématique du rapport à l’Autre selon une pensée structurée par la lecture de Huis clos et par des considérations plus personnelles. Pour ce faire, l’étudiant sera invité à préparer ses arguments en vue du débat.

En somme, tous les objectifs spécifiques de notre séquence participent à notre objectif principal qui est d’amener les étudiants à se questionner sur eux-mêmes et sur leur rapport à l’Autre à la suite de leur lecture de Huis clos. La présentation sommaire de la pensée existentialiste, l’exploration d’une œuvre théâtrale, la mise en action des réflexions qu’elle a suscitées, toutes ces activités tendent à approfondir les représentations et les questionnements des apprenants sur leur propre situation dans le monde.

 

  1. 2.    Justification du choix de l’œuvre

 

2.1 Pertinence de l’œuvre

Pourquoi choisir Huis clos de Sartre? D’abord, pour des questions pratiques. En effet, la brièveté de la pièce et l’utilisation d’un langage accessible nous ont semblé en faire une œuvre adaptée aux aptitudes et à la motivation d’un étudiant du collégial. La simplicité du vocabulaire employé ne dénature en rien la profondeur de la réflexion existentialiste qui sous-tend le texte. L’approche philosophique que nous privilégions peut représenter un obstacle à l’analyse de l’œuvre. Cependant, nous offrirons l’accompagnement nécessaire à cette compréhension tout au long de notre séquence didactique, de sorte que les étudiants en ressortiront non seulement avec le sentiment de développer une interprétation personnelle éclairée sur le texte, mais aussi avec l’impression de mieux comprendre le monde qui les entoure. En fait, Huis clos propose une réflexion sur des enjeux universels susceptibles d’être actualisés dans le quotidien des cégépiens, tels que l’importance du regard d’autrui et la souffrance qui y est parfois liée, ainsi que la connaissance de soi, c’est pourquoi nous pensons que cette œuvre est à même d'éveiller leur intérêt. La discussion autour du thème de l’intersubjectivité, qui aura pour point de départ les relations entre les personnages de Huis clos, permettra de favoriser l’acquisition de l’élément de compétence qui exige de l’étudiant qu’il puisse « [r]econnaître le traitement d’un thème dans un texte ». (FG-10) Par ailleurs, une introduction à la littérature engagée de l’époque, dont Sartre est un des principaux représentants, permettra à l’étudiant de « [s]ituer le texte dans son contexte culturel et sociohistorique » (FG-10). Enfin, la façon dont les étudiants seront invités à actualiser les réflexions suscitées par la lecture de la pièce les aidera à « [d]égager les rapports entre le réel, le langage et l’imaginaire » (FG-10) et à développer leurs compétences à l’oral lors des discussions et des représentations qui sont prévues dans les activités.

 

2.2 Présentation et justification des problématiques

La lecture de Huis clos soulève plusieurs problématiques intéressantes que nous traiterons en regard de deux grandes approches théoriques, soit A) l’approche philosophique et B) l’approche de la formation du sujet. Pour introduire l’approche philosophique, les problèmes de lecture qui pourront être posés sont les suivants : « À la suite de la lecture de Huis clos, comment interprétez-vous l’affirmation suivante : l’enfer, c’est les Autres? » et « Nos rapports à l’Autre sont-ils nécessairement destructeurs, comme c’est le cas chez les personnages de Sartre ? Répondez d’abord selon votre compréhension de l’existentialisme et votre lecture de Huis clos, et ensuite, formulez votre réflexion ». Pour éclairer ces questions, nous présenterons brièvement le contexte sociohistorique de l’œuvre pour introduire une réflexion sommaire sur quelques thèmes de l’existentialisme, la philosophie de Sartre. Sur ce point, nous pourrons présenter certains extraits du texte L’existentialisme est un humanisme dans lequel l’écrivain-philosophe propose une réflexion sur la liberté de l’être humain, laquelle est délimitée par le regard d’autrui. C’est d’ailleurs la pensée qui se profile derrière la célèbre phrase : « L’enfer, c’est les autres ». Cet exercice permettrait d’inviter les étudiants à discuter de leur propre conception de la liberté de l’être humain et son rapport à l’Autre dans la perspective de notre première approche, l’approche philosophique. Nous prolongerons ensuite notre réflexion par une approche dite de la « formation du sujet » à partir de laquelle nous interrogerons les étudiants sur leur rapport personnel au monde et aux autres. Selon ces deux approches, les problèmes de lecture qui seront discutés concernent le regard de l’Autre, autrement dit la thématique de l’intersubjectivité développée par la pensée existentialiste. Voici quelques exemples : 

« Le bourreau, c’est chacun de nous pour les deux autres. » (Scène 5, p. 42.) En quoi chacun des personnages est-il le bourreau de l’autre ?

Inès déclare « Nous sommes en enfer […] Damnés ! Damnés ! […] Damnée, la petite sainte. Damné, le héros sans reproche. » (Scène 5, p. 40-41.) Pourquoi Estelle et Garcin ordonnent-ils à Inès de se taire ?

Pourquoi les personnages ne peuvent-ils pas fermer leurs yeux en enfer ? (Scène 1, p. 17) De même, pourquoi n’y a-t-il aucun miroir ? (Scène 5, p. 44.)

Garcin déclare « On est ce qu’on veut. » (Scène 5, p. 90.) D’après vous, est-ce que nous sommes uniquement ce que nous désirons être ? Sommes-nous les seuls à décider de ce que l’on est ?

À la lumière de toutes les réflexions que Huis clos a suscitées chez vous, quelle signification personnelle donnez-vous à la célèbre phrase : « L’enfer, c’est les Autres ? »

Étant donné que l’être humain a toujours cherché à comprendre sa place dans le monde, cela ne peut être envisagé sans une réflexion profonde sur les rapports que l’individu entretient avec son semblable. À travers une lecture active de Huis clos, les étudiants seront donc amenés à s’interroger sur les enjeux de l’existence humaine, afin d’approfondir leur pensée sur eux-mêmes et sur le monde dans une perspective philosophique et de formation personnelle. Nous avons choisi de privilégier ces deux approches de l’œuvre littéraire en raison de la richesse et de la profondeur de la réflexion qui traverse Huis clos. De plus, ces approches favoriseront l’appropriation de l’œuvre par les étudiants et la construction d’une interprétation personnelle de lecture qui pourra s’élargir à des considérations quotidiennes et constitutives de l’identité de l’individu.

 

 

 

3. Les savoirs de référence et les savoirs transposés

 

3.1. Les principaux savoirs de référence

            Les savoirs de référence sur lesquels nous nous appuyons sont liés à la théorie sur le genre dramatique présentée par Michel Pruner dans L’analyse du texte de théâtre[2]. Selon Pruner, le texte théâtral assume trois fonctions (AT-114). Une fonction dramatique, d’abord, qui porte l’intrigue de la pièce racontée par le dialogue, lequel exprime la subjectivité des personnages, en plus de préciser la nature de leurs relations. Une fonction poétique, ensuite, qui « répond à une finalité esthétique » propre à l’écriture stylisée de l’auteur. Enfin, le texte théâtral implique une fonction de communication entre les personnages, mais aussi entre le dramaturge et le public auquel il destine son « discours sur le monde » (AT-115) : « À travers les conflits d’idées et les réseaux thématiques qui les constituent, le domaine autour duquel tournent les échanges est révélateur des préoccupations idéologiques ou philosophiques de son auteur » (AT-117). Cela dit, comme le texte n’apporte aucune réponse définitive au questionnement de son auteur, diverses interprétations en sont possibles, tant par le lecteur que par les praticiens de la scène, comédiens, metteur en scène et scénographe. Sur ce point, Pruner souligne que la « pièce de théâtre, davantage encore que toute autre œuvre, la plus ouverte soit-elle, demeure infiniment mystérieuse et changeante ; livrée en permanence à toutes les subjectivités interprétatives » (AT-5). En définitive, à travers sa fonction de communication, le théâtre est producteur de sens et d’une vision du monde que les destinataires (lecteur et praticiens de la scène) sont invités à interpréter. À ce propos, nous présenterons les deux formes du discours théâtral, le monologue et le dialogue, en nous attardant particulièrement sur la conversation (échange équilibré entre plusieurs personnages) et les tirades (longues répliques d’un personnage). Nous expliquerons aussi la fonction informative des didascalies sans nous attarder sur les différentes catégories, en insistant plutôt sur les informations données au lecteur et aux acteurs pour les aider dans leur compréhension de l’intrigue.

            Dans Huis clos, la pensée de l’existentialisme, dont Sartre est le maître d’œuvre, est ainsi mise en scène et portée par les personnages. Dans L’existentialisme est un humanisme[3], le philosophe explique le principe de base de cette pensée, selon lequel ni Dieu, ni une nature humaine, ni une morale quelconque ne peuvent justifier l’existence humaine. De ce fait, l’homme est complètement libre de ses actes et de ses choix ; il ne peut jamais prétendre être incapable de choisir, et ne peut pas trouver une quelconque excuse pour justifier ses actes. L’homme porte la responsabilité de l’humanité entière, car chacun des choix qu’il fait librement définit une image de l’Homme tel qu’il estime qu’il doit être. Cependant, la liberté absolue de l’homme est toujours délimitée par le regard d’autrui. Pour obtenir une connaissance sur soi, l’homme doit passer par l’autre : « Il se rend compte qu’il ne peut rien être […] sauf si les autres le reconnaissent comme tel[4]. » Lorsque l’Autre, qui existe comme sujet au même titre que moi, me regarde et me juge, je deviens l’objet de sa pensée. Son jugement me ramène à l’état d’objet, et j’agis de même envers lui. Les rapports entre les hommes sont donc un conflit permanent dans lequel chacun essaie de dominer la conscience de l’autre. Cette dépendance mène à la souffrance et à l’aliénation, car l’homme se voit uniquement de la façon dont il souhaite (ou croit) que les autres le voient. Ce thème de l’intersubjectivité occupe une place centrale dans la pièce Huis clos.

 

3.2. Les savoirs transposés

            L’étape de la transformation des savoirs de référence en savoirs transposés consiste à déterminer dans les connaissances mises en jeu, lesquelles sont transmissibles et accessibles à l’étudiant, en plus de définir les démarches qui nous permettront d’atteindre les objectifs poursuivis[5]. Ainsi, le choix de s’intéresser à la fonction de communication du théâtre permet de dégager le thème de l’intersubjectivité fortement développé dans la pièce Huis clos, tel que le définit la philosophie de l’existentialisme. La situation de départ dans la pièce, celle de trois personnages enfermés dans un salon, suffit en effet à exprimer la dimension infernale que Sartre donne aux rapports humains : « L’enfer, c’est les Autres ». Le besoin d’être jugé, aimé ou haï par les autres est présent tout au long de la pièce et mène les protagonistes à l’aliénation. Il s’agira d’amener les étudiants à analyser le thème du regard de l’Autre dans Huis clos, d’identifier les façons dont les personnages agissent en bourreau les uns avec les autres, ce qui transforme leurs rapports en un cercle vicieux de souffrance. Ces rapports conflictuels, amplifiés par l’enfermement de la pièce, proviennent du fait que chacun des trois personnages se voit à travers la vision de l’autre, se juge comme il croit ou aimerait que les autres le jugent. Cependant, les conflits qui apparaissent dans la pièce ne sont pas la conséquence unique à tous les rapports entre les êtres humains. Le regard d’autrui n’a pas seulement un effet malsain, il permet aussi de se connaitre soi-même. De cette manière, l’étudiant sera amené à réfléchir sur son existence et son rapport à l’autre, sur ses choix, ses actes et la responsabilité qu’il a envers eux. En effet, le principe général de la pensée sartrienne, selon laquelle l’homme est libre et responsable de ses actes et de ses choix, est universel et vise l’épanouissement de l’être humain. En ce sens, les étudiants seront invités à actualiser la thématique du regard de l’Autre selon leur point de vue, à travers la création d’une courte pièce librement inspirée de Huis clos.

            Par ailleurs, pour bien interpréter l’œuvre sur le plan théâtral, il faut d’abord comprendre que la particularité de la pièce se caractérise par l’absence de suspens, d’intrigue et d’issue véritable. L’originalité réside dans les dialogues, les prises de conscience, la transformation des relations d’amour, de haine, de désespoir ou de rage des héros, qui sont les éléments sur lesquels repose l’action de la pièce. Il s’agira ainsi de présenter les fonctions du dialogue et des didascalies pour amener les étudiants à comprendre le double univers du texte théâtral. D’une façon générale, le texte théâtral (univers de l’écrit) est destiné à être porté à la scène (univers de la représentation). Au-delà de l’histoire que tisse le dialogue des personnages, le texte doit tenir compte des préoccupations de la mise en scène. D’abord, il s’agira de présenter aux étudiants la fonction informative des didascalies dans lesquelles l’auteur s’exprime directement. Il donne au lecteur, mais aussi aux interprètes et au metteur qui réalisera son œuvre, des informations sur les personnages, l’espace et le temps de l’action, des indications sur l’environnement de la scène, sur les déplacements des personnages, sur les façons de dire le texte et le rythme de la parole, etc. Ensuite, nous expliquerons la spécificité du dialogue théâtral qui s’inscrit dans l’actualité d’un ici maintenant et imite le langage parlé, en évacuant les répétitions, les bafouillages ou les phrases inachevées. Nous aborderons sommairement la question de la double énonciation et de la double destination (les personnages qui se parlent entre eux et l’auteur qui s’adresse au public) pour illustrer la fonction de communication du théâtre. Enfin, il sera question du discours théâtral qui se présente le plus souvent sous la forme d’un échange verbal entre des personnages, et peut parfois se réduire à un monologue. Le langage dramatique est performatif. Il n’intervient pas seulement pour apporter des explications indispensables à la compréhension de l’intrigue, ou permettre les affrontements des points de vue, mais il s’accompagne d’une volonté de faire évoluer l’histoire. 

 

4. Présentation de la séquence

4.1. Justification de la progression générale de la séquence

Notre séquence didactique s’articule autour des trois grands objectifs spécifiques décrits dans la section 1.3., et s’échelonne sur neuf séances de cinquante minutes. Dans notre séquence, nous proposons une progression qui amènera graduellement les élèves à développer les capacités et les connaissances nécessaires à l’atteinte de ces objectifs. Avant même le début de notre séquence didactique, les élèves sont invités à faire une première lecture de Huis clos et à proposer, dans un court texte, une interprétation personnelle de la fameuse phrase : « l’enfer, c’est les Autres », tout en faisant part à l’enseignant de leur appréciation de la pièce. Cette activité permettra à l’enseignant de faire une évaluation diagnostique des habiletés de lecture et de réflexion des élèves. La raison de cette démarche est notre volonté d’offrir d’abord aux étudiants la chance de s’approprier l’œuvre et de s’en faire une idée personnelle avant qu’elle ne leur soit enseignée. De cette façon, chacun pourra apporter son propre point de vue dans les débats en petits groupes et en plénière qui sont prévus lors de la première séance, ce qui enrichira l’interprétation que chacun aura développée de Huis clos. Par la suite, les élèves se sentiront probablement plus impliqués dans les activités qu’ils auront à accomplir. Leur intérêt sera stimulé à découvrir les subtilités de l’œuvre qui seront ultérieurement mises en lumière par l’enseignement de l’existentialisme, et à se questionner sur ce qu’ils avaient moins bien compris à la première lecture. Ainsi, le début de notre séquence se veut un lieu de discussions et d’échanges, sous la supervision de l’enseignant qui guidera le débat au moyen de divers problèmes de lecture (voir le déroulement détaillé de la séance 1). Les deux séances subséquentes seront consacrées à l’apprentissage de certains aspects de l’existentialisme, un apprentissage qui impliquera une écoute attentive, mais également la nécessité de faire vivre ces nouvelles connaissances dans de nouvelles discussions autour de Huis clos et du lien de cette pièce avec la philosophie de Jean-Paul Sartre. Il nous a semblé important de permettre aux étudiants de débattre de nouveau sur la pièce, car ce changement de perspective viendra conforter ou confronter leurs représentations initiales, complexifiant ainsi leur rapport à l’œuvre.

            Les séances 4 à 8, quant à elles, nous permettront en premier lieu d’amener les élèves à se familiariser avec certaines particularités de l’écriture théâtrale et de la mise en scène. En effet, il nous semblait important qu’ils saisissent les particularités formelles et représentationnelles de l’écriture théâtrale. D’autant plus que nous leur demandons d’écrire une scène inspirée de la dynamique des personnages de la pièce, de la présenter devant la classe, et ce, afin que les étudiants actualisent les enjeux existentiels présents dans Huis clos. Au cours de ces séances, les étudiants auront également l’occasion de visionner quelques extraits de mises en scène variées de Huis clos, ce qui pourra les inspirer et leur montrer l’infinité des possibilités que leur offre le théâtre. Pendant ces séances, ils seront aussi évalués. D'abord, ils le seront de façon formative, par l’enseignant qui vérifiera à la séance 4 qu’ils maîtrisent bien les notions du dialogue et des didascalies, mais aussi par leurs collègues qui apprécieront leur mise en scène selon des critères définis à l’avance par l’enseignant. Ils le seront aussi de façon sommative lorsqu'ils remettront le texte final de la scène.

            Enfin, la dernière séance de notre séquence didactique vise à faire un retour sur les commentaires justificatifs que les étudiants auront composés préalablement et qui expliqueront la nature des choix qu’ils ont faits à l’écriture de leur scène. Ces commentaires feront l’objet d’une évaluation sommative. Cette démarche a pour but de leur faire développer un rapport réflexif à leur apprentissage. Elle a également pour but de donner un sens plus clair aux activités didactiques auxquelles ils ont été invités à participer tout au long de la séquence et qui les ont menés à ce point culminant que fut la représentation de leur création dramatique.

            En somme, notre séquence repose sur le principe de la complexification de la tâche, car les élèves sont d’abord appelés à s’approprier subjectivement Huis clos, puis à complexifier leur rapport à la pièce par des débats avec leurs collègues et par l’acquisition de connaissances ciblées sur l’existentialisme. Enfin, ils sont appelés à actualiser les enjeux de l’œuvre dans leur quotidien par la création d’une mise en scène qui témoignera de leur compréhension de la thématique du rapport à l’Autre et de leur capacité à transposer la dynamique présente dans Huis clos à leur quotidien selon une perspective de formation du sujet.

4.2. Présentation synthétique du déroulement de la séquence

Séance 1

 

Objectifs spécifiques

  1. Développer une réflexion sur le traitement du thème du regard de l’Autre dans Huis clos.
  2. Favoriser l’appropriation subjective du texte par les étudiants.
  3. Confronter oralement différentes interprétations.

 

Activités (50 minutes)

  1. (20 minutes) L’enseignant regroupe les étudiants en groupe de trois ou quatre et les invite à discuter sur la phrase « L’enfer, c’est les autres » selon la ou les interprétation(s) que chacun a développée dans son texte. Chaque équipe donne ensuite une interprétation de cette affirmation.
  2. (30 minutes) L’enseignant demande à un représentant par équipe de présenter l’interprétation de l’équipe. Ensuite, la classe entame un débat interprétatif et l’enseignant oriente les discussions sur des problèmes de lecture.

 

Exemples de problèmes de lecture : 

-       Quelle signification donnez-vous à la célèbre phrase : « L’enfer, c’est les Autres ? »

-       « Le bourreau, c’est chacun de nous pour les deux autres. » (Scène 5, p. 42.) En quoi chacun des personnages est-il le bourreau de l’autre ?

-       Pourquoi les personnages ne peuvent-ils pas fermer leurs yeux en enfer ? (Scène 1, p. 17) De même, pourquoi n’y a-t-il aucun miroir ? (Scène 5, p. 44.)

 

Travaux préparatoires

  1. La lecture préalable de la pièce Huis clos est demandée au moins deux semaines avant cette première séance.
  2. Les étudiants rédigent un court texte d’une page concernant leur interprétation de la phrase : « L’enfer, c’est les autres ». Ils doivent également faire part, dans ce petit texte, de leur appréciation générale de la pièce. Ce travail est expliqué deux semaines auparavant.

 

Évaluation

 

Évaluation diagnostique : l’enseignant récupère les courts textes produits par les étudiants pour avoir un aperçu de leurs habiletés de lecture et de réflexion.

 

Séance 2

 

Objectifs spécifiques

  1. Amorce : questionner les élèves sur leur image de Sartre.

Exemple : Que pensez-vous de la vie et de l’engagement de Sartre ?

  1. Situer l’œuvre dans son contexte sociohistorique.
  2. Comprendre les grands thèmes de l’existentialisme.

 

Activité (50 minutes)

  1. L’enseignant présente les origines et les fondements de l’existentialisme, particulièrement la thématique de l’intersubjectivité omniprésente dans Huis clos.

 

Travail préparatoire

Les étudiants sont invités à visionner un documentaire sur la vie de Jean-Paul Sartre et à se documenter sur l’existentialisme.

Jean-Paul Sartre écrivain 1905-1980.

(INA. http://www.ina.fr/video/CPB80050346)

Évaluation

Aucune

 

Séance 3

 

Objectifs spécifiques

  1. Analyser une conception de l’être humain.
  2. Actualiser la lecture d’un texte littéraire et philosophique dans son quotidien.

 

Activités (50 minutes)

  1. (10 minutes) Retour sur les récits de lecture et les interprétations des problèmes de lecture discutés dans la séance 1.
  2. (25 minutes) Les étudiants retournent en petits groupes pour faire un retour critique sur leurs premières interprétations des problèmes de lecture proposés à la séance 1 à la lumière de ce qu’ils ont appris sur l’existentialisme.
  3. (15 minutes) Retour en plénière sur les interprétations que les équipes ont développées selon leur compréhension du thème de l’intersubjectivité et de la pensée existentialiste présentée dans Huis clos.

 

Travail préparatoire

 

Aucun

 

Évaluation

Aucune

Séance 4

 

Objectifs spécifiques

  1. Connaitre les particularités du discours théâtral (le dialogue et les didascalies).
  2. Comprendre les fonctions des didascalies et les formes du discours.
  3. Comprendre le double univers du genre dramatique : le texte et la représentation.

 

Activités (50 minutes)

  1. (15 minutes) Visionner deux extraits de deux mises en scène de la pièce Huis clos.

Extrait 1. Mise en scène de Roxane Revon (The Wired Arts Festival in Queens, 2013).

Extrait 2. Mise en scène de Claude Régy (La Comédie Française, 1990).

  1. (20 minutes) Retour sur le travail préparatoire au cours. L’enseignant demande aux étudiants d’identifier les fonctions des didascalies et du dialogue dans chacune des scènes : les didascalies fonctionnelles (déplacements des acteurs, mimiques, gestes) et les didascalies expressives (façons de dire le texte, débit de la parole, ton de la voix).
  2. (10 minutes) Les étudiants sont invités à discuter des différences et des caractéristiques de chacune des mises en scène.
  3. (5 minutes) L’enseignant présente la consigne d’écriture pour le travail qui sera entamé à la prochaine séance afin que les étudiants commencent à y réfléchir. La consigne est détaillée dans la séance 5.

 

Travaux préparatoires

 

  1. Lecture des notes de cours préparés par l’enseignant sur les formes du discours (monologue et dialogue) et les didascalies.
  2. Lecture des scènes 1 et 4. Dans un tableau préparé par l’enseignant qui présente les différentes fonctions des didascalies, les étudiants classent les didascalies identifiées dans les deux scènes.

 

Évaluation

Évaluation formative : au début du cours, avant le retour, l’enseignant recueille les tableaux sur les fonctions des didascalies. Cette évaluation formative permettra d’évaluer où en sont rendus les étudiants dans leur compréhension de l’écriture théâtrale.

Séance 5

 

Objectifs spécifiques

  1. Comprendre et maîtriser le fonctionnement des dialogues et des didascalies.
  2. Actualiser la thématique de l’intersubjectivité dans leur quotidien.

 

Activité (50 minutes)

  1. Les étudiants sont réunis en équipe de 3 ou 4 et entament l’écriture d’une scène autour du thème du regard de l’Autre qui s’inspire de leur quotidien.

 

Consigne : 

Planifiez et rédigez en 5 ou 6 pages une scène (durée maximale de 10 minutes) sous la forme d'un dialogue entre 3 ou 4 personnages. Vous devrez aussi inclure au moins une didascalie fonctionnelle (déplacement des personnages, mimiques, gestes) et une didascalie expressive (façon de dire le texte, débit de la parole, ton de la voix, etc.) Vous devez interpréter et actualiser la phrase « L’enfer, c’est les autres » dans votre quotidien. Vous pouvez vous inspirer de votre famille, de vos amis, du milieu collégial, des sujets de l’actualité régionale ou internationale, etc.

 

Travail préparatoire

En équipe, les étudiants discutent de leurs idées en vue de l’écriture de la pièce à la prochaine séance.

 

Séance 6

 

Objectifs spécifiques

  1. Comprendre le fonctionnement des dialogues et des didascalies.
  2. Actualiser la thématique de l’intersubjectivité dans leur quotidien.

 

Activité (50 minutes)

  1. Chaque équipe a un moment de la période réservé pour présenter sa pièce à l’enseignant qui donne des commentaires pour les orienter.

 

Travail préparatoire

Terminer l’écriture de la scène et pratiquer en vue de la représentation.

 

Évaluation

Évaluation formative : l’enseignant donne des commentaires sur l’écriture et la mise en scène de la pièce.

Séance 7

 

Objectifs spécifiques

  1. Comprendre le fonctionnement des dialogues et des didascalies.
  2. Actualiser la thématique de l’intersubjectivité dans leur quotidien.

 

Activité (50 minutes)

  1. Les étudiants présentent leur scène (10 minutes) à la classe.

 

Travail préparatoire

Pratiquer en vue de la représentation.

 

Évaluations

  1. Évaluation formative : Les pairs évaluent la prestation de chaque équipe selon les critères fournis par l’enseignant.
  2. Évaluation sommative : Les étudiants sont évalués sur leur compréhension de l’écriture théâtrale et sur la façon dont ils ont exploité et actualisé le thème du regard de l’Autre dans leur quotidien. L’enseignant recueille la version finale des textes de l’ensemble des équipes.

 

Séance 8

 

Objectifs spécifiques

  1. Comprendre le fonctionnement des dialogues et des didascalies.
  2. Actualiser la thématique de l’intersubjectivité dans leur quotidien.

 

Activité (50 minutes)

  1. Les étudiants présentent leur scène (10 minutes) à la classe.

 

Travail préparatoire

Pratiquer en vue de la représentation.

 

Évaluations

  1. Évaluation formative : Les pairs évaluent la prestation de chaque équipe selon les critères fournis par l’enseignant.
  2. Évaluation sommative : Les étudiants sont évalués sur leur compréhension de l’écriture théâtrale et sur la façon dont ils ont exploité et actualisé le thème du regard de l’Autre dans leur quotidien. L’enseignant recueille la version finale des textes de l’ensemble des équipes.

 

Séance 9

 

Objectifs spécifiques

  1. Élaborer un commentaire justificatif sur l’écriture de la scène.
  2. Expliquer son interprétation et ses stratégies d’écriture.

 

Activités (50 minutes)

  1. (5 minutes) L’enseignant fait un bref retour sur les présentations des scènes.
  2. (15 minutes) Les élèves retournent en équipe de création pour discuter de leur commentaire justificatif respectif.
  3. (30 minutes) La classe se réunit en table ronde pour échanger sur les différents commentaires justificatifs. L’enseignant dirige la discussion selon les difficultés rencontrées et les différentes interprétations de la thématique du rapport à l’Autre.

 

Travail préparatoire

Les étudiants doivent rédiger individuellement un commentaire justificatif d’une page sur l’écriture de la scène de leur équipe selon les consignes données par l’enseignant.

 

Évaluation

Évaluation sommative : L’enseignant recueille les commentaires justificatifs.
*Ces commentaires justificatifs ainsi que les textes finaux des scènes feront l’objet d’un bilan qui clora cette séquence didactique la semaine suivante, lorsque l’enseignant aura terminé la correction.

 

4.3. Prolongements possibles

Dans le cadre d’une approche culturelle, nous avons choisi de présenter des extraits de deux mises en scène de la pièce Huis clos très éloignées l’une de l’autre dans leur représentation de l’enfer sartrien, mais analogues dans leurs conceptions respectives des rôles que tient le metteur en scène comme interprète de la pièce et créateur de spectacle. Le visionnement se fera à la quatrième séance, avant l’écriture d’une courte pièce par les étudiants. Le premier extrait choisi présente un aperçu du spectacle réalisé par Claude Régy à La Comédie Française en 1990[6], et un commentaire sur sa mise en scène de la pièce, très éloignée des recommandations du dramaturge. Il rejette l’idée du salon style Second Empire imaginé par Sartre pour le remplacer par un espace réduit et clos par des portes monumentales mobiles. À chaque arrivée, les portes s’ouvrent et se referment, dominant et enfermant les personnages à l’avant de la scène. Les canapés sont remplacés par des marches, aucun mobilier n’est présent. Les costumes, de même, sont sombres et neutres, ce qui produit un effet d’uniformité qui efface les différences entre les identités sociales des personnages (Inès est postière, Estelle est une femme bourgeoise et Garcin, un journaliste). À l’inverse, du côté de New York, la pièce est revisitée par la mise en scène de Roxane Revon réalisée dans le cadre du Wired Arts Fest en 2013, un festival de performances artistiques (danse, théâtre et musique) présenté sur internet[7]. Comme dans le texte original, les comédiens et le public cohabitent dans un salon. Toutefois, celui imaginé par Revon est dépouillé avec pour seul mobilier un fauteuil rouge vif. En outre, la réalisatrice ajoute un trait du genre comique à sa mise en scène avec la gestuelle et les mimiques du Garçon. Rafraichie par une réalisation colorée qui combine l’univers du théâtre à celui des nouvelles technologies, la pièce acquiert une nouvelle dimension. Les caméras présentes sur scène sont utilisées pour faire des plans rapprochés sur les comédiens, créant ainsi une certaine intimité avec le personnage qui parait accessible, voire vulnérable. L’objectif du plan rapproché étant de décrire la psychologie et les émotions d’un personnage, la focalisation est portée sur le regard et les expressions du visage. Étant donné que l’intrigue de Huis clos repose essentiellement sur les tensions entre les personnages, l’usage du plan rapproché est particulièrement avisé. En définitive, une pièce de théâtre, davantage que toute autre œuvre, demeure changeante et livrée en permanence aux interprétations subjectives des metteurs en scène. De ce fait, les visionnements de ces deux extraits ont pour objectifs d’apprentissage, d’une part, de faire connaitre aux étudiants les fonctions du dialogue et des didascalies pour les amener à comprendre le double univers du texte théâtral, d’autre part, de favoriser leur réflexion critique sur les interprétations de Huis clos de ces deux créateurs de spectacle. Toute adaptation est une interprétation. Pour Claude Régy, réinterpréter l’enfer sartrien était une nécessité. Le metteur en scène ne se contente pas de reproduire les recommandations de l’auteur, il se les approprie plutôt pour les réinterpréter et trouver une nouvelle forme à la pièce[8]. Nous interrogerons ainsi les étudiants sur les enjeux de la mise en scène : le metteur en scène est-il un créateur au même titre que le dramaturge ? Existe-t-il des limites à la mise en scène d’un texte théâtral ? Dans la mise en scène de Roxane Revon, le théâtre cohabite avec l’art du cinéma et la technologie d’internet. En plus de permettre aux spectateurs d’échanger leurs commentaires et leurs impressions sur les réseaux sociaux et les plateformes de clavardage, la diffusion en ligne attire un public plus nombreux que la centaine de personnes que peut contenir une salle de spectacle. La présentation de l’extrait sera l’occasion de questionner les étudiants sur l’apport des nouvelles technologies à l’univers du théâtre et les diverses façons de les utiliser. D’ailleurs, les étudiants désireux d’inclure dans la mise en scène de leur pièce certaines technologies (projections sur écrans, vidéos, plateformes de discussion) seront vivement invités à le faire.

            Le procédé du huis clos au cinéma, dispositif émotif puissant qui puise son essence même dans le théâtre, est un autre prolongement possible de l’étude de l’œuvre sartrienne, selon une approche culturelle. Le cinéma retranscrit le procédé des unités de lieu, de temps et d’action qui caractérisent le théâtre classique, cependant ce dispositif est aussi utilisé pour focaliser l’attention sur les personnages, leurs relations intersubjectives et les tensions, tantôt comiques tantôt dramatiques, qui ressortent de cet enfermement. En effet, une réalisation est considérée comme un huis clos lorsqu’un ou plusieurs personnages sont enfermés dans une pièce ou un bâtiment. La particularité du huis clos est sa représentation dans la plupart des genres cinématographiques : le drame, le suspense, l’horreur et la comédie. Ce dispositif devient même dans certains cas un exercice de style à part entière. Par exemple, pour le registre du suspense, un extrait du fameux classique Rear Window d’Alfred Hitchcock serait présenté ; dans le registre de l’horreur, il serait question du non moins fameux film Shining de Stanley Kubrick ; tandis que le genre comique serait représenté par Le dîner de cons de Francis Veber, adapté de la pièce du même nom. D’ailleurs, le visionnement d’un extrait du film de Francis Veber nous permettrait de souligner les parallèles entre la pièce de théâtre, sa mise en scène et l’adaptation cinématographique, selon le procédé du huis clos. La brève présentation de ce procédé au cinéma, de même que le visionnement des extraits de films, n’est pas insérée dans notre séquence, étant donné que nous avons limité notre séquence à neuf séances. Toutefois, il serait intéressant d’insérer une dixième séance, selon le nombre prévu pour la séquence didactique suivante.

 

5. Déroulement détaillé d’une séance : Séance 1.

Étape 1 – Établir les visées de formation

Programme d’études

 

DEC Programme de la formation générale « français, langue d’enseignement et littérature »

Compétence visée

 

Expliquer les représentations du monde contenues dans des textes littéraires d’époques et de genres variés (Littérature et imaginaire -102)

 

Élément(s) de compétence

Reconnaître le traitement d’un thème dans un texte.

Situer le texte dans son contexte culturel et sociohistorique.

Dégager les rapports entre le réel, le langage et l’imaginaire.

 

Principaux savoirs

La pensée existentialiste : le thème du regard de l’Autre

L’argumentation orale

 

 

Objectifs spécifiques d’apprentissage de la séance 1.

 

  1. Développer une réflexion sur le traitement du thème du regard de l’Autre dans Huis clos.
  2. Favoriser l’appropriation subjective du texte par les étudiants.
  3. Confronter oralement différentes interprétations.

 

Étape 2 – Planifier les apprentissages

Activité et durée

Objectif d’apprentissage intermédiaire visé par l’activité

Éléments de contenu

Ce que font les étudiants(es) / difficultés anticipées

Ce que fait l’enseignant(e)

Consignes et

matériel à prévoir

Introduction/amorce

(15 minutes)

Discuter de l’appréciation de l’œuvre.

 

Mobiliser les connaissances antérieures sur le double univers du texte théâtral.

 

 

Caractéristiques du double univers du genre dramatique : le texte et la représentation.

Réponses attendues

Dans le texte théâtral, l’histoire est racontée par les dialogues. Les descriptions des personnages, leurs actions, leurs gestes sont écrits en italique. C’est un texte destiné à être joué.

Présenter un extrait d’une mise en scène de Huis clos (5 minutes)

 

Questionne les élèves (10 minutes). Qui a déjà lu et/ou vu une pièce de théâtre? Quelles sont les caractéristiques d’un texte théâtral? Quelles sont les différences entre l’adaptation d’un roman au cinéma et la mise en scène d’une pièce de théâtre?

Extrait de la mise en scène de Claude Régy à La Comédie Française (1990)

 

 

Retour sur le récit de lecture (20 minutes)

Favoriser l’appropriation subjective du texte.

 

Confronter des points de vue différents.

Lecture analytique et interprétation subjective de la pièce.

 

Connaitre des interprétations différentes d’une même phrase.

Discussion en groupe de 3 ou 4 étudiants des interprétations de chacun.

 

Rédiger une ou plusieurs interprétations pour chaque équipe.

 

Difficulté anticipée

Parvenir à élaborer des interprétations claires et pertinentes.

Évalue le travail des équipes (compréhension de la consigne, rapidité d’exécution de la tâche, respect de chacun).

Il demande aux équipes de choisir un représentant qui présentera leur interprétation.

Le livre Huis clos

 

Version papier du récit de lecture.

Débat interprétatif (30 minutes)

Confronter des points de vue différents.

 

L’argumentation orale.

Difficulté anticipée

Animer la discussion pour encourager les étudiants à partager leurs interprétations des problèmes de lecture proposés. 

Interroger les équipes sur leur interprétation de la phrase : « L’enfer, c’est les Autres ? ».

 

Animer la discussion sur des problèmes de lecture. Exemples : En quoi chacun des personnages est-il le bourreau de l’autre ? (p. 42) Pourquoi les personnages ne peuvent-ils pas fermer leurs yeux en enfer ? (p. 17) Pourquoi n’y a-t-il aucun miroir ? (p. 44.)

 

Identifier cinq à six problèmes de lecture.

 

Préparer des éléments de réponse aux problèmes de lecture pour relancer la discussion.

 

Étape 3 – Établir ce qui permettra d’évaluer l’atteinte des visées de formation

Prérequis

Connaissance du double univers du genre dramatique (le texte et la représentation).

Reconnaissance des séquences dialoguées et descriptives (les didascalies).

Capacité à identifier le thème et les relations entre les personnages.

Capacité à formuler une interprétation subjective.

Modalités d’évaluation

Diagnostique (connaitre les habiletés de lecture et de réflexion des élèves).

Critères d’évaluation

Les étudiants sont capables d’articuler leur interprétation d’un extrait par écrit.

Les étudiants sont capables de confronter leurs interprétations en groupe et en classe.

Prolongements

Visionner un documentaire sur Jean-Paul Sartre pour connaitre les engagements de l’écrivain et sa pensée philosophique. 

 

6. Principales modalités d’évaluation formative et sommative

L’évaluation des apprentissages ponctuera de façon assez régulière notre séquence didactique. Nous avons opté pour des évaluations variées, tant dans leur forme que dans leur contenu. La première évaluation de notre séquence est de type diagnostique, elle vise à nous donner une idée des habiletés de lecture et de réflexion des élèves. Elle porte sur un travail préparatoire que les étudiants doivent faire préalablement à la première séance de la séquence. D’une part, ce travail les obligera à articuler une interprétation personnelle de la phrase : « L’enfer, c’est les Autres », ainsi qu’une appréciation générale de l’œuvre Huis clos. D’autre part, cette évaluation diagnostique permettra à l’enseignant de savoir où en sont les étudiants dans leur rapport à la littérature et aux questions existentielles que celle-ci peut susciter. Cette identification lui permettra de mieux orienter les débats en fonction des intérêts et des connaissances des étudiants.

            L’évaluation suivante est une évaluation formative qui a lieu à la quatrième séance, où il est demandé aux élèves de remettre un tableau dans lequel, lors de leur relecture des scènes 1 et 4 de Huis clos, ils auront noté les différentes sortes de didascalies que l’on y retrouve. Cette évaluation formative a pour but de vérifier si les étudiants ont bien compris la notion de didascalie, car celle-ci revêt une importance toute particulière pour l’écriture d’une scène inspirée de Huis clos, le travail central de la séquence. S’il demeure des incompréhensions, l’enseignant peut les rectifier rapidement avec les élèves avant que ceux-ci ne se lancent dans l’écriture de la scène. Qui plus est, une seconde évaluation formative aura lieu à la séance 6, lorsque les différentes équipes pourront bénéficier des commentaires de l’enseignant sur leurs idées d’écriture et de mise en scène. L’enseignant pourra alors apporter des correctifs à chaque petit groupe pour leur travail en cours.

            Enfin, c’est aux séances 7 et 8 que les étudiants feront leur première évaluation sommative dans le cadre de cette séquence. En effet, ces séances seront l’occasion pour chaque équipe de jouer sa scène devant ses pairs et devant l’enseignant. L’enseignant évaluera les équipes, d’une part, selon leur compréhension de l’écriture théâtrale (utilisation judicieuse des dialogues et des didascalies et travail de mise en scène pertinent), d’autre part, selon la façon dont ils ont exploité et actualisé le thème du regard de l’Autre dans leur quotidien (compréhension du sujet dans Huis clos et transposition à leur réalité actuelle). Le texte lui-même est inclus dans l’évaluation sommative et sera jugé sur sa forme, sa pertinence et la qualité de la langue. Pendant ce temps, les collègues de classe seront invités à juger, de façon formative, la prestation de chaque équipe selon des critères tels que : aisance à l’oral, bonne diction, qualité générale de la mise en scène et originalité. Ces critères feront l’objet d’une grille précise qui sera remise à chaque étudiant.

            Finalement, après la séance 8, et en prévision de la séance 9, les étudiants devront écrire un court commentaire justificatif d’une page justifiant les choix qu’ils ont faits pendant l’écriture de leur scène. Ce texte sera remis à la séance 9 et fera également l’objet d’une évaluation sommative. Il vise à développer chez les étudiants une réflexion critique sur leur écriture afin de les amener à approfondir leur questionnement lorsqu’il est question de l’objet littéraire (que ce soit la lecture ou l’écriture). Ce travail sera évalué selon la qualité et la profondeur de la réflexion.

            En somme, nous jugeons que ces évaluations, qu’elles soient diagnostiques, formatives ou sommatives, seront de bons moyens pour évaluer la progression des étudiants dans l’atteinte de la compétence du cours Littérature et imaginaire qui, on le rappelle, va comme suit : « Expliquer les représentations du monde contenues dans des textes littéraires d’époques et de genres variés » (FG-10). De fait, l’idée de partir d’un texte écrit en 1943, d’en appréhender et d’en analyser le principal thème qui est le regard d’autrui semble servir ce but. Toutefois, l’analyse et l’explication de ces représentations du monde seront aussi évaluées en regard de leur actualisation dans le quotidien des étudiants, lesquels devront faire un pont entre les considérations présentes dans Huis clos et leur propre expérience du regard d’autrui selon ce qu’ils en ont compris à la lecture de la pièce.

 

Conclusion

En conclusion, notre séquence didactique sur Huis clos participe à l’esprit général de la discipline Français, langue d’enseignement et littérature, car les différentes activités proposées, notamment l’écriture créative d’une scène, permettent de « stimuler l’imagination », alors que les multiples débats et discussions visent à « aiguiser la sensibilité » de l’étudiant. De plus, les connaissances sur l’existentialisme, sur l’écriture théâtrale et sur la mise en scène qui seront acquises et assimilées tout au long du processus participent de l’objectif disciplinaire qui veut que l’élève élargisse ses « connaissances dans les domaines littéraire et culturel » (FG-6).

Notre séquence répond à plusieurs des éléments de compétences du cours Littérature et imaginaire, dans lequel elle s’inscrit. En effet, au terme des séances prévues, les étudiants en sauront davantage sur le contexte de production de Huis clos et ils seront en mesure d’identifier la thématique du regard de l’Autre qui articule cette pièce. Cela leur permettra d’inscrire les enjeux d’une œuvre littéraire dans leur quotidien et de comprendre comment le langage et l’imaginaire peuvent influencer la réalité. Au cours du processus, les étudiants acquerront de l’assurance à l’oral lors des nombreux débats et discussions auxquels ils participeront. Ils pourront confronter leur point de vue personnel, l’approfondir en regard des enseignements reçus sur l’existentialisme et l’enrichir de celui des autres. Enfin, ils pourront rendre concrète leur interprétation par la création d’une mise en scène où ils devront rendre compte de leur compréhension des enjeux existentialistes qui sous-tendent Huis clos. Par leur participation à ces activités didactiques, ils atteignent les objectifs généraux et spécifiques de notre séquence.

Dans le cadre de cette séquence, l’étude de Huis clos est adaptée au niveau des étudiants collégiaux et permet de participer à la formation du sujet. Plus encore, notre séquence s’inscrit dans une démarche philosophique. En effet, les multiples questionnements qui rythment notre séquence sont à la fois philosophiques, donc critiques, et existentiels, c’est-à-dire qu’ils impliquent que l’individu s’interroge sur « l'existence en tant que réalité vécue[9] ». Cela répond parfaitement aux exigences de la discipline et du cours Littérature et imaginaire.

 

 

Bibliographie

 

Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. (2011). Formation générale commune et complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales, Québec : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

 

PRUNER, Michel. (2005). L’analyse du texte de théâtre. Paris : Armand Colin.

 

RÉGY, Claude. (Metteur en scène). (1990). Huis clos. Paris : La Comédie Française. Récupéré le 28 novembre 2014 du site En scènes de l’INA (Institut national de l’audiovisuel) : 

http://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00211/huis-clos-a-la-comedie-francaise.html

 

REVON, Roxane. (Metteur en scène). (2013). Huis clos. New York : Wired Arts Fest. Récupéré le 28 novembre 2014 du site Youtube : 

https://www.youtube.com/watch?v=KtfLAnatVFA

 

SABBAH, H. (2006). « Préparer et construire une séquence » dans Travailler en séquence au lycée en français. (p. 49-78). Paris : Hatier Pédagogie. 

 

SARTRE, Jean-Paul. (1996). L’existentialisme est un humanisme. Paris : Gallimard (folio essais).

 

SARTRE, Jean-Paul. (1947). Huis clos suivi de Les mouches. Paris : Gallimard (folio).

 



[1] Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. (2011) Formation générale commune et complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales, Québec p. 6. Les prochaines citations issues de cette référence seront identifiées de cette manière : FG-numéro de page.

[2] Michel Pruner. (2005). L’analyse du texte de théâtre. Paris : Armand Colin. Les prochaines citations issues de cette référence seront identifiées de cette manière : AT-numéro de page.

[3] Jean-Paul Sartre. (1996). L’existentialisme est un humanisme. Paris : Gallimard (folio).

[4] Ibid., p. 59.

[5] Sabbah, H. (2006). « Préparer et construire une séquence » dans Travailler en séquence au lycée en français. Paris : Hatier Pédagogie, p. 60.

[6] Régy, Claude. (Metteur en scène). (1990). Huis clos. Paris : La Comédie Française. Récupéré le 28 novembre 2014 du site En scènes de l’INA (Institut national de l’audiovisuel) : 

http://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00211/huis-clos-a-la-comedie-francaise.html

[7] Revon, Roxane. (Metteur en scène). (2013). Huis clos. New York : Wired Arts Fest. Récupéré le 28 novembre 2014 du site Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=KtfLAnatVFA

[8] Régy, Claude. (Metteur en scène). (1990). Huis clos. Paris : La Comédie Française. Op. cit.

[9] Le Petit Robert. (2006). « Existentiel ».


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