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Bonheur d'occasion

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Bonheur d'occasion
ROY, Gabrielle
Par Jean-Félix Chouinard, Elsa Moulin


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Roman
Courant : Réalisme
Siècle : 20e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Jean-Félix Chouinard, Elsa Moulin
Date du dépôt : Automne 2014


Introduction

         Bonheur d’occasion est un roman réaliste décrivant la misère des classes ouvrières de Montréal pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce récit plonge le lecteur dans l’ambiance du quartier St-Henri. Le personnage principal, Florentine Lacasse, travaille au Quinze-Cents, un restaurant pour les travailleurs. Son travail est difficile et épuisant. La jeune femme a grandi dans une famille pauvre et doit travailler beaucoup pour vivre. Ses parents, Rose-Anna et Azarius, déménagent constamment, car ils n’ont pas assez d’argent pour s’établir. Au début du récit, elle rencontre Jean Lévesque, un jeune homme attirant et travailleur. Il s’intéresse à la jeune femme, mais la repousse parce qu’elle lui rappelle sa condition. Il présente à Florentine son ami Emmanuel, un soldat en permission pour quelques mois. Emmanuel s’éprend de Florentine, il pourrait lui assurer un avenir, mais Jean reste dans son cœur. À la fin du roman, Florentine, enceinte, épouse Emmanuel, par dépit. Rose-Anna perd un enfant et accouche d’un autre. Par contre, Jean devient un homme d’affaires prospère. Enfin, Azarius part à la guerre. Dans le roman de Roy, la guerre fait le bonheur des uns et le malheur des autres. Nous justifierons le choix de cette œuvre et expliquerons quelles sont nos visées de formation en regard des programmes, mais aussi avec un certain recul par rapport aux directives ministérielles. Nous présenterons enfin quels sont les savoirs de référence pour aborder cette œuvre et comment nous entendons les transposer.

 

1.   Les visées de formation en regard des programmes

La discipline « français, langue d’enseignement et littérature » s’inscrit dans la formation obligatoire des étudiants traversant le système d’enseignement collégial. Le fait que ce soit une formation obligatoire s’explique par le développement de compétences langagières et culturelles essentielles à l’individu. En ce sens, les cours de littérature visent à « améliorer la maitrise de la langue et à développer des capacités d’analyse et de synthèse essentielles au travail intellectuel[1]. » Parmi les quatre cours, "littérature québécoise" est le troisième dans le processus de formation en français au collégial. De façon particulière, ce cours contient un corpus d’œuvres littéraires québécoises et consiste à « apprécier des textes de la littérature québécoise d’époque et de genres variés[2]. » Nous avons construit notre séquence didactique sur Bonheur d’occasion à partir de cet énoncé. Par contre, contrairement aux exigences gouvernementales, les étudiants ne seront pas évalués par le biais d’une dissertation. Depuis vingt ans, la prépondérance de dissertations dans les évaluations met de côté l’écriture au « je » et la subjectivité. Nous élaborerons au contraire une séquence didactique qui tient compte de l’affirmation du sujet lecteur par rapport au texte.

1.1.            Situation de la séquence dans le programme d’études

La séquence s’insère dans un ensemble d’activités pédagogiques propres au cours de littérature québécoise. En général, le corpus du cours contient environ cinq œuvres de plusieurs genres (roman, poésie, chanson, essai, etc.) Pour ce qui est du roman, Bonheur d’occasion est souvent étudié dans les cours de littérature québécoise. L’étude de l’œuvre de Roy s’effectue la plupart du temps vers la fin de la session, parce que la progression historique est fréquemment utilisée. L’histoire de la littérature québécoise s’échelonne sur environ trois cents ans, et Bonheur d’occasion, écrit en 1945, est étudié vers la fin de la session. Les prérequis attendus chez les élèves sont ceux qu’ils auront développés au secondaire et au collégial : savoir résumer, apprécier et critiquer une œuvre, connaitre les notions de narratologie (points de vue, notion de narrateur, structure du récit), connaitre les notions sur l’histoire littéraire du Québec qu’on aura abordée en début du cours 103. Lorsque nous regardons les objectifs de ces deux premiers cours, nous remarquons que le niveau de réflexion demandé aux étudiants augmente. Par exemple, dans le cours 101, l’étudiant doit repérer des thèmes, les analyser et rédiger. Dans le 102, il doit situer le texte, en dégager des liens pertinents et rédiger. Enfin, dans le cours 103, l’étudiant doit comparer des textes et en déterminer un point de vue critique, et ce, par rapport à des œuvres québécoises. Les étudiants sont, pour la plupart, en deuxième année du cégep.

1.2.            Compétences à développer

La compétence du cours 103 se définit par « apprécier des textes de la littérature québécoise d’époques et de genres variés ». Le premier élément de cette compétence que nous développerons sera la reconnaissance des caractéristiques de l’œuvre par rapport à la littérature québécoise. Dans ce but, l’étude des descriptions et des représentations du monde dans Bonheur d’occasion permettra de reconnaitre le renouveau de la littérature québécoise au milieu du XXe siècle. Pour procéder, nous utiliserons une approche sociohistorique, sociocritique, l’histoire littéraire et des informations sur l’auteure, Gabrielle Roy, ainsi qu’une introduction au réalisme en littérature. Le deuxième élément de compétence sera d’amener les étudiants à acquérir un point de vue critique sur l’œuvre. Pour ce faire, la production de paratexte sera matière à évaluation : une critique littéraire fera l’objet d’une évaluation sommative.

1.3.            Objectifs généraux et spécifiques

Dans une optique de formation du sujet lecteur, l’objectif général consiste à justifier une appréciation personnelle de Bonheur d’occasion à l’oral et à l’écrit en s’appuyant sur l’analyse du réalisme. L’appréciation personnelle permettra de tenir compte plusieurs éléments du texte tout en favorisant une prise en compte des sujets-lecteurs. Selon Annie Rouxel, «  l’investissement subjectif du lecteur est une nécessité fonctionnelle de la lecture littéraire; c’est le lecteur qui achève le texte et lui imprime sa forme singulière[3]. » Les étudiants devront également articuler un discours sur l’œuvre lors d’un débat interprétatif et de rédaction de récits personnels. Pour ce faire, ils devront maitriser des notions littéraires telles que le réalisme.

Les objectifs spécifiques servent à accomplir l’objectif général. Nous en avons formulé quatre. Tout d’abord, formuler une appréciation de l’œuvre en appuyant son analyse sur le réalisme permet de tenir compte d’une expression du sujet lecteur par ses interprétations et d’utiliser sa subjectivité pour amener des éléments nouveaux à la compréhension de l’œuvre. Nous demandons aussi aux étudiants de faire des liens entre le contexte de production et le contexte du roman : cette tâche consiste à lier l’Histoire et le roman. Les étudiants sont amenés à comprendre les raisons pour lesquelles le roman a été écrit. Ils découvriront dans quelles circonstances Gabrielle Roy a rédigé cette œuvre charnière de la littérature québécoise. De plus, ils pourront se faire une opinion sur les grands enjeux du roman, c’est-à-dire la guerre et la pauvreté qui ont marqué l’histoire du Québec.

Toujours dans le but de maitriser les règles du discours, les élèves auront à justifier oralement et de manière claire leur appréciation. Étant donné que la littérature s’étudie selon plusieurs approches théoriques telles que l’histoire, la sociologie, les théories des genres et les courants, l’étudiant doit s’approprier ces notions et formuler des propos clairs et pertinents. Enfin, rendre compte d’une interprétation de l’œuvre sous la forme d’une critique est l’objectif spécifique qui permettra de développer le jugement critique tel qu’énoncé dans les éléments de compétence des cours de littérature. Pour ce faire, l’enseignant fera découvrir à l’étudiant les principes de la critique littéraire, et l’étudiant en écrira une. La qualité du jugement esthétique en lien avec les notions enseignées fera l’objet d’une évaluation à la fin de la séquence.

 

2.   Choix de l’œuvre intégrale

Nous avons choisi Bonheur d’occasion, car c’est un classique de la littérature québécoise. Mais pourquoi est-ce un classique? C’est ce que nous expliquerons aux étudiants dans une approche sociocritique : nous présenterons l’appareillage critique de l’œuvre en nous interrogeant sur la notion de classique dans la littérature. Avant de commencer l’étude de l’œuvre, nous nous interrogerons sur la notion de « classique littéraire ». Bien que le roman ait 442 pages, les étudiants sont capables de le lire, mais pas en une semaine. Ils auront près d’un mois pour le faire. De plus, l’écriture de Roy n’est pas compliquée et convient très bien à un lecteur de niveau intermédiaire. Le roman rejoint le lecteur parce que les personnages sont, en quelque sorte, le reflet de la culture québécoise. Par exemple, les dialogues sont écrits en joual, un langage des classes populaires. De plus, la Seconde Guerre mondiale et ses répercussions est une période intéressante de l’histoire de l’Occident. Ce roman dresse un portrait de l’oppression des classes populaires. Étant pauvres, les personnages principaux sont représentatifs de la condition de servitude de laquelle le peuple québécois était prisonnier. Ce roman permet de connaitre l’histoire et la culture québécoise. D’ailleurs, selon Denis Simard, « le mot culture signifie alors essentiellement un héritage collectif," un patrimoine de connaissances et de compétences, d’institutions, de valeurs et de symboles constitué au fil des générations et caractéristique d’une communauté humaine particulière définie de façon plus ou moins large et plus ou moins exclusive" (Forquin, 1989, p.10)[4]. » Dans cette optique, l’enjeu de l’enseignement de Bonheur d’occasion est de permettre à l’individu de comprendre la société québécoise. Nous voulons confronter les étudiants à un classique en les invitant à apporter un point de vue nouveau. Comme le dit Marcel Goulet, l’intérêt de revisiter les classiques avec les étudiants est de leur offrir une certaine liberté par rapport aux textes. Les lecteurs doivent être capables de faire preuve de « pertinence et de respect, mais également d’irrévérence[5]. »

 

3.   Présentation et justification de la ou des problématiques spécifiques à cette œuvre qui feront l’objet d’un enseignement

Le lecteur peut se demander si Bonheur d’occasion est un roman sentimental ou un roman social. Est-ce un roman qui vise à divertir ou à dénoncer? Le roman est souvent très lyrique, l’histoire d’amour, la mort du petit frère, évoquent un roman sentimental. La pauvreté des Lacasse et leur situation pathétique peuvent paraître exagérées et, pourtant, Bonheur d’occasion est aussi une œuvre engagée qui dépeint la misère urbaine. Nous expliquerons les caractéristiques d’un roman sentimental et d’un roman engagé, essentielles à l’accomplissement de la rédaction critique et au succès du débat interprétatif que nous organiserons. Pour ce faire, nous pourrons faire des comparaisons avec des œuvres que les étudiants connaissent.

Le comportement des personnages amène le lecteur à s’interroger sur les caractéristiques du roman. Par exemple, le personnage principal ne fait pas preuve d’audace et de réflexion par rapport à sa situation sociale : Florentine exprime ses difficultés, mais ne s’élève pas socialement comme le fait Jean. Celle-ci rêve sans réalisation concrète de ses aspirations. En un sens, du point de vue de la condition féminine, Bonheur d’occasion donne une image pessimiste de la femme[6]. Alors quel est le lien avec le féminisme et l’œuvre de Roy ?

Un autre sujet pose problème dans l’œuvre : c’est celui du bonheur. Ce mot, présent dans le titre, est suivi « d’occasion » signifiant éphémère, passager et temporaire. Toute l’œuvre est en quelque sorte une réflexion sur le bonheur. Nous pouvons questionner les élèves à savoir : quelle est la conception du bonheur dans le roman de Roy? À cet égard, plusieurs pistes interprétatives sont possibles. Les personnages recherchent tous un état où ils pourront se sentir mieux. Qu’en est-il de leurs différentes conceptions du bonheur? Le roman ne répond pas à ces questions, car sa force est précisément de rester ouvert. La lecture polysémique de l’œuvre permet d’alimenter la réflexion. Les notions de coopération interprétative et de texte incomplet d’Umberto Eco peuvent être expliquées pour montrer qu’il peut y avoir plusieurs interprétations[7]. Pour Eco, le texte est incomplet, et c’est le lecteur qui vient le compléter[8]. En tant qu’enseignants, nous voulons susciter chez les élèves des réflexions par rapport au bonheur. Nous désirons entendre leurs conceptions, celles qui s’insèrent dans le moment présent afin de les comparer avec ce qui se passait en 1945. L’approche historique est essentielle à la compréhension de l’œuvre. L’approche générique nous permettra de voir en quoi Bonheur d’occasion est représentatif du renouveau du roman réaliste. L’approche sociocritique alimentera le point de vue critique des étudiants.

 

4.   Les savoirs de référence et les savoirs transposés

4.1.            Les principaux savoirs de référence

Le réalisme

Les étudiants doivent pouvoir reconnaitre ce qu’est une écriture réaliste. Ils doivent surtout comprendre que la description, même dans un roman réaliste, peut être subjective. Dans un article intitulé « Bonheur d’occasion et le "grand réalisme" », Gilles Marcotte explique que « ce terme peut recevoir des sens divers et même contradictoires : ainsi, dans certaine école, on qualifiera de réaliste le probable, le commun, alors que dans une autre, le même mot désigneral'incongru, le petit détail apparemment inutile qui signale la diversité, l'imprévisibilité du réel[9]. »Il s’appuie sur les théories de Georg Lukács pour montrer que Bonheur d’occasion correspond au « grand réalisme » :

Dans ce que Lukács appelle le «grand réalisme», et qui est pour lui donc la seule forme acceptable de roman, celui-ci doit se trouver dans un rapport globalement positif avec la totalité, c'est-à-dire avec une vision de l'histoire qui à la fois contient et transcende les forces sociales à l'œuvre dans une époque donnée. Le romancier, le vrai romancier, non seulement adhère à son époque et en épouse les conflits essentiels, mais encore il éclaire le présent et lui donne une dimension épique en y faisant jouer les grandes forces qui gouvernent le développement historique[10].

Lukacs est un théoricien marxiste pour qui la littérature doit avoir cette fonction de montrer le réel et de lui donner une dimension épique. Ces savoirs sont intéressants à transposer et à expliquer pour répondre à la question : est-ce un roman engagé? Un romancier doit-il s’engager? On expliquera aussi que le réalisme désigne principalement un mouvement littéraire français du XIXe siècle. Le roman québécois, depuis les balbutiements de la littérature canadienne-française, est construit sur une esthétique réaliste décrivant le mode de vie rural. Le roman de Roy est aussi réaliste, mais de façon très différente.

Le contexte sociohistorique de la Seconde Guerre mondiale au Québec

L’intrigue se déroule pendant une période très importante de l’histoire de l’Occident : la Seconde Guerre mondiale. La société québécoise, tout comme les sociétés européennes, a drastiquement changé et a connu une croissance sans précédent. Plusieurs ont eu accès à des emplois payants, tels Jean Lévesque dans l’œuvre de Roy. L’enseignant expliquera pourquoi le Canada était impliqué dans cette guerre[11], à partir de quelle année, et ce que fut la conscription. Il est aussi intéressant que les étudiants sachent que les femmes n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1940 au Québec. D’où peut-être le fait que les femmes abordaient peu les problèmes politiques dans la littérature.

Le contexte sociocritique 

Le roman traite de plusieurs problèmes de la société québécoise. La lecture de Bonheur d’occasion permet une réflexion sur la société : la pauvreté, le chômage et la société de consommation sont toujours présents, et le point de vue que propose ici Gabrielle Roy fait réfléchir. Comme on l’a vu précédemment avec l’article de Marcotte citant Lukacs, le réalisme sert la critique sociale. Bonheur d’occasion a souvent été vu comme une défense des Canadiens-français ou comme un roman féministe. En fait, les femmes du roman sont dans une piètre situation sociale et ne surmontent pas leurs difficultés. Jean Morency explique, dans son article « Deux visions de l’Amérique » : « La parole des femmes, nous l’avons vu, se cantonne dans les étroites limites des domaines familial et amoureux[12].» Mais il ajoute que « Gabrielle Roy infléchit le réalisme de deux manières : en montrant pourquoi les femmes sont incapables de soutenir un débat public d’idées et en leur prêtant malgré tout une réflexion à caractère sociopolitique[13]. »

Les principes de rédaction d’une critique littéraire

Afin d’outiller les étudiants pour l’évaluation, l’enseignant enseignera la rédaction d’une critique littéraire. Pour ce faire, la lecture de plusieurs critiques servira d’exemple. Pour la rédaction, l’étudiant devra maitriser les conventions communicatives, textuelles, linguistiques, visuelles et verbales de la critique[14]. Il est clair que le texte devra être écrit avec une qualité du français selon les exigences des programmes de formation en français. L’écriture de critique requiert aussi la maitrise du discours argumentatif - un élément de compétence que l’étudiant a développé lors des cours de littérature précédents.

4.2.            Les savoirs transposés 

Pour enseigner les savoirs de référence, l’enseignant devra faire preuve d’un esprit de synthèse dans la sélection d’informations pertinentes à retenir pour communiquer aux élèves ce qui alimentera leur compréhension de l’œuvre. Les objectifs du cours de littérature québécoise ne portent pas sur l’étude du réalisme français, ce qui n’empêche pas l’enseignant d’en parler, mais ce courant ne doit pas prendre trop de place dans la séquence didactique. En ce qui concerne l’histoire, la sélection de l’information expliquée est très importante : l’enseignant doit concentrer son enseignement selon des approches sociohistoriques et sociocritiques, en insistant sur la condition féminine, la guerre et la pauvreté. Bref, cela nécessite une vulgarisation de tous ces éléments.

Le réalisme

Du réalisme, nous retiendrons les éléments pertinents à l’étude de Bonheur d’occasion :

-         Idée de reproduire le réel 

-         Point de vue assumé par les personnages

-         Lieux et faits réels : St-Henri, Seconde Guerre mondiale, l’urbanité dans le roman

-         Déroulement chronologique

Nous expliquerons ces caractéristiques en demandant aux étudiants de comparer des textes de L’Assommoir de Zola et de Bonheur d’occasion, et de relever les éléments communs, qui concourent au réalisme de ces textes. Nous insisterons plus particulièrement sur la notion de point de vue, en expliquant brièvement et à partir d’extraits du roman, les notions de focalisation externe, interne ou zéro (narrateur omniscient)[15]. Dans Bonheur d’occasion, le récit se fait principalement en focalisation interne à travers le point de vue des différents personnages, ainsi qu’en focalisation externe.

Le contexte sociohistorique de la Seconde Guerre mondiale au Québec

Nous présenterons le contexte sociohistorique à l’aide de documents audiovisuels, en visionnant des extraits du documentaire de Gilles Carle intitulé « Enfin la guerre[16]! »

Les éléments importants à retenir sont les suivants :

-         « En 1940 est adoptée la loi de la mobilisation des ressources nationales qui permet le recrutement obligatoire pour la défense du territoire canadien. »

-         Le 26 janvier 1942, le premier ministre Adélard Godbout se prononce contre la conscription

-         Crise de 1929 qui se prolonge jusqu’à la guerre

-         Assurance-chômage créée en 1940 au Canada

-         La guerre permit une croissance économique sans précédent

-         Droit de vote des femmes en 1940

Le contexte sociocritique de la société québécoise

On apportera ces savoirs en demandant aux étudiants quels sont les thèmes qui les ont marqués dans l’œuvre. On s’attend à ce qu’ils fassent ressortir les thèmes de la pauvreté, la guerre, l’urbanisation. On présentera ici le concept de « grand réalisme» qu’on expliquera à travers le tableau « Il Quarto Stato » du peintre italien Giuseppe Pellizza da Volpedo[17] et de la photographie de Dorothea Lange sur la crise de 1929, intitulée « Migrant mother[18] ». Ces œuvres sont plus parlantes que des textes théoriques et montrent comment l’artiste – en littérature ou en peinture – transforme le réel pour lui donne une dimension épique, pour donner une grandeur à leurs personnages qui deviennent alors les représentants de leur époque.

Les principes de rédaction d’une critique littéraire

On reprend ici, en les adaptant, les éléments servant à élaborer une critique de film dans « Caractéristiques de 50 genres pour développer les compétences langagières en français [19]». La critique littéraire des étudiants comportera : un titre évocateur, la référence complète du document, une appréciation globale du roman, de sa valeur culturelle, esthétique, littéraire, etc., mais aussi appréciation subjective, un résumé suspensif, une description et appréciation justifiée de certains aspects (style, narration, structure, thème, idées, personnages, etc.), une conclusion : reformulation du propos qui a été justifié. Le point de vue subjectif comportera des marques d’énonciation et de modalité. La présence du destinataire sera implicite ou explicite (nous, vous). Différents procédés peuvent être utilisés : comparer, définir, exemplifier, etc. L’étudiant utilisera les ressources du texte argumentatif : expression de la cause, de la conséquence, de la comparaison, de la justification (marqueurs de relation et phrases coordonnées et subordonnées).

Pour comprendre ces caractéristiques, nous ferons lire plusieurs critiques de Bonheur d’occasion aux étudiants et ils devront en dégager les points communs. On les invitera à proposer un point de vue critique nouveau et personnel sur Bonheur d’occasion, à l’oral d’abord, puis à l’écrit.

 

5.   Présentation de la séquence

5.1.            Justification de la progression générale de la séquence

Les étapes de la séquence ont été montées pour que, en premier lieu, l’étudiant ait le temps de lire les 442 pages. C’est pourquoi la première activité est séparée de la seconde par un délai d’un mois. Lors de la première rencontre, l’enseignant questionnera les étudiants sur leur horizon d’attente à partir du titre du roman, de la connaissance qu’ils peuvent avoir de l’œuvre[20]. De plus, nous pouvons discuter du paratexte (couverture, 4e de couverture) avec les étudiants. Sur la couverture, il est inscrit « le classique par excellence du roman québécois »[21]. Nous questionnerons les étudiants à propos de leur conception de ce qu’est un classique. Dans cette séquence, nous proposerons plusieurs lectures de passages de l’œuvre. L’œuvre étant longue, il est important de lire plusieurs passages en classe, qui suivent la progression de l’œuvre. On fera ressortir la structure de l’œuvre : alternance des récits de Florentine et de Rose-Anna, le début présente les personnages et le quartier St-Henri, l’intrigue se noue autour de l’histoire d’amour de Florentine et Jean, des problèmes de Rose-Anna qui s’accentuent. Le point culminant du roman est atteint quand Rose-Anna accouche et que Florentine se marie, événements qui annoncent le dénouement et le départ à la guerre des soldats.

Notre séquence converge vers le but qui est de faire écrire une critique littéraire. Celle-ci permettra de vérifier l’intégration des savoirs comme le réalisme littéraire, les savoirs sociohistoriques et sociaux critiques.


 

Travail préparatoire

Objectif spécifique

Activités

Durée

(min)

Évaluation

1

Séance préalable

Aucun

Découvrir la séquence

Présentation de la séquence : étude de Bonheur d’occasion avec pour objectif final la production d’une critique

10

Aucune

Formuler des attentes de lecture

Discussion autour du titre, de l’auteure, des conceptions spontanées (cette séance aurait lieu un mois avant la séquence sur Bonheur d’occasion)

Réflexion sur la notion de classique

Leur demander de lire l’œuvre d’ici un mois. On leur rappellera 15 jours après que l’œuvre devrait être lue intégralement au début de la séquence.

40

 

 

 

 

 

 

2

Introduction de l’œuvre

Avoir lu tout le roman + prendre des notes

Faire des liens entre le contexte de production et le contexte du roman

 

Transition – amorce : demander brièvement aux élèves s’ils ont lu l’œuvre et présenter à nouveau la séquence, plus en détail (plan)

Présentation de l’auteure, l’époque, place de l’œuvre dans la littérature québécoise, etc.

20

5% : évaluer la qualité de l’expression et la clarté du texte

Formuler des interprétations subjectives

 

Écriture d’un récit personnel d’environ 300 mots sur les impressions de lecture : formuler des hypothèses interprétatives sur les grands enjeux du roman

30

 

Conclusion : expliquer le rôle du récit initial dans la réflexion personnelle et l’élaboration d’une critique à la fin de la séquence, annoncer aux étudiants qu’ils devront lire l’incipit pour le prochain cours.

 

 

 

 

 

 

 

3

L’incipit de Bonheur d’occasion

Avoir lu l’incipit

(p. 9 à 15)

Déceler dans l’incipit les éléments de l’écriture réaliste

 

 

Transition – amorce : on commencera de façon assez classique par la lecture de l’incipit

Lecture de l’incipit (p. 9 à 15) avec les questions : Où? quand? Qui?  Quelles informations donne l’incipit? Qui voit la scène? L’enseignant lit le passage, les étudiants relisent l’incipit et répondent aux questions.

15

Formative : voir si les étudiants relèvent les éléments demandés

Justifier oralement et de manière claire son appréciation

 

Discussion en équipe sur les questions posées

15

L’enseignant présente la notion de focalisation (point de vue) en rapport avec le passage lu

Conclusion : vérifier la compréhension de la notion et leur demander de prêter attention à la focalisation dans le passage à lire à la maison

20

 

 

 

 

 

 

4

Le contexte sociohistorique

Passage où Azarius parle avec le patron du bar (p. 47 à 52) et leur demander de repérer la focalisation pour valider la notion vue au cours précédent

Formuler oralement une appréciation de l’œuvre en appuyant son analyse sur le réalisme

 

 

Transition – amorce : revenir sur la notion de point de vue et leur demander quel est le point de vue dans le passage lu à la maison

Discussion autour du passage lu à la maison : quelle vision de l’Histoire ont Azarius et Sam Latour?

Montrer pourquoi cette vision est intéressante. Expliquer que le roman réaliste présente l’Histoire du point de vue des personnages.

15

Formative : évaluer la capacité des élèves à répondre à la question posée

Faire des liens entre le contexte de production et le contexte du roman

Connaitre le contexte historique et social

Présentation du contexte socio-historique de l’œuvre avec des extraits vidéo du documentaire de Gilles Carle « Enfin la guerre! »

Conclusion : souligner que Gabrielle Roy a écrit Bonheur d’occasion pendant la Seconde Guerre mondiale.

40

 

 

 

 

 

 

5

Le réalisme

Avoir lu les extraits de L’Assommoir de Zola et de Bonheur d’occasion

Formuler une appréciation de l’œuvre en appuyant son analyse sur le réalisme

 

Transition – amorce : après avoir vu le contexte sociohistorique, demander aux étudiants s’ils trouvent que le roman en donne une vision réaliste? (ils n’ont pas besoin de savoir ce qu’est le « réalisme » littéraire, on veut juste leur conception spontanée)

Les étudiants relisent les deux extraits de  L’Assommoir de Zola et un extrait de Bonheur d’occasion et relèvent les éléments communs qui donnent une impression de réel (on ne parle pas encore de « réalisme » puisqu’on ne l’a pas explicité)

 

10

Formative : capacité des étudiants à identifier des éléments communs

 

 

 

L’enseignant explique les principes du réalisme en littérature en demandant s’appuyant sur les éléments communs relevés par les étudiants. Il explique que le courant réaliste renvoie au 19e siècle et montre en quoi Bonheur d’occasion correspond à ce courant et en quoi il correspond à un réalisme québécois.

Conclusion : leur expliquer que les principes de l’écriture réaliste sont intéressants pour comprendre l’œuvre et que le réalisme littéraire est une construction esthétique. Leur demander de faire ressortir les idées marquantes de l’œuvre pour le prochain cours.

40

 

 

 

 

 

 

6

Le réalisme social

Ressortir les idées marquantes de l’œuvre

Formuler une appréciation de l’œuvre en appuyant son analyse sur le réalisme

 

Transition – amorce : demander aux étudiants de rappeler les principes de l’écriture réaliste et leur présenter des œuvres visuelles.

Comprendre le réalisme social en partant de supports visuels : « Il quarto stato » de Volpedo et « Migrant mother » de Dorotea Lange (approche culturelle).

Discussion autour de ces images : quelles représentations des sujets peints ou photographiés donnent elles? Les trouvez-vous réalistes ou donnent-elles une version magnifiée de la réalité?

Revenir avec les étudiants sur les thèmes qui les ont marqués dans l’œuvre et les inviter à formuler des hypothèses sur l’aspect social de l’œuvre.

40

Aucune

 

En retournant voir leur récit de lecture initial (cours 2) les étudiants écrivent leurs hypothèses sur l’aspect social ou non (début de point de vue critique) de l’œuvre : à terminer chez eux.

Conclusion : leur demander de terminer chez eux la formulation d’hypothèses et leur poser les questions (voir séance 7) qui serviront de point de départ au débat interprétatif, ainsi qu’à la formulation de problèmes de lecture.

10

 

 

 

 

 

 

 

7

Débat interprétatif

Formuler des questions et des problèmes de lecture

Justifier oralement et de manière claire son appréciation

 

Faire des liens entre le contexte de production et le contexte du roman

 

Transition – amorce : expliquer le rôle d’un débat interprétatif par rapport aux séances précédentes qui visaient à donner de la matière pour mieux comprendre l’œuvre. On attend maintenant des étudiants un point de vue personnel, la formulation d’hypothèse ou de critiques sur l’œuvre.

Débat interprétatif :

Quel est le bonheur selon Jean? Selon Florentine? Selon Rose-Anna?

Bonheur d’occasion est-il un roman sentimental ou social?

Conclusion : l’enseignant notera les interventions des élèves et fera une synthèse du débat à la fin de la séance. Leur donner des critiques de Bonheur d’occasion à lire pour le prochain cours.

50

Aucune

 

 

 

 

 

 

8

La critique littéraire

Lecture de critiques à différentes époques

Rendre compte d’une interprétation de l’œuvre sous la forme d’une critique

 

Transition – amorce : expliquer que le débat interprétatif aura pu aider à faire sortir des idées nouvelles, des points de vue personnels et leur montrer qu’une critique littéraire n’est pas un point de vue objectif mais un point de vue subjectif argumenté

Travail en petit groupe : faire ressortir les éléments communs des critiques lues à la maison.

10

 

Expliquer les principes d’une critique littéraire en faisant ressortir les éléments relevés dans les textes lus à la maison.

Conclusion : demander aux étudiants de nommer les principes d’une critique littéraire.

40

 

9

La critique littéraire

 

Rendre compte d’une interprétation de l’œuvre sous la forme d’une critique

Planification d’une critique

 

Retour et période de questionnement sur la critique littéraire

Présentation des consignes par rapport à la rédaction d’un texte critique qui aura lieu la séquence suivante.

50

 

10

Production d’une critique littéraire

Préparation de la structure du texte critique.

Rendre compte d’une interprétation de l’œuvre sous la forme d’une critique

 

Rédaction d’un texte critique, à terminer à la maison.

50

25%

11

Bilan de la séquence

Aucun

Évaluation formative de la séquence

Demander aux élèves de faire ressortir les éléments vus dans le cours : principes de l’écriture réaliste, principes de l’écriture d’une critique.

25

 

Demander aux élèves d’évaluer la pertinence de la séquence, de l’étude de cette œuvre, des thèmes abordés et les éléments qu’ils auraient aimé approfondir.

Leur proposer des œuvres pour prolonger la séquence : œuvres de Gabrielle Roy, œuvres sur la guerre, film…

25

 

12 Remise des travaux

 

Retour sur les travaux

L’enseignant remet les travaux et répond aux questions des étudiants en s’appuyant sur son barème de notation.

25

 

 

Prolongements possibles (réseaux de textes, approche culturelle)

On pourrait prolonger l’étude de cette œuvre avec d’autres textes de Gabrielle Roy, avec la présentation de l’adaptation cinématographique de Claude Fournier.

Nous proposons dans notre séquence une approche culturelle visant à montrer les représentations du peuple dans des œuvres photographiques et picturales.

 

 

Séance 3 détaillée :

Étape 1 – Établir les visées de formation

Programme d’études

DEC Programmes de la formation générale « français, langue d’enseignement et littérature » (Littérature québécoise – 103)

Compétence visée

Apprécier des textes de la littérature québécoise d’époques et de genres variés

Élément de compétence

Reconnaitre les caractéristiques de textes de la littérature québécoise

Principaux savoirs

 

Caractéristique de l’incipit romanesque

Notion de focalisation

Objectifs spécifiques d’apprentissage de la séance

Formuler des hypothèses sur ce que nous apprend l’incipit

Comprendre la notion de focalisation

 


 

Étape 2 – Planifier les apprentissages

Activité et durée

Objectif d’apprentissage intermédiaire visé par l’activité

Éléments de contenu

Ce que font les étudiant-e-s / difficultés anticipées

Ce que fait l’enseignant-e

Consignes et

matériel à prévoir

Introduction/amorce (5 min)

 

 

 

Mobiliser des conceptions antérieures sur l’incipit romanesque

Caractéristiques attendues d’un incipit romanesque

Nomment les éléments qu’on retrouve habituellement dans l’incipit : la situation initiale, le cadre spatiotemporel, les personnages et leur intention

Questionne : quelles informations nous donne habituellement un début de roman?

Aucun

Deuxième lecture de l’incipit à haute voix par l’enseignant (5 min)

 

Identifier les caractéristiques de l’incipit

Cadre spatiotemporel et description des personnages

Écoutent et repèrent les personnages, le lieu, l’époque où se situe le passage

Lit le texte à haute voix

Photocopie du texte

Répondre aux questions de lecture (10 min.)

Répondre aux questions :

 « Qui voit à scène? »

« Quels sont les éléments qui montrent à quelle époque se déroule la scène?»

« Quels sont les éléments typiques de la rencontre amoureuse? »

Point de  vue des personnages

Champ lexical de la rencontre amoureuse

Identifient le point de vue des personnages et répondent aux questions

Interagit avec la classe

Aucun

Discussion en équipe

(10 min.)

Justifier oralement et de façon claire les réponses aux questions

Les éléments annotés dans la relecture de l’incipit

Confrontent leurs réponses

Accompagne les étudiants

Faire des équipes de 3 ou 5

Cours magistral

(10 min.)

 

 

Intégrer la notion de focalisation

Focalisation interne, externe et zéro

D’après les explications de l’enseignant, ils font des hypothèses sur la focalisation utilisée dans le passage

Explique le passage selon différents types de focalisation : il les transpose en focalisation externe puis zéro

Un PowerPoint résumant les trois types de focalisation

Conclusion

 

 

Synthèse : récapituler les acquis de la séance

Incipit et focalisation

Récapitulent les notions abordées

Demande aux étudiants ce qu’ils ont retenu et leur demander de prêter attention à la focalisation dans le prochain passage à lire à la maison

Indiquer le travail à faire pour le prochain cours : lecture p. 47 à 52 en relevant la focalisation utilisée

 

Étape 3 – Établir ce qui permettra d’évaluer l’atteinte des visées de formation

Prérequis

Capacité à reconnaitre les caractéristiques de l’incipit

Le discours indirect libre

Modalités d’évaluation

Formative

Critères d’évaluation

Capable d’identifier les personnages, leur point de vue, le lieu et l’époque

Prolongements

S’interroger sur la notion de point de vue dans les prochains textes

 


 

6.   Principales modalités d’évaluation formative et sommative

La séquence contient trois évaluations formatives et deux sommatives. Une évaluation formative aurait lieu aux séquences 3, 4 et 5. Les élèves ne remettent pas de travaux, mais l’enseignant peut voir où en sont les étudiants dans leur progression. Ensuite, deux évaluations sommatives auraient lieu lors de la 2e et de la 10e séance. Pour les évaluations formatives, nous demanderons aux étudiants de récapituler les notions vues dans la séance. Pour la première évaluation sommative, nous leur demanderons d’écrire un récit personnel concernant leurs impressions de lecture qui permettra de vérifier qu’ils ont lu l’œuvre et de mesurer la qualité de leur expression et de leur compréhension. La seconde évaluation sommative sera une critique à rédiger en classe et à la maison. Les critiques seront évaluées selon une grille qui tient compte des conventions communicatives, textuelles, linguistiques, visuelles et verbales de la critique. Les éléments de la consigne se retrouveront dans la grille d’évaluation : structuration du texte (titre évocateur, « lead » ou accroche, résumé succinct, appréciation critique), richesse des arguments, prise en compte du destinataire, qualité de la langue, etc.

 

Conclusion

À l’issue de cette séquence, nous espérons que les apports de savoirs sur le contexte sociohistorique, sociocritique et sur le réalisme auront permis aux étudiants d’avoir des éléments utiles pour comprendre l’œuvre et étoffer sa critique. Le récit de lecture initial ainsi que le débat interprétatif visent à leur permettre de développer un point de vue critique et subjectif.  Nous espérons développer de meilleures stratégies d’enseignement afin de favoriser la réussite et l’acquisition de savoirs littéraires. C’est pourquoi nous demanderons aussi aux élèves leur appréciation de la séquence dans le but de l’améliorer. Il est important de renouveler la lecture d’un classique pour se faire surprendre en tant qu’enseignant, car le roman est déjà à l’étude dans beaucoup de cours de littérature. Mais nous avons essayé de sortir des sentiers battus en élaborant une séquence différente de ce qui se fait habituellement.

 

 

 

Bibliographie

 

Œuvre à l’étude :Roy, Gabrielle, Bonheur d'occasion, Boréal, 2009, 462 pages.

 

Sur l’enseignement du français au collégial :

Goulet, M. (2007). Lecture littéraire et construction de l’imaginaire. Dans Actes du 27e colloque de l’AQPC : Une culture d’innovation pédagogique (p.37-43). Montréal : AQPC.

Ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport, Gouvernement du Québec. (2011). Formation générale commune, propre et complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales, Québec : Bibliothèque et Archives nationales du Québec. (Recueil, p.168.)

Reuter, Y. (1992). Enseigner la littérature ? Recherches, n°16, 55-70.(recueil, p. 69)

Simard, C., Dufays, J.-L., Dolz, J. et Garcia-Debanc, C. (2010). Planification et conception d’un cours de français. Dans Didactique du français langue première (chap.1, p. 99-114). Bruxelles : Éditions De Boeck.

Simard, D. (2004). Une approche culturelle dans l’enseignement du français langue première. L’écho du RESEAU Laval, 4 (1), 10-20. (Recueil, p. 198.)

Sur Bonheur d’occasion :

Brochu, André. 1998. Une étude de Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy. Montréal : Boréal, 110 p.

Marcotte G. (1989). Bonheur d’occasion et le "grand réalisme, Voix et Images, vol. 14, n° 3, (42), p. 408-413.

Morency, J. Deux visions de l’Amérique, dans Études françaises : Le Survenant et Bonheur d’occasion, (1997), p. 67.

Sur l’histoire du Québec :

Durocher, René et al. Histoire du Québec contemporain : le Québec depuis 1930. Montréal, Les Éditions du Boréal Express, 1986. 733 p.

Sur le réalisme :

Jakobson, R. (1921) « Du réalisme artistique » in Théorie de la littérature, Textes des formalistes russes réunis et présentés par T. Todorov, Paris, Seuil, 1965, p. 99.

Lukacs, G. (1967). Balzac et le réalisme français, Paris, Maspero.

Sur la critique littéraire et l’herméneutique :

Chartrand, S.-G., Émery-Bruneau, J. (2014) « Caractéristiques de 50 genres pour développer les compétences langagières en français » p.32: consulté le 24 novembre 2014 :

http://www.enseignementdufrancais.fse.ulaval.ca/fichiers/site_ens_francais/modules/document_section_fichier/fichier__db8443f5bf87__Document_50_genres.pdf

Eco U. (1979). Lector in Fabula, éd. Grasset et Fasquelle, p. 62.

Jauss H.R., Pour une esthétique de la réception, Paris, Gallimard, 1978, p. 83 

Documents audiovisuels utilisés lors des activités :

Tableau « Il Quarto Stato » de Volpedo : http://www.lavanguardia.com/fotos/20110605/54165646953/el-cuarto-estado-cuadro-de-pellizza-volpedo-1901-que-refleja-el-proletariado-surgido-de-la.html

Photographie « Migrant Mother » de Dorotea Lange : http://www.christies.com/lotfinder/photographs/dorothea-lange-migrant-mother-nipomo-california-1936-5544670-details.aspx

Carle, Gilles (réalisateur). « Volume 4 : 11. Enfin la guerre! (1929-1945) », Épopée en Amérique : une histoire populaire du Québec. Saint-Laurent, Imavision Productions, 2005.



[1]Ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport, Gouvernement du Québec. (2011). Formation générale commune, propre et complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales, Québec : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

[2]Ibid.

[3] Reuter, Y. (1992). Enseigner la littérature ? Recherches, n°16, 55-70.

[4] Simard, D. (2004). Une approche culturelle dans l’enseignement du français langue première. L’écho du RÉSEAU Laval, 4 (1), 10-20.

[5] Goulet, M. (2007). Lecture littéraire et construction de l’imaginaire. Dans Actes du 27e colloque de l’AQPC : Une culture d’innovation pédagogique (p. 37-43). Montréal : AQPC.

[6] Morency, J. Deux visions de l’Amérique, dans Études françaises : Le Survenant et Bonheur d’occasion, (1997), p. 67.

[7] Eco, U. (1979). Lector in Fabula, éd. Grasset et Fasquelle, p. 62.

[8]Selon Eco (ibid), l’auteur a toujours en tête un lecteur modèle, un texte « est un tissu d’espaces blancs, d’interstices à remplir et celui qui l’a émis prévoyait qu’ils seraient remplis et les a laissés en blanc pour deux raisons : d’abord parce qu’un texte est un mécanisme paresseux (ou économique) qui vit sur la plus-value de sens qui y est introduite par le destinataire ; ensuite à mesure que le texte passe de la fonction didactique à la fonction esthétique, un texte veut laisser au lecteur l’initiative interprétative (…) un texte veut que quelqu’un l’aide à fonctionner. »

[9] Marcotte, G. (1989). Bonheur d’occasion et le "grand réalisme", Voix et Images, vol. 14, n° 3, p. 408-413.

[10] Lukacs, G. (1967). Balzac et le réalisme français, Paris, Maspero.

[11]Linteau, P., Durocher, R., Robert, J-C. et Ricard, F. Histoire du Québec contemporain

[12] Morency, J. Deux visions de l’Amérique, dans Études françaises : Le Survenant et Bonheur d’occasion, (1997),p. 48.

[13]Ibid., p. 50.

[14]Chartrand, S.-G. et Émery-Bruneau, J. « Caractéristiques de 50 genres pour développer les compétences langagières en français » p. 32 : www.enseignementdufrancais.fse.ulaval.ca/

[15] Genette, G. (1972) Figures III, Paris : Seuil.

[16] Carle, G. « Volume 4 : 11. Enfin la guerre! (1929-1945) », Épopée en Amérique : une histoire populaire du Québec. Saint-Laurent, Imavision Productions, 2005.

[17] http://www.lavanguardia.com/fotos/20110605/54165646953/el-cuarto-estado-cuadro-de-pellizza-volpedo-1901-que-refleja-el-proletariado-surgido-de-la.html

[18] http://www.christies.com/lotfinder/photographs/dorothea-lange-migrant-mother-nipomo-california-1936-5544670-details.aspx

[19] Adaptation des conseils pour la critique de film adaptée à la critique littéraire, d’après le document en ligne : Chartrand, S.-G. et Émery-Bruneau, J.: op. cit.

[20] Jauss H.R., Pour une esthétique de la réception, Paris, Gallimard, 1978, p. 83 : « L'œuvre [...] nouvelle est reçue et jugée non seulement par contraste avec un arrière-plan d'autres formes artistiques, mais aussi par rapport à l'arrière-plan de l'expérience de la vie quotidienne. La composante éthique de sa fonction sociale doit être elle aussi appréhendée par l'esthétique de la réception en termes de question et de réponse, de problème et de solution, tels qu'ils se présentent dans le contexte historique, en fonction de l'horizon où s'inscrit son action » 

[21]Roy, Gabrielle, Bonheur d'occasion, Boréal, 2009, 462 pages.


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