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Paroles

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Paroles
Prévert, Jacques
Par Pascale Hubert, Ariane Michaud


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Poésie
Courant : Surréalisme
Siècle : 20e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Pascale Hubert, Ariane Michaud
Date du dépôt : Été 2015


Introduction

            La présente séquence portera sur l’étude du recueil de poésie Paroles de Jacques Prévert, une œuvre particulièrement marquante associée au courant surréaliste et publiée en 1945 (Le Lay, 2004), tout juste à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale. La séquence s’insèrera dans le cours de littérature 102, Littérature et imaginaire, et prendra place à la fin de la session puisqu’elle représente un défi de compréhension pour les étudiants, de par son genre poétique, la subtilité des procédés littéraires utilisés ainsi que les thèmes abordés. Cette séquence, en plus d’exploiter la lecture littéraire et la dissertation explicative, permettra aux étudiants d’expérimenter l’écriture d’invention et la réflexion métacognitive. Ce présent document visera à analyser, dans un premier temps, l’œuvre au programme et les raisons qui ont motivé ce choix, et présentera sous forme de tableau synthèse les différentes séances qui composeront la séquence. La progression générale de la séquence sera ensuite justifiée en regard des objectifs et des principales visées de formation, puis les modalités d’évaluation seront explicitées.

1. Justification du choix de l’œuvre

            Jacques Prévert publie Paroles à la fin de la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945), mais la majorité des pièces qui composent ce recueil ont été composées dans la décennie précédente. Cette œuvre est le reflet d’une réalité dérangeante : elle prend place dans une Europe dévastée, qui peine à se remettre des pertes de la Première Guerre mondiale et du Krach boursier de 1929. Les conflits nationalistes sont loin d’être résorbés, et la société ressent les relents de ces bouleversements politiques et économiques. En lien avec ce climat tendu qui règne sur la France, Prévert s’attaque à deux ennemis principaux dans Paroles : l’Église catholique et l’armée. Le recueil se veut également le porte-parole des « petites gens », eux qui, justement, n’ont pas le droit de parole (Le Lay, 2004). En ce sens, il peut être étudié de nos jours en lien avec les enjeux de liberté d’expression qui sont encore d’actualité (pensons, notamment, aux évènements des derniers mois entourant le quotidien français Charlie Hebdo). Ce genre de questionnement social pourra permettre d’atteindre un des buts de la formation générale, soit « Former la personne à vivre en société de façon responsable » (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 2011), puisque ces questions autour de la liberté d’expression sont au cœur du développement de citoyens responsables dans notre société contemporaine. L’étude de Paroles permettra également d’« [a] mener la personne à intégrer les acquis de la culture » (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 2011), puisqu’elle permettra un tour d’horizon des transformations de la littérature au cours du XXe siècle. Ce sera également un des enjeux au cœur de cette séquence qui s’intéressera à la libération de l’imaginaire et des formes littéraires. Le choix du cours 102 Littérature et imaginaire pour la réalisation de cette séquence semblait aller de soi puisque la compétence centrale à développer est « Expliquer les représentations du monde contenues dans les textes littéraires de genres variés et de différentes époques » (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 2011) et que nous souhaitions exploiter ce recueil selon une approche à la fois culturelle, générique et esthétique. En terminant, le choix de placer cette séquence en fin de session repose sur des considérations autour de la difficulté de l’œuvre et de la poésie en général. Puisque l’analyse de ce recueil requiert une certaine expertise de lecture, nous avons pensé que la garder comme morceau de résistance serait un choix plus sûr.

 

2. Analyse de l’œuvre dans une perspective didactique

2.1. Les problèmes de compréhension et d’interprétation

 

            Puisque Paroles est un recueil de poésie réunissant plusieurs pièces distinctes, nous avons choisi de l’étudier comme un tout cohérent : les problèmes de compréhension et d’interprétation qu’il suscite touchent donc l’ensemble du recueil. Le premier problème de lecture tourne autour de la question de la disparité des thèmes. Peut-on, en effet, étudier l’œuvre comme un tout malgré la multitude des thèmes traités? Nous souhaitons aborder cette problématique à la lumière de l’approche culturelle, qui s’attarde à mieux comprendre les grands enjeux humains. On peut dégager certains thèmes récurrents dans le recueil, comme la religion, la guerre et l’oppression, qui peuvent constituer en soi un regard subjectif que pose l’auteur sur ces enjeux cruciaux à l’époque, et qui, aujourd’hui plus que jamais, sont encore d’actualité. Ce problème de lecture permettra donc aux étudiants de faire des liens avec leur vécu et avec la société dans laquelle ils évoluent. Qui plus est, le regard que Prévert pose sur ces problèmes est toujours présenté à travers le filtre du surréalisme qui offre une esthétique particulière à sa poésie.

            Le second problème de lecture est davantage en lien avec le genre poétique et les particularités qu’engendre la lecture d’une œuvre constituée de plusieurs pièces obéissant à des constructions différentes et où se côtoient la poésie et la prose. Chaque morceau est en soit une œuvre distincte qui obéit à des règles uniques et qui possède son univers bien particulier. Nous souhaitons, à l’aide de l’approche générique, établir certaines régularités du genre pour outiller les étudiants afin de rendre leur lecture plus efficace. Jacques Prévert, à l’image des surréalistes, aime jouer avec la langue et utilise de nombreuses figures de style, comme le calembour, le néologisme et l’allitération, pour ne nommer que ceux-là. L’étude de ces particularités du genre poétique et du courant surréaliste est essentielle pour saisir toutes les subtilités de l’œuvre de Prévert.

            Nous souhaitons que les étudiants puissent également aiguiser leur sensibilité esthétique à l’aide d’exercices de réflexion et de création littéraire. En ce sens, notre séquence utilisera aussi l’approche esthétique, puisque nous demanderons aux étudiants d’exprimer un jugement de gout, un jugement personnel à l’aide d’un carnet de bord.

 

2.2. La savoirs essentiels

 

Les savoirs essentiels à l’interprétation de cette œuvre sont de plusieurs ordres :

Bloc 1 — Premièrement, certains sont en lien avec les formes du langage et les jeux avec la langue, un élément central de la poésie de Prévert et des poètes surréalistes en général. Cette séquence propose d’étudier certaines figures de style récurrentes dans le recueil de Prévert. La collection Profil d’une œuvre a fait paraitre une étude sur Paroles qui étudie en détail les différents procédés stylistiques les plus fréquents dans l’œuvre (Laster, 1972). Elle s’intéresse tout d’abord aux différentes formes que prennent les pièces présentées dans le recueil et en fait l’inventaire : « en dehors [des] trois longs textes de structure plus ou moins complexe, on note plusieurs morceaux lyriques ou méditatifs, quelques poèmes-invectives, beaucoup de chansons, de courtes histoires, de choses vues et des instantanés […] de poèmes inventaires » (Laster, 1972). Il donne ensuite plusieurs exemples de procédés utilisés par le poète, gravitant autour des jeux et des combinaisons de mots (allitérations et paronomases, rimes et rythmes, contrepèteries, lapsus volontaires, inventions verbales et néologismes, calembours, équivoques, clichés et allégories, comparaisons, images et métaphores [Laster, 1972]). Ces savoirs seront essentiels à la compréhension du recueil et permettront de répondre au problème de compréhension portant sur le genre poétique énoncé précédemment. Ils permettront également une analyse en profondeur des différents procédés qui font la spécificité de l’auteur : en s’y attardant, les étudiants pourront constater que malgré l’apparente disparité des pièces poétiques, plusieurs caractéristiques stylistiques permettent tout de même de créer une certaine unité de l’œuvre.

Bloc 2 — Cette discontinuité apparente peut aussi être remise en question par l’analyse des thèmes abordés dans les différents poèmes du recueil. Pour bien les comprendre, il faudra faire intervenir certains savoirs sur les grands enjeux culturels de l’époque, comme la présence de la religion et la guerre. Il sera donc question du contexte historique en France dans les années 30 (la montée de la droite nationaliste, la crise économique et sociale de 1930 à 1935, les crises politique et intellectuelle, la puissance de l’Église catholique, etc. [Bernstein, 2011]) et du contexte de l’après-guerre, dans lequel est paru le recueil (lourd bilan de guerre, reconstruction économique, sociale et politique, décolonisation, etc. [Pellistrandi, 1999]).

Bloc 3 — Pour terminer, il sera également question du mouvement surréaliste avec lequel Prévert a longtemps été associé. Apparu au XXe siècle, ce mouvement engagé propose une nouvelle vision du monde, l’exploration du rêve et de l’inconscient, à travers une redécouverte ludique des possibilités de la langue (Alquié). On peut retrouver des traces de cette association entre Prévert et les surréalistes, comme le recours au rêve. C’est également le cas lorsque le poète s’amuse à faire des créations de type inventaire, technique héritée de l’automatisme mis de l’avant pas les surréalistes (Laster, 1972).

 

2.3. La production de discours

            Les discours produits en lien avec cette œuvre seront à la fois oraux et écrits : tout d’abord, les étudiants devront, tout au long de la séquence, inscrire dans leur carnet de bord des réflexions sur les activités vécues en classe et sur les éléments marquants de leur lecture du recueil de Prévert. Ils auront aussi l’occasion d’expérimenter la lecture à voix haute, ce qui leur permettra de découvrir la dimension orale de la poésie. En terminant, ils produiront des discours écrits en s’adonnant à un exercice d’écriture d’invention sur « La batteuse » de Jacques Prévert.

 

3. Séquence détaillée

Objectifs généraux de la séquence

  1. Développer un jugement de gout par rapport à la poésie, par le biais de la découverte des poètes surréalistes, et en particulier Jacques Prévert.
  2. Reconnaitre l’influence du contexte sociohistorique et culturel sur la production artistique en France à l’époque.

Séance 1

 

Travail préparatoire

Aucun.

Objectif spécifique

1. Connaitre et reconnaitre les principales caractéristiques du surréalisme.

Éléments de compétence[1]

2

Savoirs essentiels[2]

Bloc 2, Bloc 3.

Amorce (20 min.)

1. (5 min.) L’enseignante revient brièvement sur la séquence précédente et annonce l’œuvre qui fera l’objet de la suivante.

2. (15 min.) L’enseignant projette le film Un chien andalou de Luis Buñuel et Salvador Dali.

Activités (70 min.)

3. (5 min.) L’enseignant pose des questions aux étudiants sur le film et sur l’étrangeté de certaines scènes. L’enseignant demande ensuite aux étudiants : « Que savez-vous sur le surréalisme? » et écrit leurs réponses (s’ils en ont) au tableau à l’aide de mots-clés.

4. (45 min.) En faisant le lien avec ce que les étudiants viennent de mentionner, l’enseignant présente un PowerPoint sur le surréalisme dans lequel figurent différents tableaux surréalistes de Magritte, Ernst ou Dali, quelques extraits de poèmes ainsi que le contexte d’émergence de ce mouvement. Durant la présentation, les étudiants sont amenés à analyser les différentes œuvres présentées.

5. (20 min.) L’enseignant présente une courte activité ludique. En équipe de deux, les étudiants doivent dessiner un cadavre exquis : le premier doit dessiner grossièrement sur une feuille la tête d’un personnage (homme, femme, animal, objet), plier la feuille, et demander à son partenaire de dessiner un corps sans faire mention du dessin initial. Ensuite, les étudiants prennent part à un jeu de construction de phrase. La classe est divisée en trois : les étudiants du premier groupe doivent rédiger le groupe sujet d’une phrase, ceux du second choisissent un verbe original et les derniers doivent décider d’un complément de phrase ou d’un groupe verbal. Les réponses des différents groupes sont mélangées dans un sac et l’enseignant invite les étudiants à piger dans chaque catégorie pour créer des phrases insolites et jouer sur le sens des mots.

 

Synthèse (10 min.)

6. L’enseignant explique aux étudiants la consigne du carnet de bord qui sera utilisé pendant toute la séquence. Voir Annexe I.

7. L’enseignant rappelle également aux étudiants qu’ils doivent avoir lu le recueil pour la séance 3.

Évaluation

Les étudiants doivent effectuer la première partie du carnet de bord.

Séance 2

 

Travail préparatoire

Les étudiants doivent lire le recueil Paroles de Jacques Prévert pour la séance 3.

Objectifs spécifiques

1. Connaitre le contexte sociohistorique et culturel de la production de l’œuvre Paroles de Jacques Prévert et reconnaitre l’influence de cette période dans le recueil.

2. Dégager une interprétation du poème « Déjeuner au matin ».

3. Comparer deux poèmes et en dégager les ressemblances.

Éléments de compétence

2-3

Savoirs essentiels

Bloc 1, Bloc 2.

Amorce (5 min.)

1. L’enseignant distribue le poème « La terre est bleue » de Paul Éluard et le lit à la classe. Le but est de familiariser les étudiants à la poésie et de leur présenter différents auteurs. Ils pourront aussi noter certains vers qu’ils ont davantage appréciés dans leur carnet de bord tel qu’il leur avait été demandé au premier cours de la séquence. Ensuite, il rappelle aux étudiants le contenu de la séance précédente.

Activités (90 min.)

2. (40 min.) L’enseignant présente Jacques Prévert ainsi que le contexte sociohistorique et culturel de l’époque. C’est l’occasion d’insérer une capsule historique sur l’occupation allemande en France et sur l’après-guerre. L’enseignant conclut en mentionnant certains des poèmes les plus connus de Prévert.

3. (5 min.) Par la suite, l’enseignant, présente le court métrage Déjeuner du matin d’Emmanuel Tenenbaumm qui dure trois minutes. Il demande aux étudiants de répondre en devoir à certaines questions dans leur carnet de bord. (Voir Annexe I pour les consignes complètes) Le but de cet exercice consiste à tenter de développer leur sensibilité à la poésie.

4. (45 min.) L’enseignant présente les deux poèmes « La batteuse » et « Le message » de Jacques Prévert. L’enseignant demande aux étudiants de numéroter les vers et attribue un vers, en ordre, à chaque étudiant. Ce sera donc à eux de lire les deux poèmes à voix haute pour le reste de la classe. Après la lecture, l’enseignant leur demande ce qu’ils remarquent de semblable entre ces deux poèmes. Ils vont sans doute constater qu’ils sont tous deux construits selon une certaine répétition (anaphore). Ce sera l’occasion pour l’enseignant de revenir sur les figures de style à l’aide d’un court exercice, d’autant plus que Prévert se démarque par sa façon de jouer avec les mots. Ces deux poèmes seront brièvement analysés dans le but de préparer les étudiants à l’activité d’écriture d’invention qui suivra au prochain cours. S’il reste du temps, la consigne sera donnée pour cette activité et ils pourront la commencer en classe, mais du temps est prévu à cet effet, au cours suivant.

Synthèse (5 min.)

5. L’enseignant fait un résumé de ce qui a été vu durant la séance et rappelle aux étudiants la consigne pour le carnet de bord (Voir Annexe I)

Évaluation

Les étudiants doivent répondre à la question d’interprétation dans le carnet de bord en moins de 200 mots.

Séance 3

 

Travail préparatoire

Les étudiants doivent avoir lu le recueil Paroles de Jacques Prévert en entier pour ce cours.

Objectifs spécifiques

1. Rédiger un poème en s’inspirant de l’anaphore.

2. Repérer les différents thèmes présents dans le recueil et analyser le traitement de l’un d’entre eux dans deux poèmes.

Éléments de compétence

1-2-3

Savoirs essentiels

Bloc 1, Bloc 2

Amorce (5 min.)

1. L’enseignant fait jouer la chanson « Je marche à toi », une adaptation du poème « La marche à l’amour » de Gaston Miron interprétée par Yann Perreault et distribue une feuille avec les paroles.

Activités (90 min.)

2. (40-45 min ou moins si l’activité a été commencée au cours précédent) L’enseignant revient sur les deux poèmes vus au cours précédent. Les étudiants doivent rédiger eux-mêmes un poème en se basant sur un jeu d’anaphore tel que dans « La batteuse » (voir poème et consignes complètes en annexe.) Ce sera aussi l’occasion de pratiquer les participes passés pour les étudiants et nous espérons que cet exercice de répétition s’imprègnera dans leur mémoire. Pendant l’écriture, l’enseignant pourra faire jouer de la musique afin de stimuler la créativité chez les étudiants. Le poème peut être remis à la fin du cours ou à la séance suivante.

3. (50 min.) L’enseignant explique l’atelier qui porte sur les thèmes dans les poèmes de Paroles qui n’ont pas encore été abordés en classe. En équipe de 3 ou 4, les étudiants doivent regrouper ces poèmes par thèmes comme s’ils tentaient d’en faire une anthologie. (Par exemple, plusieurs poèmes portent sur l’amour, la guerre, l’histoire de la France, la langue, etc.) L’enseignant circule et s’assure que les principaux thèmes ont été identifiés. Ensuite, les étudiants doivent choisir un thème par équipe parmi ceux repérés, trouver deux poèmes dans lesquels cette thématique est présente et rédiger dans leur carnet de bord un court texte (Voir Annexe I)

Synthèse (5 min).

4. L’enseignant fait un rappel des choses à remettre et des dates de remise : exercice sur le poème et carnet de bord.

Évaluation

Le poème sera comptabilisé dans le bloc « Exercices » (2 %). 

Séance 4

 

Travail préparatoire

Les étudiants doivent remettre leur poème achevé.

Objectifs spécifiques

1. Dégager le plan d’une dissertation d’élève et analyser sa structure.

2. Évaluer le travail d’un pair en se basant sur une grille de correction.

Éléments de compétence

1-4-6

Savoirs essentiels

Bloc 1, Bloc 2.

Amorce (5 min.)

1. L’enseignant distribue le début du poème « À l’ombre de ma vie » et « Les lits sont des îles » de Roland Giguère et il les lit à la classe. Le premier, plutôt déconcertant, regorge de jeux de mots alors que le deuxième reprend aussi l’anaphore.

Activités (90 min.)

2. (20 min.)L’enseignant revient en plénière sur le document d’analyse des thèmes. Chaque équipe doit répondre à une question.

3. (5 min.) L’enseignant distribue un exemple de dissertation explicative partielle avec la même grille de correction utilisée pour corriger les étudiants. L’enseignant lit la dissertation. Il s’agit d’un exemple portant sur un des poèmes analysés par les étudiants dans le document précédent.

4. (20 min.) Les étudiants doivent tenter de retracer les idées secondaires dans la dissertation fictive, observer les marqueurs de relation (qui seront fautifs) et constater les éléments manquants (pas de sujet posé ou pas de conclusion partielle), toujours en se basant sur la grille de correction. Ils pourront donner une note à cette dissertation.

5. (30 min.) L’enseignant demande aux étudiants de justifier la note qu’ils ont donnée et il revient avec eux sur les principales lacunes de cette dissertation. Ce sera l’occasion pour lui d’insérer également une capsule sur les marqueurs de relation.

Synthèse (5 min.)

6. L’enseignant revient brièvement sur ce qui a été abordé durant la séance et il rappelle la consigne du carnet de bord.

Évaluation

Les étudiants doivent avoir recopié 5 extraits de poèmes qu’ils ont appréciés dans leur carnet de bord.

Séance 5

 

Travail préparatoire

Aucun.

Objectif spécifique

1. Exprimer un jugement de gout concernant la poésie.

Éléments de compétence

3-6

Savoirs essentiels

Bloc 1, Bloc 3.

Amorce (5 min.)

1. L’enseignant distribue le poème « Recul » de Claude Gauvreau et il le lit à la classe.

Activités (90 min.)

2. (30 min.) Comité de lecture : En équipe de 4, les étudiants échangent sur des vers, des passages ou des poèmes qui les ont particulièrement touchés qu’ils auront préalablement notés dans leur carnet de bord. Quelques volontaires peuvent également lire leurs extraits à l’ensemble de la classe s’ils le souhaitent. Ensuite, l’enseignant donne la consigne pour la dernière partie du carnet de bord (voir Annexe I). Il s’agit d’un exercice qui leur permet de réfléchir à leur propre interprétation et sur les critères de leur jugement de gout.

3. (20 min.) L’enseignant revient sur certains éléments de la dissertation. Il fait un court rappel concernant la progression textuelle dans le texte et l’ouverture dans la conclusion.

4. (10 min.) Court exercice en groupe sur l’intégration des citations et rappel de la façon dont les étudiants doivent faire les références dans leur éventuelle dissertation.

5. (35 min.) Période de questions avant la dissertation finale.

Synthèse (5 min.)

6. Rappel rapide de la consigne du carnet de bord et des éléments cruciaux à ne pas oublier pour la dissertation finale.

Évaluation

Aucune.

Séance 6

 

Travail préparatoire

Les étudiants doivent remettre leur carnet de bord complété.

Objectif spécifique

1.Rédiger une dissertation explicative complète.

Éléments de compétence

1-2-3-4-5-6

Activités (100 min.)

Rédaction du plan et écriture de la dissertation finale.

Évaluation

Dissertation (30 %)

Séance 7

 

Travail préparatoire

Aucun.

Objectif spécifique

1. Rédiger une dissertation explicative complète.

Éléments de compétence

1-2-3-4-5-6

Activités (100 min.)

Rédaction de la dissertation finale.

Évaluation

Dissertation (30 %)

Séance 8

 

Travail préparatoire

Aucun.

Objectif spécifique

1. Rédiger une dissertation explicative complète.

Éléments de compétence

1-2-3-4-5-6

Activités (100 min.)

Rédaction de la dissertation finale.

Évaluation

Dissertation (30 %)

 

4. Justification de la progression générale de la séquence

            La première séance joue le rôle d’amorce afin d’annoncer la séquence. Les activités ludiques et le parallèle avec l’art ont pour but de capter l’attention des étudiants en leur proposant un « voyage culturel » qui dépasse la littérature. Durant cette séance, les principaux savoirs mobilisés concerneront le surréalisme, en général. Par la suite, le recueil de Prévert se retrouvera au centre de l’enseignement et ses grandes particularités seront complexifiées au cours des nombreux ateliers. Les étudiants aborderont d’abord les poèmes par l’observation afin d’en dégager les ressemblances et les différences. Ainsi, ils remarqueront sans doute la forme particulière des deux textes dans lesquels la répétition de certaines figures de style structure les poèmes. Comme les jeux sur la langue et l’utilisation de contraintes linguistiques caractérisent le surréalisme en littérature, il est plus que pertinent de s’attarder sur l’univers de Prévert, très riche en inventaires, syllogismes et calembours de toutes sortes. Durant les séances suivantes, les étudiants seront amenés à regrouper les poèmes par leurs thèmes et ils seront bien outillés pour analyser leur traitement puisqu’ils auront déjà pris connaissance du contexte sociohistorique d’après-guerre lors de la présentation PowerPoint et du rapport à la religion.

            L’ensemble de la séquence reposera sur deux compétences langagières centrales développées : la lecture et l’écriture. En début de chacune des séances, des poèmes de Roland Giguère, Paul Éluard, Claude Gauvreau et Gaston Miron seront lus aux étudiants afin d’élargir leurs connaissances générales de la poésie et de leur permettre de découvrir un plus vaste bassin d’auteurs pouvant être retenus dans leur carnet de bord. Cet accès à des écrits d’une variété de poètes rejoint notre approche esthétique puisque nous proposons la représentation de différents univers pouvant rejoindre la sensibilité des étudiants et ouvrir la discussion sur les similitudes d’une forme éclatée, d’une richesse du langage et d’un possible jugement d’appréciation. De plus, la lecture est toujours étroitement liée à l’écriture et cette relation est représentée par le carnet témoignant des réflexions des étudiants. En effet, dès le premier cours, ils seront amenés à rédiger dans leur carnet de bord, leurs connaissances préalables sur la poésie ainsi que sur leur rapport à celle-ci. Chaque semaine, les étudiants devront écrire de courts textes dans ce carnet dans le but d’approfondir leur réflexion, et y noter des passages particuliers. De plus, ils devront s’exercer à l’écriture en créant un poème qui respecte les caractéristiques stylistiques mentionnées en classe. Ces nombreuses activités visent l’amélioration des compétences linguistiques des étudiants en les obligeant à formuler leurs interprétations ainsi que leurs remarques par écrits. Bien que la lecture et l’écriture occupent une part importante de la séquence, la langue et l’oralité sont également mobilisées à divers endroits. Si les étudiants sont amenés à faire la lecture des poèmes vus en classe à voix haute, ce sont davantage par les comités de lecture qu’ils pourront partager oralement les extraits retenus dans leur carnet de bord. Cet outil témoignant de leur lecture sert à la fois de pratique d’écriture et de préparation à la discussion en groupe. Cet échange avec les pairs est donc construit tout au long de la séquence pour ne prendre forme qu’à la fin, avant la révision de la dissertation. La progression est donc intégrative puisque la plupart des activités donnent lieu à la pratique d’une autre compétence à atteindre (tenir compte des lectures par l’écriture dans le carnet de bord, se servir de ces mêmes notes pour la pratique de l’oral, lire à voix haute afin d’unir l’oralité et la lecture, pratiquer les participes passés en rédigeant un poème basé sur l’anaphore, etc.) En ce qui a trait particulièrement à la langue, diverses capsules sont insérées dans la séquence afin de procéder à une révision avant la rédaction de la dissertation finale. Comme l’étude de Paroles se situe à la fin de la session, plusieurs techniques de révision ciblant directement la dissertation explicative auront été abordées préalablement en classe. Ainsi, les capsules que nous proposons à ce sujet sont courtes et ponctuelles dans les premières séances (ex. : les participes passés et les marqueurs de relation) et elles s’ajoutent à une autre activité jusqu’à la correction d’une dissertation d’élève. Cet exercice vient rappeler aux étudiants tous les éléments caractéristiques de la dissertation (le plan, les idées, les citations, les marqueurs de relation, etc.) en leur permettant d’établir une distance critique par rapport au texte d’un pair. La correction reprend tout ce qui a été vu en classe précédemment sur la dissertation, et le cours suivant cette séance vient éclaircir les points qui ont été retenus dans ce constat. Il s’agit de la révision finale sur la progression textuelle, l’intégration des citations ainsi que d’une période de questions allouée aux étudiants.

Le recueil Paroles de Jacques Prévert est donc abordé par la forme particulière de certains poèmes directement en lien avec le surréalisme et ensuite par la variété de ses thèmes. L’étudiant passe donc de la forme et du plus général, au contenu et à la spécificité des thématiques de chaque poème tout en développant chacune des compétences langagières selon les activités proposées. La première séance vise à familiariser les étudiants avec le contexte culturel de l’époque via le surréalisme et quelques repères historiques, ce qui fait appel à l’élément de compétence numéro 2. Durant la seconde séance, l’enseignant abordera le contexte sociohistorique et politique, et les étudiants analyseront les formes éclatées de certains poèmes. De fait, les éléments de compétences 2 et 3 seront sollicités. Au troisième cours, les thèmes seront relevés par les étudiants sans qu’ils aient été enseignés préalablement. Toutefois, les étudiants seront aptes à dégager les rapports entre le réel, le langage et l’imaginaire puisque la plupart des thèmes témoignent du contexte sociohistorique et culturel de l’œuvre : le contexte politique sera utile pour reconnaitre les traces de la guerre dans le recueil, le contexte culturel pour observer l’influence du surréalisme dans l’esprit de libération du langage chez Prévert, etc. La séquence est basée sur l’interaction entre ces divers éléments ce qui fait en sorte que plusieurs d’entre eux sont constamment intégrés aux diverses activités. De plus, la présentation de cette œuvre repose sur les liens entre d’autres formes d’art puisque la chanson, le court-métrage et la peinture viennent agrémenter la séquence sur une base régulière.

5. Présentation et justification des modalités d’évaluation et des outils d’évaluation élaborés[3]

            Durant cette séquence, les étudiants seront évalués à trois reprises de manière sommative. Tout d’abord, ils devront effectuer un travail de réflexion sous la forme d’un carnet de bord. L’enseignant leur fournira des consignes pour orienter leur réflexion tout au long de la séquence. Les étudiants devront remettre chacune des parties demandées à la date prévue en portant une attention particulière à la qualité de la langue. Cette évaluation permettra à l’enseignant de vérifier la compréhension de l’étudiant, en plus de lui permettre de s’assurer qu’il a bien fait les lectures demandées. Le journal de bord, à l’image de son cousin le portfolio, « met l’accent sur le processus d’apprentissage et sur la réflexion qui le sous-tend[4] ». C’est donc un outil qui favorise le travail métacognitif, une stratégie d’apprentissage à développer qui favorise une meilleure réussite scolaire.

            Les étudiants devront également, à la séance 3, faire un exercice d’écriture d’invention qui sera comptabilisé dans le bloc « Exercices ». Certains exercices seront ramassés tout au long de la session et rassemblés pour un total de 10 % de la note finale (5 exercices répartis sur plusieurs séquences, donc 2 % par exercice). Le but de cette évaluation est d’encourager la participation en classe, c’est pourquoi les critères de correction tournent essentiellement autour de la question du respect des consignes. Les erreurs de langues seront pointées à l’étudiant pour qu’il puisse avoir une rétroaction sur la qualité de son expression écrite, mais il ne sera pas pénalisé pour cela.

            En ce qui a trait à la dissertation finale, elle fera office d’exercice récapitulatif puisque ce sera la dernière évaluation de la session. Les étudiants pourront ainsi mettre en pratique tout ce qu’ils auront appris sur la dissertation explicative, ainsi que sur Prévert et le surréalisme. L’étudiant sera noté selon la qualité de son argumentation et son respect de la structure de la dissertation explicative. Il pourra perdre jusqu’à 30 % des points pour les fautes de langue[5]. Cette évaluation visera à répondre aux éléments de compétence « Situer le texte dans son contexte culturel et sociohistorique » et « Rédiger une dissertation critique ».

 

Conclusion

            En résumé, la présente séquence propose une série d’activités autour du recueil Paroles de Jacques Prévert et du surréalisme, afin de répondre aux exigences ministérielles quant aux compétences à développer dans le cours Littérature et imaginaire et, plus largement, dans les cours de la formation générale. La séquence s’articule autour de trois différentes approches qui apportent des éclairages différents sur le recueil en question : tout d’abord, l’approche culturelle qui permet de relier l’œuvre à son contexte historique et culturel, et de s’intéresser aux grands enjeux de l’époque que l’on pourrait encore aujourd’hui considérer d’actualité. L’approche esthétique, quant à elle, vise à développer la sensibilité esthétique des étudiants, en les invitant à exprimer leur point de vue subjectif à travers la réflexion et la création littéraire. La troisième approche, l’approche générique, intervient pour permettre d’outiller les étudiants dans l’analyse du genre poétique, parfois considéré comme hermétique, mais dont on peut faire ressortir certaines constantes pour le rendre plus facile d’approche. Nous espérons que l’approche multidisciplinaire que nous préconisons, à travers l’intervention d’autres formes d’art comme le cinéma et l’art visuel, saura intéresser, voir captiver les étudiants, afin qu’ils puissent en retirer une expérience porteuse de sens. Le but ultime de la séquence, en définitive, est de permettre aux étudiants d’acquérir une bonne culture générale et de faire d’eux des citoyens engagés et réfléchis, à travers la réflexion sur de grands enjeux culturels et humains.

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Alquié, F. Surréalisme-Histoire. Dans Encyclopédie Universalis. Encyclopédie Universalis : Édition numérique pour la recherche documentaire et l’enseignement. [En ligne]. http://www.universalis-edu.com.acces.bibl.ulaval.ca/encyclopedie/surrealisme-histoire/ [Texte consulté le 2 avril 2015].

Berstein, S (2011). La France des années 30. Paris. Armand Colin (Cursus Histoire). 217 p.

Goupil, G. et Lusignan, G. (1999). Des théories de l’apprentissage à l’enseignement. Dans Sciences humaines, no98, octobre 1999, p.26-31.

Laster, A. (1972). Paroles Prévert. Paris. Hatier (Profil d’une œuvre). 80 p.

Le Lay, Y. (2004). Dossier : Le texte en perspective. Dans Jacques P. Paroles. Paris. Gallimard (Folioplus classiques). 353 p.

Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Gouvernement du Québec. (2011.) Formation générale commune et complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales. Québec. 70 p.

 

Pellistrandi B. (1999). La France depuis 1945. Paris. Armand Coli (Synthèse). 95 p.

Prévert, J. (1949). Paroles. Paris. Gallimard (Folioplus classiques). 353 p.


 

ANNEXE I — Outils d’évaluation

  1. Carnet de bord

 

Consignes

Le carnet de bord est un outil qui vous accompagnera tout au long de votre découverte de la poésie de Prévert et des poètes surréalistes. Chacun d’entre vous sera invité à y noter des vers, des passages ou même des poèmes qui l’auront particulièrement marqué au fil de sa lecture et à justifier ce choix en une phrase ou deux. Le carnet de bord sera également le lieu où vous pourrez inscrire vos réflexions personnelles. Votre enseignant vous fera part de questions auxquelles vous devrez répondre dans ce carnet, en prenant bien soin d’écrire dans un français de qualité.

Partie 1 : À remettre pour la séance 6

Vous devez réfléchir au rapport que vous entretenez avec la poésie en répondant en une page (environ 350 mots) à ces quatre questions :

—        Que savez-vous de la poésie?

—        Que pensez-vous de ce genre?

—        Selon vous, qu’est-ce qu’un bon poème?

—        Connaissez-vous d’autres poètes ou avez-vous un poème préféré? Si oui, lesquels?

Partie 2 : À remettre pour la séance 6

À la suite de l’écoute du court-métrage Déjeuner du matin d’Emmanuel Tenenbaumm et de la lecture du poème du même nom écrit par Prévert qui a inspiré le court-métrage, dégagez une interprétation possible de l’action. Selon vous, pourquoi cette femme pleure-t-elle? Que s’est-il passé entre ces deux amoureux? Donnez une interprétation possible dans un texte d’une longueur de 150 à 200 mots.

Partie 3 : À remettre pour la séance 6

Vous devez choisir un thème par équipe parmi ceux repérés durant le cours, trouver deux poèmes dans lesquels cette thématique est présente et rédiger dans votre carnet de bord un court texte (environ 150-200 mots). Ce dernier doit rendre compte des ressemblances ou des différences dans le traitement du thème entre ces deux poèmes.

Partie 4 : À remettre pour la séance 6

Vous devez réfléchir à si vous avez aimé ou non le recueil de Prévert en répondant en 250 mots à ces différentes questions :

— Certains thèmes vous ont-ils intéressés ou touchés plus que d’autres?

— Est-ce que certaines activités vous ont permis de mieux apprécier l’œuvre ou de mieux la comprendre? (Si oui, lesquelles?)

— Quelle a été pour vous, la plus grande difficulté dans cette œuvre?

Grille d’évaluation (Total sur 20 — 5 % de la note finale)

0,25 point par erreur de langue jusqu’à un maximum de 30 %, donc possibilité de perdre jusqu’à 6 points sur 20.

Partie 1

L’étudiant a mené une réflexion approfondie sur son rapport à la poésie

      /2

L’étudiant a répondu aux quatre questions qui lui étaient posées

      /2

L’étudiant a respecté la consigne relative à la longueur du texte

      /1

Total :

      /5

 

Partie 2

L’étudiant a fourni une interprétation cohérente et approfondie

      /2

L’étudiant a étayé ses réflexions à l’aide d’exemples tirés du film ou du poème

      /2

L’étudiant a respecté la consigne relative à la longueur du texte

      /1

Total :

      /5

 

Partie 3

L’étudiant a mené une réflexion approfondie

      /2

L’étudiant a rendu compte des ressemblances ou des différences dans le traitement du thème

      /2

L’étudiant a respecté la consigne relative à la longueur du texte

      /1

Total :

      /5

 

Partie 4

L’étudiant a mené une réflexion approfondie sur son appréciation du recueil de Prévert

      /2

L’étudiant a répondu aux trois questions qui lui étaient posées

      /2

L’étudiant a respecté la consigne relative à la longueur du texte

      /1

Total :

      /5

 

Nombre de fautes :

Nombre de points perdus pour les fautes :

Total     /20

 

 

 

  1. Écriture d’invention

Consignes

Rédigez un poème en vous basant sur le poème « La batteuse » de Jacques Prévert. Vous devez donner un titre à votre poème qui représente un personnage ou un groupe de personnes (ex : le soldat, la vieille femme, les enfants perdus, etc.) et raconter un morceau de son/leur histoire en gardant au début de chaque vers le même sujet (nom ou pronom), l’auxiliaire avoir et varier le participe passé et la fin de la phrase. Vous expérimenterez ainsi la figure de style appelée l’anaphore. Votre poème doit contenir entre 10 et 15 vers. Il sera rédigé en classe et devra être remis à la fin de la séance.

Grille d’évaluation (Total sur 2 — 2 % de la note finale)*

2     L’étudiant respecte toutes les consignes de l’exercice : titre représentant un ou plusieurs personnages, présence de l’anaphore, respect du thème et longueur du poème.

1   L’étudiant respecte plus ou moins les consignes (absence d’un ou de plusieurs critères : titre représentant un ou plusieurs personnages, présence de l’anaphore, respect du thème et longueur du poème).

0 L’étudiant ne respecte pas les consignes ou ne remet pas son travail.

*Pour cet exercice, les erreurs de langue ne seront pas comptabilisées, mais seulement soulignées pour permettre à l’étudiant d’avoir tout de même une rétroaction sur la qualité de son expression écrite.

 

  1. Dissertation explicative

Consignes

1. Vous devrez rédiger une dissertation explicative de 800 mots en choisissant l’un des sujets suivants :

A. Jacques Prévert est un poète surréaliste. Expliquez cette affirmation à l’aide du poème « Comment faire le portrait d’un oiseau ».

B. « La crosse en l’air » et « Écritures saintes » sont deux poèmes de Jacques Prévert qui traitent de la religion. Expliquez cette affirmation.

C. « Chanson dans le sang » traite de la guerre. Montrez comment ce thème s’exprime d’un point de vue surréaliste.

2. Vous aurez 3 périodes de 2 heures pour rédiger votre dissertation.

3. Votre travail devra être rédigé à l’encre tout en ayant une présentation matérielle respectant les normes du cégep.

4. Veillez à soigner la qualité de votre discours écrit. Vous pourrez perdre jusqu’à 30 % des points pour les erreurs de langue.

 

Grille d’évaluation (Total sur 100 — 30 % de la note finale)

Compréhension des textes et qualité de l’argumentation

 

Qualité et pertinence des arguments, respect du sujet de rédaction

  • Interprétation juste et développement adéquat des éléments essentiels du sujet (chaque élément est mentionné et développé de manière explicite)                                                                                           /5
  • Arguments clairs, justes, pertinents, précis et bien ordonnés          /10

 

Qualité et pertinence des preuves (exemples)

  • Preuves claires, pertinentes, bien présentées (mises en contexte), en nombre suffisant et liées aux idées                                                  /10

 

 

    /60

Qualité des explications

  • Explications efficaces, claires, justes et liées aux arguments         /15
  • Analyse et compréhension adéquate des textes littéraires              /5
  • Connaissances littéraires et formelles sont rigoureuses                  /5
  • Miniconclusions et transitions adéquates                                       /10              

 

Structure du texte

 

 

  • Titre pertinent en regard du sujet choisi                                           /2
  • Structure et cohérence (progression logique) : le paragraphe (idée principale et idées secondaires, explications, intégration des preuves et miniconclusion) est bien construit                                                   /13
  • Liens logiques entre les idées (entre les idées secondaires et entre les paragraphes)                                                                                    /5
  • Introduction : contextualise et annonce le sujet, annonce le plan    /10                                                                       
  • Conclusion : rappel du sujet, rappel des idées principales dans l’ordre du développement, ouverture pertinente.                                        /10

 

 

 

 

 

   /40

Qualité littéraire

 

Précision dans l’expression de la pensée

Qualité du style

  • Vocabulaire précis, varié et juste
  • Utilisation adéquate et appropriée des procédés d’écriture (temps des verbes, types de phrases, marqueurs de relation, niveau de langue) et tonalité neutre et objective.

Nombre de fautes

 

Présentation matérielle (références, guillemets, etc. — Possibilité de perdre 1 point si des éléments n’ont pas été respectés)

 

Total

  /100

Total reporté

   /30

 

 

ANNEXE II — Les éléments de compétence[6]

Littérature et imaginaire

Énoncé de la compétence : Expliquer les représentations du monde contenues dans des textes littéraires d’époques et de genre variés.

Éléments de la compétence :

  1. Reconnaitre le traitement d’un thème dans un texte.
  2. Situer le texte dans son contexte culturel et sociohistorique.
  3. Dégager les rapports entre le réel, le langage et l’imaginaire.
  4. Élaborer un plan de dissertation
  5. Rédiger une dissertation explicative.
  6. Réviser et corriger le texte.


 

ANNEXE III — Poème «La batteuse» de Jacques Prévert

LA BATTEUSE

La batteuse est arrivée

la batteuse est repartie

Ils ont battu le tambour

ils ont battu les tapis

ils ont tordu le linge

ils l’ont pendu

ils l’ont repassé

ils ont fouetté la crème et ils l’ont renversée

ils ont fouetté un peu leurs enfants aussi

ils ont sonné les cloches

ils ont égorgés le cochon

ils ont grillé le café

ils ont fendu le bois

ils ont cassé les œufs

ils ont fait sauter le veau avec les petits pois

ils ont flambé l’omelette au rhum

ils ont découpé la dinde

ils ont tordu le cou aux poulets

ils ont écorché les lapins

ils ont éventré les barriques

ils ont noyé leur chagrin dans le vin

ils ont claqué les portes et les fesses des femmes

ils se sont donné un coup de main

ils se sont rendus des coups de pieds

ils ont basculé la table

ils ont arraché la nappe

ils ont poussé la romance

ils se sont étranglés étouffés tordus de rire

ils ont brisé la carafe d’eau frappée

ils ont renversé la crème renversée

ils ont pincé les filles

il les ont culbutées dans le fossé

ils ont mordu la poussière

ils ont battu la campagne

ils ont tapé des pieds

tapé des pieds tapé des pieds

tapé des pieds tapé des mains

ils ont crié ils ont hurlé ils ont chanté

ils ont dansé

ils ont dansé autour des granges où le blé était enfermé

Où le blé était enfermé moulu fourbu vaincu

battu.



[1] Les numéros correspondent à la numérotation des éléments de compétence du Ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport. Voir Annexe II.

[2] Voir le point 2.2. Les savoirs essentiels pour les références.

[3] Voir Annexe 1 pour les consignes complètes et les grilles d’évaluation.

[4] Georgette Goupil et Guy Lusignan, « Des théories de l’apprentissage à l’enseignement », dans Sciences humaines, no98, octobre 1999, p.30.

[5] Selon la Politique institutionnelle d’évaluation des apprentissages du Cégep de Sainte-Foy. Cette pondération pourrait être ajustée selon le cégep où serait mise en pratique la présente séquence didactique.

[6] Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Formation générale commune et complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales, Québec, 2011, p. 10.


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